AfricaPresse.Paris

Dans ce cadre, M. Abdessalem Mansour, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a tenu, mercredi 27 janvier à Tunis, une séance de travail axée sur les mesures pratiques, la répartition des tâches et l’établissement d’un agenda pour activer le rythme de réalisation des objectifs fixés dans le cadre du programme présidentiel concernant la promotion et l’investissement dans les activités de l’agriculture biologique.

Cette réunion a fait suite au conseil ministériel présidé par le Chef de l’État (voir ci-dessus) et consacré au suivi de l’application de la stratégie de développement du secteur de l’agriculture biologique à l’horizon 2014, et au cour duquel le Président de la République a recommandé diverses mesures en vue d’améliorer l’agriculture biologique à même de répondre aux exigences de la concurrence internationale.

De ce fait, se joignant aux mesures présidentielles recommandées à ce propos, dont la subvention annuelle de 10 mille dinars en faveur des producteurs agricoles, l’institution de « la semaine du produit biologique tunisien », un programme d’exploitation des produits biologiques dans le secteur touristique et la création d’un laboratoire national de recherche en agriculture biologique, les participants ont souligné la nécessité d’intensifier les campagnes promotionnelles et de sensibilisation pour faire connaître les spécificités de ce secteur porteur au niveau de la production, de la commercialisation et de la consommation sur les marchés intérieurs et extérieurs.

Faire mieux connaître le secteur
et en promouvoir les produits

A cette occasion, le ministère de l’agriculture et l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) ont convenu d’organiser un atelier de travail auquel participeront les grands producteurs de l’agriculture biologique (sociétés de mise en valeur, agriculteurs et producteurs privés).

Cette manifestation aura pour objectif de créer des opportunités visant l’accroissement des superficies de cultures biologiques et l’étude des perspectives d’exportation des produits bio. Une commission nationale de suivi sera créée, dans ce cadre, pour assurer le suivi des recherches menées dans ce domaine et élaborer une étude technique visant à faire mieux connaître le secteur et à en promouvoir les produits.

Les participants à la réunion ont prévu également la création de cellules au sein des groupements interprofessionnels et de l’office national de l’huile (ONH). Elles auront pour mission d’identifier les opportunités de commercialisation des produits biologiques.

Le bio en Tunisie : 285 400 ha en 2009
contre 18 600 ha en 2002

Par ailleurs, Les principales techniques utilisées au niveau de l’agriculture biologique sont l’alimentation du sol et la préservation de sa fertilité à travers le recyclage de la matière organique, des apports d’engrais minéraux comme compléments, des rotations variées et des travaux superficiels du sol ainsi que la prévention puis la lutte contre les ravageurs et les maladies des cultures et des animaux selon des méthodes naturelles, culturales et biologiques ayant pour objectifs la stimulation et le renforcement de la résistance naturelle et la préservation des équilibres écologiques ».

Ce mode exclut l’utilisation de produits chimiques de synthèse tels que les produits phytosanitaires, engrais et tout produit modifiant la croissance et le développement naturels des végétaux et des animaux.

Rappelons, par le fait, que l’agriculture biologique n’a cessé d’évoluer aussi bien au niveau des superficies, de la production, de l’exportation et du nombre d’opérateurs. En 2008, les superficies exploitées ont atteint 285 400 ha contre 18 600 ha en 2002.

À noter, dans ce cadre, que la Tunisie est classée 2^e en Afrique et 24^e à l’échelle mondiale au niveau des superficies biologiques par rapport à 141 pays qui pratiquent l’agriculture biologique, et ce, d’après les statistiques 2007 de la Fédération nationale des mouvements de l’agriculture organique (Ifoam).

La production végétale biologique a, quant à elle, évolué de 9 000 tonnes en 2002 à 170 000 t en 2008. En outre, le nombre d’opérateurs a atteint 1 792 en 2008 contre 481 en 2002.

Le programme présidentiel pour la période 2009-2014, prévoit une superficie de 320 000 ha en 2010, dont 200 000 ha de cultures maraîchères avant d’augmenter la part des cultures bio pour atteindre 500 000 ha en 2014.

De nombreuse mesures décidées lors du Conseil ministériel consacré au secteur de l’agriculture biologique

Dans le cadre du suivi du Programme présidentiel 2009-2014 pour l’impulsion du secteur de l’agriculture biologique, un conseil ministériel tenu, mercredi matin, sous la présidence du président Zine El Abidine Ben Ali, a passé en revue l’évolution du secteur de l’agriculture biologique et examiné la stratégie ordonnée par le Chef de l’Etat en vue de promouvoir ce secteur et de réaliser les objectifs tracés, en la matière, pour le prochain quinquennat, particulièrement, le doublement des surfaces réservées aux cultures biologique à l’horizon 2014.

Le conseil a passé en revue les résultats enregistrés dans le domaine de l’agriculture biologique et qui concernent les oliviers, les grandes cultures, les arbres fruitiers et les légumes ainsi que les forêts et les pâturages qui ont permis jusqu’à la fin de l’année 2008 l’exploitation d’une superficie de 285 mille hectares.

Le conseil a également passé en revue les incitations, les encouragements et les mécanismes mis en place en vue de promouvoir ce secteur, d’en accroitre le rendement et de garantir la qualité de sa production et sa conformité aux normes internationales, particulièrement, à travers la consolidation des efforts de formation, d’encadrement, de recherche et de suivi de l’action de contrôle et de certification.

Dans le but d’atteindre les objectifs fixés pour le secteur de l’agriculture biologique et en vue de sensibiliser aux bienfaits de ses produits sur la santé, le Conseil a décidé les mesures suivantes :

– Augmentation du plafond de la subvention annuelle consacrée au contrôle et à la certification en faveur des producteurs membres des groupements de développement, des coopératives et des groupements professionnels, de 5 mille à 10 mille dinars par an.

- Institution de « la semaine du produit biologique tunisien », qui aura lieu chaque année.

- Organisation de campagnes de promotionnelles à l’intérieur et à l’extérieur, le soutien de la participation aux foires internationales et l’organisation de rencontres de partenariat pour faire connaitre les produits biologiques tunisiens.

- Élaboration d’une étude pour la mise en place d’une stratégie de promotion de produits biologiques sur les marchés intérieurs et extérieurs ciblés.

- Mise en place d’un programme de développement de l’exploitation des produits biologiques dans le secteur touristique.

- Création d’une commission nationale pour la programmation, l’évaluation et le suivi des travaux de recherche ayant trait à l’agriculture biologique.

- Élargissement de l’expérience du réseau des écoles des champs dans les principales zones de production.

- Développement du Centre régional de recherche en horticulture et agriculture biologique par la création en son sein d’un laboratoire national de recherche en agriculture biologique.

- Création de cellules chargées des produits biologiques au sein des groupements professionnels des fruits, des légumes, des viandes rouges et des produits laitiers.

Le Chef de l’État a souligné l’impératif de parfaire la concrétisation et le suivi de ces mesures notamment en ce qui concerne les incitations et les encouragements de manière à promouvoir l’agriculture biologique, mettant l’accent sur la sensibilisation quant à l’importance du produit agricole biologique sur les plans de la santé et de l’environnement et de ses perspectives prometteuses au niveau de l’exportation.

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