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Né en France, le « Salon Afrique Unie » des diasporas africaines s’exporte en novembre au Bénin, une première sur le Continent

8 juin 2023
Né en France, le « Salon Afrique Unie » des diasporas africaines s'exporte en novembre au Bénin, une première sur le Continent
Plateforme des diasporas africaines en France, le Salon Afrique Unie (SAU) se tiendra pour la première fois sur le Continent, au Bénin, pays en « pleine effervescence » économique. Recentré sur les affaires et l’entrepreneuriat, l’événement se déroulera du 9 au 11 novembre à Cotonou. La présentation en a été faite ce 7 juin à Paris, à la Maison de l’Afrique.

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par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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Initiatrice de ce beau projet, qui vise à participer au développement économique et culturel de l’Afrique, la Franco-béninoise Urmine GOUNONGBE, DG de Médès Médias et CEO du Salon Afrique Unie, n’y va pas par quatre chemins pour justifier le choix du Bénin pour la VIe édition du SAU, dont elle a racheté la marque en 2019.

« Nous ne faisons pas de politique. Ce qui nous intéresse, c’est le business. On peut ne pas être d’accord avec ce que fait le Président Patrice TALON, mais force est de reconnaître que le Président béninois a su insuffler une dynamique à son pays qui est en pleine effervescence et y a instauré un bon climat des affaires », argue-t-elle d’emblée, avant d’ajouter : « Autant suivre le pas, accompagner à notre manière ce pays et contribuer ainsi au développement économique du Continent. Car notre rôle, celui du SAU, c’est de créer de l’impact, créer des emplois et ramener des investisseurs ».

« À partir de 2019, nous avons voulu poursuivre l’aventure, mais en l’élargissant un peu plus avec un volet entrepreneuriat pour valoriser pendant trois jours les innombrables talents créatifs qui existent en Afrique », renchérit la journaliste Rachel SUMBU qui – faisant partie de l’équipe d’organisation – anime cette présentation.

Car ce Salon, c’est avant tout une équipe constituée d’Africaines et d’Africains engagés et très actifs dans la diaspora, qui viennent d’horizons différents mais se complètent harmonieusement pour créer une synergie visant à faire bouger les lignes.

« La particularité de cette VIe édition, reprend Urmine GOUNONGBE, c’est que nous avons voulu y créer un pôle dédié aux affaires. À Cotonou, on aura des rencontres BtoB, des panels, des Masterclasses, car l’Afrique est en pleine industrialisation et, pour les entreprises qui sont en train d’y investir, il y a quand même des métiers d’avenir. D’où l’importance de mettre en place un pôle Business qui va s’intéresser en priorité à l’emploi, au recrutement et à la formation professionnelle ».

Le Salon Afrique Unie, rappelle-t-elle, « a pour vocation de fédérer les pays africains, les Caraïbes et leurs diasporas et de mettre en lumière les réussites de tous ceux qui proposent des solutions concrètes, pratiques et pérennes pour l’Afrique ». De fait, quelque 150 exposants et plus de 30 000 visiteurs sont attendus pour cette VIe édition à Cotonou.

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« Un pays qui regorge
de talents et d’opportunités »

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Après cinq éditions qui se sont toutes déroulées en France, ajoute-t-elle, « il est temps que les gens de la diaspora et de l’Europe puissent se déplacer sur le Continent et se retrouver au Salon Afrique Unie dans un pays qui regorge de talents et d’opportunités ».

Tous les membres des différentes diasporas africaines, qui veulent investir en Afrique, sont donc invités à se retrouver du 9 au 11 novembre prochain au Palais des Congrès de Cotonou pour participer à l’événement et apporter leur pierre à l’édifice. Car ce Salon a pour première ambition de mettre en lumière le secteur privé et de mettre en place toutes sortes de partenariats – y compris des PPP – pour les porteurs de projets qui feront le voyage de Cotonou.

Même si des contacts ont d’ores et déjà été pris avec les autorités béninoises et les principaux ministères économiques intéressés par l’événement, cette initiative entend bien rester une « initiative privée » et éviter ainsi toute récupération politique. Une lettre officielle a cependant été adressée à la Première Dame du Bénin, Mme Claudine Gbènagnon TALON pour lui demander si elle pouvait participer à un panel de haut niveau consacré au rôle des Fondations créées par les Premières Dames d’Afrique sur le plan social, éducatif et économique, et y convier bien sûr certaines d’entre elles à Cotonou.

Le SAU entend surtout ne pas être un Salon comme les autres, avec de beaux discours qui restent sans lendemain. Le SAU, dont la vocation est de mettre en relation les porteurs de projets dont l’Afrique a besoin, avec les investisseurs pour en assurer un suivi, « veut laisser dans chaque pays où il passera ces prochaines années une trace et un impact concrets ». Et de conclure : « Voilà les talents des afro-descendants que l’on a pu mettre en lumière et qui ont pu créer ici des emplois ».

Dr Manon Aminatou lors de la conférence de presse. © DR

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« Le maire, c’est celui qui connaît parfaitement
sa ville et son terreau économique »

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Membre du Comité d’organisation du SAU, élue d’une charmante petite localité du Loiret et Présidente de l’Alliance des Communes et Territoires engagés entre l’Afrique, l’Europe et les Caraïbes, le Dr Manon AMINATOU entend quant à elle associer les collectivités locales, qu’elles soient européennes ou africaines, à cette belle entreprise.

« Elles ont besoin, explique-t-elle, de déclencher ce bel outil que sont les PPP, un outil financier, mais également un outil de gestion, en introduisant le privé » dans cette démarche économique.
« C’est pour cela, poursuit-elle, que l’on motive énormément les patronats des différents pays avec lesquels on collabore à investir dans des projets d’infrastructures ». Avant de résumer ainsi son principal travail : « Accompagner les collectivités africaines, qui sont en fait clairement des PME, pour qu’elles puissent avoir accès notamment à des financements européens ». D’où la mise en lumière de l’action des collectivités dans la création d’emplois.

Et de rappeler avec bon sens cette évidence, en France comme en Afrique : « Le maire, c’est celui qui connaît parfaitement sa ville et son terreau économique. Il peut donc intervenir pour la création d’emplois et permettre aux gens de ne pas partir de chez eux, mais de rester sur place ». D’où la nécessité de mettre en relations les différentes collectivités du Nord et du Sud pour réduire les phénomènes de migration et développer localement davantage de projets qui soient sources d’emplois.

« On va faire de ce Salon un pôle d’économie créative en mettant davantage l’accent sur le business, l’entrepreneuriat et des technologies immersives. Le but est donc de mettre en valeur tous les talents qui ne sont pas connus dans ces domaines là », souligne pour sa part Roland PORTELLA, Président de la CADE (Coordination de l’Afrique de demain) et par ailleurs Commissaire général du SAU en charge notamment du Pôle Business.
« En Afrique, fait-il observer, les talents créatifs, on en trouve partout, cela va de l’informel à l’industriel. On veut donc mettre le focus sur ces talents là, qui servent aussi aux politiques publiques comme aux politiques économiques ».

De gauche à droite sur la photo : Roland Portella, Joëlle Ndong, Urmine Gounongbe et Rachel Sumbu. © DR

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« Les jeunes Africains ont besoin
d’exemples inspirants »

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Journaliste à Canal+ Afrique, où elle anime une émission intitulée « Bonjour Santé », Joëlle NDONG sera quant à elle responsable des panels et des Masterclasses. Elle résume les grands thématiques retenues pour cette VIe édition dans la lignée de la créativité et des talents que le Salon veut mettre en lumière et à l’honneur : l’intelligence artificielle, l’agro-alimentaire, la valorisation artisanale et les marchés du luxe, le tourisme écologique ou tourisme vert que le Bénin tente d’ailleurs de développer, le secteur sportif avec les jeunes talents que bien des clubs de foot viennent chercher en Afrique. Sans oublier des secteurs clés comme celui de la Santé, de l’audiovisuel, de l’architecture et des infrastructures !

En résumé, ce Salon de l’Afrique Unie se déroulera sur trois journées pleines, avec au programme huit conférences-débats, quatre Masterclasses, des exposés d’entrepreneurs innovateurs et, enfin des rencontres avec de « Grands témoins » qui viendront parler pendant trente minutes chacun de leur expérience dans l’entrepreneuriat « pour nous dire comment ils ont réussi ».

« Il faut que l’on institutionnalise un peu plus de dialogue entre ceux qui ont réussi et ceux qui se lancent dans le monde du travail et l’entreprise », conclut Roland PORTELLA. Car « les jeunes Africains ont besoin d’exemples inspirants », renchérit Joëlle NDONG.

Plusieurs de ces exemples – qui seront en novembre prochain à Cotonou – étaient d’ailleurs déjà présents ce mercredi à la Maison de l’Afrique pour soutenir l’événement. On notait ainsi la présence de Scheena DONIA, coach en image et consultante en communication pour de grandes entreprises, de la sportive Tara’s body, très suivie sur YouTube, ou de Gaëlle PRUDENCIO, créatrice de la marque Ibilola et auteur de « Fière d’être moi-même ». Des blogueuses et influenceuses qui ont toutes un nombre impressionnant de “followers” et promettent de faire du SAU un événement dont on parlera sur tous les réseaux sociaux, bien au-delà des frontières de l’Afrique. Ce qui nous réserve assurément un beau programme et quelques surprises à Cotonou !

EN SAVOIR PLUS :
www.salonafriqueunie.com

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