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#RiseUpDiaspora Paris - Ali Badini, DG Credit Access : « La question que je me pose : est-ce que je financerais ce projet avec mon argent ? »

28 janvier 2020
#RiseUpDiaspora Paris - Ali Badini, DG Credit Access : « La question que je me pose : est-ce que je financerais ce projet avec mon argent ? »
« Qui dans la salle est entrepreneur ? » Une majorité de mains se lèvent. « Et qui a des difficultés à trouver des financements ? » « Nous tous ! » répond l’assemblée en choeur, dans un rire partagé. Jean-Luc Vovor ouvre ainsi avec un trait d’esprit cette troisième table ronde de la journée « Rise Up Diaspora », organisée samedi 25 janvier à Paris par le Club Efficience, dans le but trouver des solutions aux questions de tout entrepreneur débutant.

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Raphaël Lizambard pour AfricaPresse.Paris (AP.P)
@RaphLizambard | @PresseAfrica

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Autour de la table, deux entrepreneurs et deux financiers. On pourrait imaginer de prime abord que tout les oppose… mais non, bien au contraire : « Les enjeux sont les mêmes, il s’agit de développer l’entreprise », affirme Ali Badini, directeur général de Credit Access. Car si les organismes de financement doivent s’y retrouver, ils ont aussi tout intérêt à ce que leurs entreprises clientes se développent.

« Nous visitons quotidiennement les entreprises de notre portefeuille. Pour vous donner des chiffres, nous organisons 7 000 visites par jour. Cela nous aide à comprendre la philosophie de travail des PME, comment les équipes sont managées, etc. C’est important dans notre démarche de financement auprès des PME et TPE », poursuit Ibrahima Diouf, directeur général de EBI SA. Les enjeux sont autant qualitatifs que quantitatifs, les organismes de financement ne se contentent pas d’un simple business plan, aussi efficace et prometteur soit-il. « La question que je me pose, c’est de savoir si je financerais ce projet avec mon argent », ajoute Ali Badini.

« Tout type d’activité, pourvu qu’elle soit licite »

Mamadou Soumare et Ibrahima Sissoko, consultants en informatique et fondateurs de Hilt Technology, ont su trouver les financements. Mais les deux entrepreneurs pointent du doigt le manque de célérité des organismes ad hoc. Au tout début, ils travaillent le soir, après leurs missions respectives, dans un espace de coworking. La première année, ils se financent sur fonds propres, ne se versent pas de salaire et réinjectent la quasi totalité de leurs bénéfices dans l’entreprise.

Les deux représentants des banques et de la finance répondent à ces anecdotes, communes à nombre d’entrepreneurs, par des solutions concrètes, car les possibilités de financement sont nombreuses : le découvert, le crédit d’investissement, l’affacturage – le fait pour une banque, par exemple, d’avancer les fonds pour régler une facture due à l’entreprise.

« Nous ne mettons pas de barrière à l’entrée », précise Ali Badini, « Nous n’avons pas de profil type d’entreprise à financer. Seule la formalisation est obligatoire, l’entreprise doit avoir déposé ses statuts et ses documents doivent être en règle. Pour le reste, nous finançons tout type d’activité, pourvu qu’elle soit licite », poursuit-il.

Les panélistes en compagnie d’Élie Nkamgueu, Président du Club Efficience (au centre, costume clair). © DR

« On observe un véritable changement culturel »

La mode est une activité tout à fait licite, la diaspora africaine l’a bien compris et s’empare du secteur. Quel rapport entre la dernière table ronde, consacrée au boom des designers et artistes africains, et celle portant sur le financement des TPE ? L’esprit d’entreprise, justement ! Si l’assemblée s’attendait à discuter art, esthétique et goût de la belle chose, le quatrième talk a rapidement dévié sur l’entrepreneuriat chez les artistes. « On observe un véritable changement culturel », souligne Fred Ebami, artiste peintre et participant à cette table ronde. « L’artiste ne peut plus se contenter d’être artiste, sinon il va rester seul dans son coin », poursuit-il.

La percée de l’art africain trouve son explication ici : la prise en main par les artistes de leur destin via l’entrepreneuriat, qui permet la pérennisation de leur activité. « Il s’agit d’une véritable tendance de fond », confirme Fred Ebami. « Je ne suis pas devenue entrepreneur parce que je le voulais, mais parce qu’il le fallait, j’en avais besoin », ajoute Adama Ndiaye, fondatrice de la Black Fashion Week.
Comment faire pour accompagner les artistes dans cette démarche ? Voilà en tout cas une une idée de table ronde pour le prochain Rise Up Diaspora… 2021 !

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