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S. E. M. Khaled KAGIGI, Ambassadeur libyen à Paris : « La Libye foisonne d’opportunités pour les entreprises françaises ! »

27 octobre 2023
 S. E. M. Khaled KAGIGI, Ambassadeur libyen à Paris : « La Libye foisonne d'opportunités pour les entreprises françaises ! »
S. E. M. Khaled KAGIGI, Ambassadeur de la Libye à Paris, durant son exposé u petit-déjeuner-débat organisé oar la CCFA, à Paris le 25 octobre 2023. © AM/APP
L’Ambassadeur de Libye à Paris était ce 25 octobre l’invité d’honneur de la Chambre de Commerce Franco-Arabe (CCFA) et de son Président Vincent REINA, pour un déjeuner-débat au cours duquel S. E. M. Khaled KAGIGI a détaillé les nombreux secteurs pour lesquels la Lybie recherche des partenaires français et internationaux afin de reconstruire le pays.

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par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (APP)
@alfredmignot | @africa_presse

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Après que dans son propos liminaire, le Président Vincent REINA eut rappelé brièvement les fondamentaux de l’économie libyenne, S. E M. Khaled KAGIGI s’est attaché pendant près d’une heure à exposer en détail, au public averti invité par la CCFA, les nombreuses opportunités qu’offre la Libye en train de se reconstruire, avec un fil conducteur clairement affiché : « It is high time for French companies to do business in Libya ! ».

Il est temps en effet de se remobiliser, car si la France était le troisième partenaire commercial de la Libye en 2010, avec 9,7 % du commerce international libyen, elle ne se situait plus qu’à la huitième place en 2022, avec seulement 3 %. Aussi, alors qu’elle détenait le troisième stock d’investissements directs étrangers en Libye en 2011, avec 414 millions d’euros, ses stocks d’IDE étaient réduits en 2022 à 254 M€.

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Réduire l’excessive dépendance
aux importations agricoles

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Parmi les secteurs prometteurs qui pourraient permettre de regagner des parts de marché, l’agriculture présente un potentiel considérable. Après les hydrocarbures (60 % du PIB, 95 % des exportations), le secteur agricole libyen représente la deuxième plus grande activité du pays mais reste modeste (4,1 % du PIB et 16,4 % de la population active). La production agricole est en effet entravée par le manque de terres arables, ce qui nécessite l’importation d’une grande partie des produits alimentaires (80 % du blé).

Cependant, il y a une opportunité significative pour les entreprises françaises de contribuer à l’amélioration de la production agricole en Libye, notamment pour les produits laitiers, dont la consommation est en croissance continue, alimentée par les importations. « Des usines publiques sont prêtes à être exploitées en partenariat avec le secteur privé (PPP) pour améliorer l’efficacité et la productivité de la production laitière locale », souligne l’ambassadeur.

Le Président de la CCFA, Vincent REINA, durant son propos liminaire. Au premier rang de l’assistance, on reconnaît notamment S. E. M. Fahad Al Ruwaily, Ambassadeur de l’Arabie saoudite. © AM/APP

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D’autres activités, comme la pêche ou la production d’huile d’olive offrent également des opportunités. Malgré la richesse de ses eaux en poissons exportables (par exemple le thon et les sardines), les faibles investissements dans les bateaux de pêche, les ports et les installations de transformation constituent aujourd’hui des obstacles majeurs à la croissance du secteur, qui ne contribue qu’à 2 % au PIB agricole total et emploie environ 1 % de la main-d’œuvre. Cependant, le Centre libyen de promotion des exportations a identifié le secteur de la pêche comme étant à fort potentiel de développement.

Idem pour l’huile d’olive libyenne, dont la production pourrait croître grâce à l’irrigation. Elle est actuellement exportée vers la Tunisie, où elle est mélangée à de l’huile locale et exportée vers l’Europe sous le nom d’huile tunisienne, perdant au passage la prime d’exportation – que des entreprises françaises co-productrices lui permettraient de récupérer en exportant directement son huile d’olive vers l’Europe.

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Les immenses besoins
du secteur de la santé

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Le secteur de la santé est considérablement sous-développé : il n’existe en Libye qu’une centaine de petites cliniques, pour une offre totale de 2 000 lits.
La Libye est ainsi en grand besoin d’investissements pour construire de nouveaux hôpitaux et laboratoires, pour produire localement des médicaments et des équipements médicaux. Beaucoup de structures y sont désireuses d’engager des partenariats avec des entreprises internationales.
En outre, la réactivation en PPP des usines publiques de médicaments Maya et Rabta, fermées depuis plus d’une décennie, offrirait une opportunité unique pour la production de médicaments destinés au marché africain, tout en permettant à la Libye de réduire sa dépendance aux importations et de renforcer sa production locale.

Une vue des participants à la rencontre CCFA du 25 octobre 2023. © AM/APP

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Le formidable atout
de l’énergie solaire

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L’énergie solaire est un autre atout de la Libye : le taux de rayonnement solaire y atteint 5 à 7 kilowatts par jour et par mètre carré, le pays bénéficie de 3 000 à 3 500 heures de soleil par an, et chaque kilomètre de terrain produit une énergie équivalente à 1,5 millions de barils de pétrole brut. Aussi, certains experts prédisent que le pays pourrait produire encore plus d’énergie à partir du soleil qu’à partir du pétrole, et qu’à terme la Libye pourrait potentiellement fournir 12 000 mégawatts d’électricité à l’Europe.

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Incitations fiscales et exonérations
pour les investisseurs étrangers

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Enfin, la Libye encourage aussi fortement les investissements étrangers dans de nombreux autres secteurs, notamment la construction, le tourisme, l’éducation, etc. Les investisseurs étrangers sont les bienvenus et bénéficient d’incitations fiscales et d’avantages en vertu de la loi n° 9 de 2010 sur les investissements étrangers, qui peuvent créer des entreprises dans tous les principaux secteurs industriels autres que le pétrole et le gaz. Le projet d’investissement peut être entièrement contrôlé par l’investisseur étranger, à condition que l’investissement dépasse 5 millions de LYD (environ 970 K€). De nombreuses incitations et exonérations fiscales sont destinées aux investisseurs étrangers, dont notamment l’exonération d’impôt pendant cinq ans.

En conclusion, la Libye, désormais décidée à diversifier son économie et à s’ouvrir largement au secteur privé, offre un terrain fertile aux entreprises françaises désireuses de participer à la reconstruction et au développement du pays. « Les opportunités abondent dans nombre de secteurs, et les entreprises qui investissent en Libye peuvent non seulement réaliser des bénéfices substantiels, mais aussi contribuer à la croissance et au bien-être de la nation libyenne », conclut Son Excellence Khaled KAGIGI.

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REPLAY DE LA CMAAP 10 / Grand succès de la Xe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, organisée par AfricaPresse.Paris, et qui a réuni sept Excellences à l’Académie des Sciences d’Outre-mer, le 20 septembre 2023

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