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Ismaël SACKO, Président du PSDA du MALI : « La junte, désormais isolée et aphone, doit être éconduite et remplacée par une transition civile »
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Une contribution de Ismaël SACKO,
Président du Parti socialiste démocrate africain du Mali (PSDA)
Ancien Conseiller politique à la Présidence de la République du Mali
Chevalier de l’Ordre national du Mali
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Face à la recrudescence et à la montée en puissance de l’insécurité dans les pays du Sahel à savoir le Mali, le Burkina et le Niger, les autorités de ces pays ont fait le choix de confier leur sécurité à la nébuleuse société pro-russe Wagner, coûtant des milliards de FCFA dépensés au détriment du financement du développement.
Ce choix inopportun met en cause le triptyque paix, sécurité et développement. Du coup, dans les faits, la souveraineté sécuritaire devient un leurre.
En 2022, la junte malienne décide de rompre avec les forces Barkhane et Takouba installées au Nord et au centre du Mali aux prises avec les terroristes du JNIM, de L’EIS et de la Katiba de MACINA. La coalition onusienne en fera les frais en 2023. Toutefois, force est de constater que malgré la puissance de feu des forces étrangères, cette partie du Mali restera infestée par des hommes sans foi ni lois.
Dix ans de présence continue de la coalition internationale n’a pas permis d’éradiquer à souhait le terrorisme dans le pays, bien que des résultats tangibles sont comptabilisés.
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Les acquis des forces étrangères
Barkhane, Takouba et Minusma
Les acquis des forces étrangères
Barkhane, Takouba et Minusma
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Sur le plan sécuritaire, les forces étrangères ont à leur actif, la maîtrise du terrain et ont réussi à faire régner un calme relatif sur l’ensemble du territoire.
On retient surtout, la paix et la réconciliation entre les groupes armés de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) regroupés au sein du CSP et l’armée régulière. Le processus de paix a donné naissance à la création de l’armée nationale reconstituée, intégrant les groupes armés du Nord du Mali.
Le volet développement local au travers de projets socio-économiques avait permis de fixer la population et de donner un visage humain à la présence de la coalition internationale au Mali. Ces projets avaient l’avantage de désenclaver la zone et de donner une certaine autonomie financière à la population. Des liens sociaux entre le sud et le nord s’étaient renforcés.
Le retrait des forces étrangères et l’arrêt de la coopération internationale avec le Mali sous l’égide du despote Assimi GOÏTA a plongé le pays dans un chaos sans précédent. Depuis, la corruption a atteint un niveau jamais égalé, soit 700 milliards de francs CFA détournés en 2022 (source vérificateur général du Mali) et la pauvreté s’est généralisée. La rareté de l’électricité a cloué l’économie. Les fruits de l’isolement diplomatique du Mali sont amers et inaptes à la consommation.
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Wagner, le cauchemar
des populations locales
Wagner, le cauchemar
des populations locales
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Le groupe paramilitaire pro-russe Wagner [renommé Africa Corps, ndlr] a fini par créer la psychose et la terreur chez les populations maliennes du Nord, du Centre et du Sud. Des assassinats ciblés individuels et en masse sont organisés pour faire du chiffre et donner l’impression de tuer des terroristes. Le charnier de Mourra en est l’illustration parfaite.
L’entrée à KIDAL en novembre 2023 a enregistré le massacre d’innocents ciblés et cette chasse aux sorcières a poussé des centaines des familles, voire plus, à l’exil vers l’ Algérie et la Mauritanie.
Le droit humanitaire est violé et on assiste de plus en plus à toutes les formes de violations tant sur les femmes que sur les personnes âgées. Torturé par Wagner, l’imam TANAPO, (originaire de Sevaré) rend l’âme en prison. Le coût trop élevé des honoraires de Wagner a augmenté la paupérisation des Maliens car l’État central de Bamako, à court d’argent, n’arrive plus à assurer le minimum vital nécessaire.
Aujourd’hui, sans risque de se tromper, il est clair que les résultats de la présence de Wagner sont piteux. Wagner a lamentablement échoué et l’insécurité s’est davantage dégradée et métastasée, pire qu’en 2020-2021. L’échec de Wagner est visible.
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La pseudo montée en puissance de l’armée
démentie par l’augmentation des tueries
La pseudo montée en puissance de l’armée
démentie par l’augmentation des tueries
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Courant mars 2024, trois attaques simultanées dans la région de SIKASSO (frontières avec la Côte d’Ivoire), KANGABA (vers la Guinée Conakry) et KITA ont mis à nu la théorie de la montée en puissance de l’armée. Ceci est corroboré par l’attaque en mars 2024 du poste de sécurité avancé de Kati, le fief de la junte.
On se souvient qu’en 2022, le camp de Kati où habite le colonel despote Assimi GOÏTA a fait l’objet de tirs nourris. Et qu’à la mi-2023, le Chef de cabinet du Colonel Assimi GOÏTA, le regretté Douglas TRAORÉ, a été calciné dans la région de NARA, une région qui a fait l’objet de quatre attaques en 2024, de même que la région de Mopti- Sevaré.
La région de Kayes, jadis à l’abri de l’insécurité, est plusieurs fois attaquée, notamment dans le Guidimakan à Mélégué (frontière avec la Mauritanie) de même que le cercle de Haourou, situé à quelques kilomètres de la ville de kayes.
De façon générale, on retient que le nombre de déplacés internes fuyant les représailles de Wagner et des terroristes, a triplé entre 2021 et 2024 largement au-dessus de la période 2019-2020 avant le coup d’État.
Le 2 avril 2024, 18 maliens ont été assassinés chez eux à Dinakourou dans le centre du Mali. Au début de mars 2024, c’est dans la localité de Tombouctou que des innocents ont été massacrés chez eux par Wagner. Le 1er avril 2024, Kassela, localité située à moins de 100 km de Bamako, a subi une forte attaque et le bilan fait état de deux gardes forestiers tués et du poste forestier incendié.
À quand la fin de ces monstruosités ?
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L’étau se resserre
autour de Bamako
L’étau se resserre
autour de Bamako
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On retient que de février à avril 2024, les terroristes n’ont pas hésité à frapper aux alentours de la capitale malienne. Au Mandé, la région de Koulikoro à moins de 60 km ; puis à 30 km de Kati, la zone de Ouelessebougou et Kassela sont attaquées de façon récurrentes. Ces attaques sont une menace avérée pour Bamako et par ricochet, la ville de Kati serait dans le collimateur des forces du mal.
La sangsue Wagner-Africa Corps – L’or malien est désormais sous exploitation russe et la société mercenaire Wagner contrôle un certain nombre de mines.
La mine d’or située dans la région de Menaka est le nouvel eldorado de Wagner qui se partage les dividendes avec les plus hautes autorités de la junte de Bamako et de Kati.
Aucune infrastructure et aucun signe de développement ne sont réalisés au bénéfice des populations riveraines.
Les Maliens agonisent pendant que Wagner et les Assimites s’engraissent après avoir chassé les partenaires traditionnels occidentaux du pays.
Bien qu’ils soient rémunérés à 7 milliards de francs CFA/mois, en plus de l’exploitation de l’or malien, les mercenaires Wagner ne comblent pas les attentes. Les résultats obtenus sont loin de satisfaire les Maliens qui s’en plaignent et haussent le ton.
Des frustrations sont visibles dans les rangs des forces de défense et de sécurité malienne, dont les conditions de vie laissent à désirer.
La Justice internationale doit s’auto-saisir du dossier malien – Au regard des crimes contre l’humanité perpétrés à Moura, à Dinakourou, à Nara et à Kidal, la junte assimite et Wagner doivent répondre de leurs forfaits devant la Cour pénale internationale (CPI).
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Des actions pour
changer la donne…
Des actions pour
changer la donne…
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L’armée régulière malienne gagnerait en crédit et en efficacité en agissant de façon autonome et en se démarquant des actes ignobles des mercenaires Wagner.
La logique suicidaire du despote Assimi GOÏTA contre son peuple dont le principe repose sur « moi ou le chaos », « tout pour moi et rien pour le peuple », ne doit pas prospérer.
Les choix et orientations stratégiques de la junte malienne n’ont pas été efficaces et manquent de cohérence et de pertinence.
Désormais illégal et illégitime, le pouvoir des putschistes maliens jadis auréolés est de plus en plus désavoué par la grande majorité silencieuse. La force des armes et la caporalisation de la justice au service du prince du jour, ont réussi à bâillonner le peuple qui se bat pour exprimer sa souveraineté populaire.
La junte, désormais isolée et aphone, doit être éconduite et remplacée par une transition civile, grâce à un mécanisme et à une architecture consensuelle.
La cour constitutionnelle devrait prendre exemple sur le professionnalisme du conseil constitutionnel sénégalais.
La propagande de la junte malienne sur fond de mensonge d’État soutenue par un allié nocif Wagner a fini par être démasquée.
Le réveil tardif de la classe politique qui, à l’unanimité a constaté et a dénoncé la fin du délai légal de la transition militaire, arrivée à terme le 26 mars 2024, doit être soutenue par la communauté internationale au risque d’abandonner une population abusée par des tyrans.
De surcroît, par solidarité et au nom du droit humanitaire international, la communauté internationale a l’obligation d’accompagner les efforts de développement et de résilience du peuple malien.
Ismaël SACKO
Le 5 avril 2024
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