AfricaPresse.Paris

.

Par Bruno FANUCCHI
pour AfricaPresse.Paris (APP) @africa_presse

.

Tous les participants se souviendront sans doute longtemps de cette soirée du 22 novembre à la Maison de l’Afrique où, à l’invitation de son directeur général Youssouf Camara, Alphadi vient de réunir autour de lui la grande famille du FIMA pour lancer la « Caravane de la Paix » au Sahel. Car, au terme d’une année où se sont multipliés les putschs sur le Continent, avec leurs conséquences parfois dramatiques sur la vie quotidienne des populations en raison des sanctions de la CEDEAO, l’Afrique à l’évidence a plus que jamais besoin de Paix.

« La Maison de l’Afrique – qui va fêter ses 50 ans l’année prochaine – est fière de célébrer un de ses fils, Alphadi », souligne Youssouf Camara, son Directeur général, qui poursuit : « Aujourd’hui, la Maison de l’Afrique est une agence d’intelligence stratégique, ce qui veut dire que nous prônons des projets à impact sociétal en Afrique comme en France et que nous mettons cette Maison à la disposition des Afro-descendants qui vivent dans les diasporas pour développer des projets en Afrique » dans le but d’y ramener au plus tôt la Paix et de promouvoir le développement.

« En cette période crise, avec ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, nous voulons que l’on parle de paix et – pour la paix – je crois qu’il n’y a pas mieux que la création, que la beauté, que l’art », observe pour sa part Alphadi. Avant d’ajouter : « L’Afrique regorge de talents et je n’ai pas envie que nos enfants aillent mourir en mer. Mais au contraire qu’ils restent là, en Afrique, qu’ils travaillent et puissent trouver des solutions, qu’on les aide réellement à être créatifs ».

.

Au nom de tous ses amis, la Maison de l’Afrique lui a préparé un très beau programme pour ce double anniversaire. Avec en guise d’introduction, un duo de jazz avec Laika Fatien, suivi d’une rétrospective filmée de la première édition du FIMA en 1998 dans le désert du Tiguedit, au Niger. Un document pour l’histoire ! Puis une série de très beaux témoignages qui vont se succéder en mettant tous en lumière ce que la Culture et la Mode, qui « sont sources de Paix », peuvent apporter à la relance économique et à la stabilité politique de nombreux pays africains.

.

L’hommage de Rama Yade
au « visionnaire et pionnier »

.

Ceux qui n’ont pu être présents à cette soirée très parisienne, se sont fait représenter ou – mieux encore – ont pris soin d’enregistrer un message de « Joyeux anniversaire » qui sera diffusé en vidéo.
De Washington, où elle est Responsable Afrique de l’Atlantic Council, Rama Yade souligne en quelques mots tout ce qu’Alphadi a apporté à une génération entière d’Africains. « Comment résister à un homme qui confie que les femmes sont toute sa vie ? », lance-t-elle d’emblée en faisant allusion à la grande interview exclusive qu’Alphadi vient d’accorder au magazine « Divas ».

« C’est un artiste, un visionnaire et un pionnier : 40 ans de carrière et 25 ans de FIMA, c’est une carrière exceptionnelle que nous saluons aujourd’hui, poursuit l’ancienne ministre. Alphadi dessine, coupe, coud, habille, décore, imagine, rêve et de son savoir-faire surgit le beau partout où il passe... Mais Alphadi, c’est aussi un homme d’engagement. Derrière tout ce qu’il entreprend, il y a un message. C’est d’abord l’Afrique, son Continent qu’il sert à travers ses œuvres. Il travaille ainsi depuis des années pour ouvrir à Niamey son École de Mode et transmettre sa passion aux jeunes générations ».

« Ambassadeur de bonne volonté pour l’UNESCO, où moi-même j’ai été ambassadeur de la France, conclut Rama Yade, Alphadi espère – avec sa Caravane pour la Paix – contribuer dans cette région si troublée du Sahel, dont il est le fils, à engager les communautés sur les chemins oubliés de la concorde ». Le ton est donné et la soirée est lancée, ce sera un hommage à l’homme et à « son engagement pour la Paix ».

.

De nombreux témoignages
d’affection et d’amitié

.

« Car ces deux mots – la Mode et la Paix - résument en effet plus que tous autres toute l’action d’Alphadi pour l’Afrique », comme le souligne avec tact et élégance Ambre Delcroix, maîtresse de cérémonie de cette soirée hors du commun. « Depuis 40 ans, Alphadi fait des merveilles et fait des miracles là où on ne l’attend pas », renchérit celle qui est désormais chargée des partenariats de la Maison de l’Afrique. « Au delà de la mode, rappelle encore Ambre Delcroix, tu t’es beaucoup engagé pour des combats sociaux, des combats économiques, des combats culturels tout au long de ta carrière et tu as utilisé en fait la mode comme un moyen puissant pour promouvoir le progrès et l’unité de l’Afrique ».

« Alphadi, on t’aime. Alphadi, je t’aime très fort », assure la Franco-togolaise Rebecca Ayoko, qui fut un de ses premiers mannequins vedettes et a encore défilé pour lui – en compagnie de l’Ivoirienne Olivia Yacé, Miss Monde Afrique, lors du dernier FIMA de Rabat en décembre 2022. Avant d’ajouter : « Bon et heureux anniversaire pour toutes ces années de création et ces souvenirs merveilleux. Tu es vraiment le numéro un qui a ouvert la porte à tous ces jeunes qui défilent et prospèrent aujourd’hui dans le milieu de la mode. Et tu continues à te battre... ».

Toujours en vidéo, Jean-Pierre Elong-Mbassi, Secrétaire général de CGLU (Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique) salue depuis Rabat « toute une vie au service de l’Afrique et de la créativité africaine » et se dit « fier d’avoir côtoyé Alphadi et toute son équipe lors du dernier FIMA qui s’inscrivait dans le cadre du programme « Rabat capitale africaine de la Culture » en décembre 2022. « Alphadi a encore beaucoup de choses à apporter au Continent, mais je souhaite surtout, insiste-t-il lui aussi, qu’il continue son office comme ambassadeur de la Paix parce que de la Paix, l’Afrique en a besoin ! ».

.

« Le Continent doit trouver des financiers pour
investir des millions de dollars dans la créativité »

.

Parmi tous les autres témoignages délivrés mercredi soir, en présentiel comme l’on dit aujourd’hui, nous en retiendrons trois particulièrement émouvants.

L’hommage d’abord du peintre marocain Abderrahmane Ouardane (Vice-Président des industries culturelles et créatives du Maroc) et président-fondateur de l’association Arkane pour la Promotion de l’Art et la Sauvegarde du Patrimoine, qui s’est lié d’amitié avec Alphadi et réalise désormais avec lui des toiles à quatre mains qui ont un grand succès.
« Notre histoire a commencé il y a vingt ans, raconte-t-il. Je l’ai fait venir au Maroc et j’ai rapidement compris que l’on partageait beaucoup de convictions et beaucoup de valeurs. Comme moi, Alphadi est convaincu que l’Afrique change. Nous devons avoir une nouvelle utopie pour cette Afrique, un nouvel imaginaire et de nouveaux rêves et c’est qu’il est en train de faire ».

« Même si j’avais commencé dans le tourisme, observe Alphadi, la mode, c’est ma vie aujourd’hui et je me suis donné complètement à cette expertise de la création ». À Paris, se souvient Alphadi, « je suis venu achever mes études de tourisme, mais tous le soirs je m’adonnais à la mode. J’ai rencontré et appris avec les plus grands comme Paco Rabane ou Yves Saint-Laurent, ainsi que Kenzo et Christian Lacroix qui sont des amis personnels. Ils ont vu et accepté mon travail et m’ont dit : si tu ne le fais pas, nous on le fera à ta place ! J’ai connu Katioucha et toutes les autres, elles étaient mannequins et, moi, j’allais pour les habiller. C’est comme cela que j’ai commencé », confie-t-il. Avant d’enchaîner : « Mais le combat de l’Afrique aujourd’hui, c’est de trouver des financiers qui investissent des millions de dollars pour faire vivre et prospérer la créativité africaine ».

Riche d’une amitié de plus de trente ans avec Alphadi et l’un des premiers mannequins ayant défilé pour lui, Leonie Bwemba (désormais Consul générale de l’île de Malte à Yaoundé et architecte d’intérieur) est venue du Cameroun pour nous livrer son témoignage très personnel. « En 1991 quand tu es venu au Cameroun, confie-t-elle devant tous, j’étais toute petite et je suis venue faire un casting pour un défilé. Toutes celles qui ne mettent pas le cahier sur la tête ne vont pas défiler pour moi. Mais j’ai dit : Monsieur, on ne peut pas marcher avec le cahier sur la tête et des talons hauts. Si, as-tu répondu. Beaucoup ont raté et, moi, j’ai réussi ! »

« Grâce à toi, la mode africaine s’est répandue à travers le monde. Tu es pionnier et tu restes une inspiration pour toutes les générations. Tu as dépassé le stade d’une marque, tu es simplement une légende. Que cette Caravane de la Paix porte tous ces fruits à travers le monde », conclut-elle en le faisant ovationner.

Venue quant à elle du Luxembourg, où elle travaille désormais dans l’immobilier de luxe, la Sénégalaise Kewe Mar, tout de bleu vêtue, se réjouit d’être de la fête et évoque avec beaucoup d’émotion ses premiers défilés pour Alphadi. « C’est à Dakar dès 1997, se souvient-t-elle, que j’ai intégré ce que l’on appelait déjà la Caravane Alphadi, dont je fus rapidement l’une des tops modèles les plus connues. Je l’ai alors suivi partout, participé à tous ses shows et j’ai eu l’honneur de défiler lors du premier FIMA dans le désert du Tiguidit, au Niger. Une épopée fantastique dont je ne le remercierai jamais assez. Aujourd’hui, il lance la Caravane de la Paix au Sahel et nous sommes toujours à ses côtés. »
Tout est dit : cela s’appelle la reconnaissance et la fidélité !

.

.

INSCRIPTIONS OUVERTES à notre XI^e Conférence
des Ambassadeurs Africains à Paris, le 28 novembre

.