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Pr Soukeina Bouraoui

- Dir. Centre formation des femmes, Tunisie : « Un plan Marshal pour les femmes ! »

Tunisie | 6 octobre 2009
- Dir. Centre formation des femmes, Tunisie : « Un plan Marshal pour les femmes ! »
Paris - Jeudi 1er octobre, lors d’une conférence à Paris annonçant la Conférence ministérielle et le Sommet des Femmes chefs d’entreprise de Marrakech (22-23 nov. 2009) sur l’action de l’OCDE en faveur de la région MENA, et particulièrement pour la promotion de la de la condition féminine (« Comment accroître la participation des femmes dans le secteur public, le monde des entreprises et la société civile ? »), le Pr Soukeina Bouraoui est intervenue à diverses reprises, pour souligner l’importance de l’action qu’il reste à accomplir, avec bien sûr tous ceux qui voudront bien y participer – y compris l’OCDE (!), dont la légitimité avait été quelque peu mise en cause par un intervenant du public. Synthèse du verbatim…

« Presque partout dans le monde, et même dans des pays comme le Japon, la participation économique et politique des femmes reste encore trop faible. Ce que nous vivons aujourd’hui dans le monde arabe, l’Europe l’a vécu il y a trente ou quarante ans. Beaucoup d’efforts ont été faits, mais c’est encore insuffisant. Les changements sont micro plutôt que macros… C’est un problème de taille et de timing. Ce qu’il faudrait, c’est une sorte de plan Marshal de la condition féminine, en s’appuyant sur des initiatives réussies.
La question de la condition féminine doit aussi être placée au cœur des problématiques de bonne gouvernance. C’est une question de droit. Nous devons tous faire des efforts pour les femmes obtiennent la juste place qui leur revient, c’est-à-dire 50 % ! On en est loin : à ce jour, la contribution des femmes à l’économie des différents pays arabes, par exemple, s’inscrit dans une fourchette de 20 à 26 %.

Certains critiquent l’initiative de l’OCDE au regard de la condition féminine. C’est vrai que maintenant nombre d’organismes s’en occupent. Beaucoup a été fait, et pourtant force est de constater que ce n’est pas encore assez. Alors, pourquoi pas aussi l’OCDE ?! Nous devons travailler avec tous, et dans la transparence, c’est un point important, sur lequel d’ailleurs l’OCDE peut nous aider. Et nous avons besoin que l’OCDE, le FMI, et tous les autres, s’occupent de la condition féminine, vraiment, car nous avons à développer un processus fort, de rattrapage.

L’OCDE, par exemple, peut aider à ébaucher une plate-forme commune, base de discussions en toute transparence. Car il ne suffit pas que 100 % des enfants soient scolarisés. Encore faut-il savoir quelles valeurs leur sont enseignées… La question de l’école est intimement liée à celle du statut de la personne. On nous demande parfois pourquoi « ça marche », en Tunisie. Ma réponse est simple : je crois que cela tient surtout au code du statut personnel. C’est à dire une loi, mais accompagnée de programmes d’action !

Cela dit, pour avancer, il nous faut des études, auxquelles l’OCDE pourrait concourir, pour dire le poids que supportent les femmes. Il faut régler des problèmes souvent considérés collatéraux, mais qui en fait sont structurants. Par exemple : qui s’occupe des enfants ? Et sur ce point, on remarquera d’ailleurs que la problématique est la même, au Sud comme au Nord. En revanche, on observera aussi que bon nombre de pays arabes connaissent aujourd’hui des conflits réels, internes ou internationaux. C’est dans ce contexte que vivent les femmes arabes, et qu’il faut aussi resituer notre problématique.

Le travail avec l’OCDE gagne à être mieux connu. Certains sont trop critiques avec les organisations internationales. Il nous faut continuer à travailler ensemble, on ne pourra pas avancer autrement ! »

> Agenda : Forum des entreprises MENA-OCDE et Sommet des Femmes entrepreneurs, à Marrakech (Maroc), le 22 novembre 2009

> Agenda : Conférence ministérielle MENA-OCDE 2009
à Marrakech (Maroc), le 22 novembre 2009

A Paris, le jeudi 1er octobre 2009
© Alfred Mignot pour le leJMED.fr © Photo : leJMED.fr

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