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Dr Chaden Diyab : « Les PME françaises de dépollution verte ont leurs chances au Moyen Orient »

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 14 avril 2010 | src.leJmed.fr
Dr Chaden Diyab : « Les PME françaises de dépollution verte ont leurs chances au Moyen Orient »
Paris - Fondatrice d’IES EMEA, cabinet de conseil international dans le domaine de l’environnement, spécialisé sur la zone Méditerranée et le Moyen-Orient, le Dr. Chaden Diyab (1) a participé au IVe Sommet Arabe des technologies de production industrielle propres, en mars dernier à Amman (Jordanie). Un champ d’activité où, selon le Dr Diyab, bien des PME françaises pourraient tirer leur épingle du jeu, grâce à leur savoir-faire innovant. Tour d’horizon, et entretien.
Photo ci-dessus : le Dr. Chaden Diyab devant le Palais Brongniart, siège de la Bourse, à Paris. © leJmed.fr, avril 2010

Événement majeur de l’espace euro-méditerranéen, ce sommet a réuni de nombreux industriels et décideurs du Moyen-Orient, sous le haut patronage de SA la princesse Soumya Bent Al Houssine. Il a été l’occasion d’importants échanges sur les enjeux technologiques et de développement durable pour la zone. Lors de ce Sommet, le Dr. Chaden Diyab n’a pas hésité à faire la promotion des technologies vertes et de certaines innovations françaises en matière de dépollution et de valorisation des déchets. De retour à Paris, où elle a établi le siège de sa société de conseil, le Dr. Chaden Diyab répond à nos questions sur le potentiel de ces technologies innovantes, « vertes », au service d’un développement durable au Moyen-Orient.

leJmed.fr – Quel peut être l’apport des technologies vertes au Moyen-Orient ?

Dr Chaden Diyab – Pour anticiper la gestion de pollutions accidentelles ou de problématiques de déchets, notre premier réflexe est d’engager des démarches pour protéger la santé des populations exposées et gérer le risque accidentel. Ces actions peuvent conduire à des démarches lourdes et coûteuses, dont la mise en œuvre présente en soi un impact environnemental important et non maitrisé : émission de CO2, exposition à des composés chimiques...

Ces démarches et technologies sont en partie adoptées dans les pays de la rive Sud et Est de la Méditerranée, mais restent malheureusement trop marginales. Il existe un réel besoin de réflexion sur les politiques de prévention et de gestion de pollution par des méthodes peu coûteuses, en utilisant des ressources naturelles. Cette urgence est d’autant plus avérée dans le contexte actuel de crise financière qui touche aussi les pays du Moyen-Orient.

Les technologies vertes fournissent des solutions innovantes et économiquement rentables. On peut citer comme exemple la dépollution par les plantes – le phyto-management – ou le traitement des sols et des eaux à l’aide de bactéries, que l’on appelle la bioremediation.

leJMrd.fr – A Amman, vous dites avoir fait la promotion d’un savoir-faire français…

Dr Chaden Diyab – Mais oui ! C’est une compétence peu connue du grand public, mais bien réelle de certaines PME françaises ! J’ai présenté en particulier les technologies de trois PME « pointues » (Eurobio, Enolys, Biomco) en matière de traitement par bioremediation de pollutions par des hydrocarbures, de gestion et de valorisation de déchets agricoles, et de phyo-traitement de pollutions industrielles.

J’ai aussi souligné l’importance du partenariat technologique et précisé le défi que représente, pour les pays méditerranéens, la maîtrise des innovations et leurs intégrations dans le contexte local. Ce partenariat est d’autre part une véritable opportunité pour les PME-PMI du Nord, pour conquérir un marché porteur, grâce à leur par leur savoir-faire innovant. Ce marché est actuellement dominé par de grands groupes, mais de nombreuses opportunités peuvent cependant être saisies par les PME françaises, compte tenu de leur adaptabilité, réactivité et flexibilité aux marchés des pays de Sud.

leJMrd.fr – Dans ce contexte, comment positionnez vous l’activité conseil de IES EMEA ?

Dr Chaden Diyab – L’ambition d’IES EMEA conseil est d’être un « expert médiateur », capable d’apporter au pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée des réponses concrètes pour la mise en place de leurs stratégies actuelles ou futures de management de problématiques environnementales.
IES EMEA s’appuie sur mon expertise, acquise par mon expérience professionnelle dans les entreprises innovantes du Nord, dans l’objectif d’accélérer le parcours vers une Méditerranée durable, et de favoriser l’émergence de « champions partenaires » au Sud, capables de gérer les technologies vertes en toute autonomie.

Je suis convaincue que cette démarche vers les pays du Sud représente une vraie clé de partenariat entre les deux rives de la Méditerranée. La technologie aussi peut être un levier pour instaurer une démarche de co-développement durable entre nos cultures, que pour ma part je considère d’ailleurs bien plus complémentaires qu’on ne le dit communément…

leJMrd.fr – En quoi consiste votre travail, concrètement ?

Dr Chaden Diyab – Le travail d’IES EMEA avec les pays du Sud est d’aider les municipalités et les industriels à identifier leurs besoins pour la gestion de problématiques environnementales et de développement durable – déchet, énergie, eau, pollution. Il s’agit de mettre en place une vraie stratégie locale, chiffrée et opérationnelle, proposant une méthodologie innovante pour le management de pollutions et de ressources – énergie et eau – en intégrant les solutions innovantes des pays du Nord. IES EMEA aide les entreprises à analyser le contexte lié au marché local et aux technologies disponibles.

Je crois aussi que l’intégration des démarches du développement durable et de leurs technologies sur les marchés des pays de la rive Sud et Est de la Méditerranéen participera à une vraie évolution et à un changement des mentalités. Cette dynamique représente une opportunité pour initier une démarche de co-développement durable, une démarche gagnante pour identifier de nouveaux défis sur la base d’un dialogue technologique, culturel et environnemental… et cela aussi peut contribuer à façonner un avenir de paix !

Entretien réalisé par Alfred Mignot pour leJmed.fr

Contact IES EMEA :
Tél. : +33 (0)6 25 26 79 94
Site Internet (en anglais) : www.ies-emea.com

Courriel : chaden.diyab@ies-emea.com

(1) – Le Dr Chaden Diyab est ingénieur chimiste et diplômée d’un doctorat en sciences de l’environnement de l’Université Pierre et Marie Curie à Paris.
Elle a travaillé en France pour des sociétés internationales spécialisées dans le domaine des infrastructures et de l’environnement (ANTEA, Groupe EGIS, AECOM) où elle avait la responsabilité de définir la stratégie technique, de développement et de partenariat.

Le Dr Chaden Diyab est la fondatrice d’IES EMEA (Industrial Environment & Sustainability), une société de conseil en stratégie basée à Paris et spécialisée dans le domaine de l’environnement et du développement durable en zone Euromed. Dr Chaden Diyab a longuement travaillé au Moyen-Orient et en Europe sur des questions environnementales (risques et impact de pollutions, développement de technologies innovantes pour gérer les déchets et traiter les pollutions ...).

Dr Chaden DIYAB est membre d’un groupe de travail de l’OCDE, le « MENA-OECD Business Council » sur des aspects liés à l’énergie, aux infrastructures et au changement climatique de la zone MENA (Middle East and North Africa).

Le rôle de ce groupe est de donner des lignes directrices et fournir des conseils aux décideurs en vue de favoriser l’innovation et les investissements verts dans la zone MENA. Son rôle est aussi d’identifier et analyser les obstacles actuels pour les investisseurs et les entreprises. Le groupe de travail fournit des recommandations pour les décideurs politiques, ainsi que des analyses sur les défis liés à l’énergie et l’innovation dans la région MENA.


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