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SEM l’Ambassadeur Dhia KHALED, devant la CCFA Paris : « La force de la Tunisie est de continuer à former des ressources humaines de qualité »

25 février 2024
SEM l'Ambassadeur Dhia KHALED, devant la CCFA Paris : « La force de la Tunisie est de continuer à former des ressources humaines de qualité »
De gauche à droite : SEM Mohamed Yahya TEISS, Ambassadeur de Mauritanie en France ; M. Vincent REINA, Président de la Chambre de commerce franco-arabe (CCFA) ; SEM Dhia KHALED, Ambassadeur de Tunisie en France, lors de la conférence du jeudi 22 février, à Paris. © AM/APP
Invité à la conférence organisée par la CCFA Paris, jeudi 22 février, SEM l’Ambassadeur Dhia KHALED a mis en avant les nombreux savoir-faire de la Tunisie, aptes à attirer plus d’IDE afin de dynamiser le développement du pays. Il a aussi souligné l’importance réciproque de la Tunisie et de la France, liées l’une à l’autre par un fort partenariat économique et humain.

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par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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« L’essentiel c’est l’économie ! Elle est à la base de la stabilité au niveau régional et international. La France est très importante pour la région du Maghreb et la région est très importante pour la France », affirme d’emblée SEM Dhia KHALED, Ambassadeur de Tunisie en France. Paraphrasant ensuite la fameuse citation de feu Hassan II (« Le Maroc est un arbre dont les racines s’enfoncent en Afrique et dont les feuilles s’épanouissent en Europe »), l’ambassadeur a illustré la relation économique entre les deux rives de la Méditerranée en évoquant l’image d’un olivier dont les racines sont dans les pays du Maghreb et dont la tête, le feuillage et les fruits, s’élancent vers l’Europe. « De la bonne santé de l’un dépend celle de l’autre, d’où l’importance d’un bon partenariat entre la France et les pays du Maghreb », a-t-il déclaré.

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Plusieurs savoir-faire
d’excellence

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Détaillant son propos, il a rappelé qu’en 2023 la France, devançant l’Italie, a recouvré sa place de premier partenaire de la Tunisie ; elle y est toujours le premier investisseur (hors énergie) – la Tunisie étant de son côté le deuxième investisseur en France, après le Maroc ; 75 % de l’économie tunisienne est liée à l’UE, dont la France représente 20 %. Évoquant rapidement quelques-uns des savoir-faire d’excellence du pays (aéronautique, pharmacie, santé digitale, composants automobiles du pays…)… l’ambassadeur a souligné que « la force de la Tunisie est de continuer à former des ressources humaines de qualité ». Certes, il y a un fort flux de migration – 39 000 ingénieurs tunisiens se sont expatriés, en majorité vers la France ; 3,5 % des médecins et 4,5 % des infirmiers (ères) exerçant en France sont Tunisiens – « mais il y a toujours un retour d’investissement », a-t-il estimé.

Aussi, il s’est félicité de la montée en puissance du secteur des industries créatives et de l’intelligence artificielle (IA), stimulé par la forte dynamique des start-up dont la Tunisie est riche. Enfin, SEM Dhia KHALED s’est réjoui du retour des touristes français en Tunisie – 1 million en 2023, soit au même niveau qu’en 2010, dernière année de référence avant l’insurrection de 2011. Il a aussi rappelé que près d’1 million de Tunisiens vivent en France, contribuant aux liens très forts entre les deux pays.

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Un pays à la longue histoire mais
de plain-pied dans la modernité

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Après son propos liminaire, l’Ambassadeur a passé la parole à M. Tarak HOSNI, Directeur général de FIPA France, la FIPA étant l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur de la Tunisie.

Celui-ci a pris plaisir à commencer… par le commencement, c’est-à-dire l’évocation de la prospère et fabuleuse cité de Carthage qui, dans l’Antiquité, résista vaillamment à l’expansionnisme de l’empire romain. Finalement vaincue et romanisée, la cité offre aujourd’hui de magnifiques vestiges qui constituent une part du trésor archéologique tunisien attirant les touristes, avec aussi le colisée d’El Jem, deuxième plus grand amphithéâtre de l’empire romain, après le Colisée de Rome.

M. Tarak HOSNI, Directeur général de FIPA France, a présenté un tour d’horizon des atouts de la Tunisie. © AM/APP

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Mais la Tunisie d’aujourd’hui ne saurait se réduire à l’image d’Épinal de son attractivité touristique. À bien des égards, le pays est entré de plain-pied dans la modernité économique : grâce au Startup Act promulgué en 2018 et conçu pour faciliter le lancement et le développement des startups de Tunisie, celles-ci se sont développées en nombre et constituent désormais un véritable moteur de croissance pour le pays, la Tunisie est ainsi classée 5e pays mondial par le nombre de diplômés en sciences et en ingénierie, et 4e économie la plus innovante d’Afrique, avec des produits exclusifs de haute technicité, par exemple : les voitures de la startup WALLYSCAR, les avions de la startup AVIONAV, les robots de Enova Robotics, le chariot mobile autonome AGV, le robot autonome Veasense de télé-vigilance médicale, les véhicules solaires électriques de Bako Motors, startup germano-tunisienne, etc.

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Plusieurs secteurs dynamiques
et reconnus à l’international

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Avec près de 40 000 emplois directs et une croissance annuelle moyenne de 8 %, le numérique s’affirme comme un secteur porteur. Il compte plus de 2 200 entreprises, dont plus de 600 entreprises innovantes et génère plus de 4,4 Mds € de chiffre d’affaires.

Après quelques années difficiles – les chaînes de production s’étant déplacées vers l’Asie – le secteur traditionnel du textile a retrouvé des couleurs, enregistrant en 2023 une hausse des exportations des produits Textile-Habillement de 3,05 %, atteignant 2,9 Mds €. Le secteur compte 158 000 employés pour plus de 1 530 entreprises dont plus de 80 % produisent pour le marché export (95 % des exportations sont destinées à l’UE).

L’industrie pharmaceutique est un autre secteur d’excellence de la Tunisie : un marché de 3,2 Mds TND, plus de 80 unités de production, 47 laboratoires pharmaceutiques, plus de 13 500 emplois directs, plus de 3 400 médicaments fabriqués localement.

Le secteur agroalimentaire se distingue aussi par son haut niveau qualitatif, la Tunisie étant le 1er pays africain détenteur de la reconnaissance de l’équivalence avec l’UE en matière d’agriculture bio. Le secteur génère plus de 75 000
emplois directs, 80 % de la production bio est destinée à l’exportation. 2e pays exportateur d’Afrique de produits bio, la Tunisie est aussi le premier exportateur mondial de dattes.

Le secteur aéronautique, qui contribue notamment à la fabrication des Airbus, est un autre fleuron de l’industrie tunisienne. Il compte plus de 17 000 emplois directs, représente 3,5 % du PIB et enregistre 8 % de croissance annuelle moyenne de la production.

Fierté tunisienne, les industries mécaniques et électriques constituent le premier secteur exportateur. Il compte plus de 1 000 entreprises, dont plus de 440 totalement exportatrices. La Tunisie se situe dan le top 3 des producteurs de composants automobiles en Afrique, et au 7e rang des fournisseurs de l’EU en machines électriques.

Une vue du public assistant à la conférence CCFA du 22 février 2024. © AM/APP

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Autres secteurs porteurs d’opportunités :

- Énergies renouvelables - La part des EnR en Tunisie est actuellement de 3 %, et devrait passer à 35% d’ici à 2030. La Tunisie axe sa production sur l’énergie éolienne, l’énergie solaire, les bioénergies, l’énergie géothermique.
- Infrastructures - Plus de 130 projets sont en cours de réalisation à travers toute la Tunisie (dont 64 nouveaux projets d’infrastructures routières). En 2024, démarrage des travaux du projet Tunis Sports City du groupe émirati BUKHATIR.
- Tourisme médical - Un secteur d’avenir grâce à des prestations médicales très développées en termes de compétences médicales et d’infrastructures de santé aux normes internationales.

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Les IDE en hausse
constante

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Au vu de tous ces atouts, on comprend aisément pourquoi l’attractivité du pays se renforce, la Tunisie attirant de plus en plus d’investissements directs étrangers (IDE) : plus de 390 M Euros en 2021, plus de 660 M€ en 2022, plus de 757 M € en 2023.

Avec 610,54 M TND d’IDE en 2023, la France s’affirme comme premier investisseur en Tunisie, où elle est aussi le premier créateur d’emplois (4 206 en 2023).
La France, 1er Investisseur en stock (hors énergie), totalise 1 568 entreprises pour 163 200 emplois.

D’après une récente enquête, « 75 % à 80 % des entreprises françaises actives en Tunisie se disent satisfaites », déclarait SEM Dhia KHALED dans son propos liminaire.

On ne peut que s’en réjouir, et aussi de constater que malgré toutes les difficultés que l’on connaît par ailleurs, l’économie de la Tunisie, pays ami de la France, soit engagée sur la voie du redressement.

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SUR LE MÊME ÉVÉNEMENT :

- SEM l’Ambassadeur Mohamed Yahyia TEISS expose devant la CCFA Paris les nombreux atouts de la Mauritanie

- Vincent REINA, Président de la Chambre de commerce franco-arabe (CCFA Paris), a accueilli les nouveaux Ambassadeurs de Tunisie et Mauritanie en France

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REPLAY / Grand succès de la XIIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, dédiée au partenariat renouvelé du Groupe AFD avec l’Afrique

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