Retrouvez AfricaPresse.paris sur :
RSS

Outils

Jean-Louis GUIGOU, Fondateur de l’IPEMED : « Les ZES sont indispensables à l’industrialisation de l’Afrique »

16 août 2023
Jean-Louis GUIGOU, Fondateur de l'IPEMED : « Les ZES sont indispensables à l'industrialisation de l'Afrique »
Ce texte est la préface de Jean-Louis GUIGOU à l’étude Les « Zones Économiques Spéciales de la République du Congo - Vers une nouvelle génération de ZES inclusives, durables, sécurisées et équitables », téléchargeable gratuitement à la fin de l’article. Auteur : Dareth LAO. Avec la participation de Sophie L. NDIONE et en collaboration avec Li-U.

.

Une contribution de Jean-Louis GUIGOU,
Fondateur de l’IPEMED

.

Depuis une quinzaine d’années, la dynamique des ZES en Afrique est clairement engagée.
La faiblesse des infrastructures en Afrique, l’insécurité des biens et des personnes, l’insuffisance des services aux entreprises, expliquent le succès de cette solution qui consiste à assurer, dans des territoires délimités, les externalités demandées par le développement industriel. La CNUCED estime qu’il y avait en 2019, 237 ZES opérationnelles ou en cours de réalisation en Afrique (1). L’association AEZO donne, pour 2021, le chiffre de 203 ZES existantes et 73 en projet (2).

Ce rapport se situe dans la droite ligne de l’étude IPEMED de 2021 (3). Il rappelle le contexte de l’essor de ces zones (d’abord sous forme de zones franches d’exportation) dans les pays émergents.
Depuis les années 2000, la plupart de ces pays africains ont adopté des politiques commerciales plus ouvertes, choisissant l’interdépendance plutôt que l’indépendance économique. S’appuyant sur la réussite des ZES créées en Chine au début des années 1980, à Shenzhen en particulier, la Chine a donné sa notoriété au nouveau modèle de ces zones, les Zones Economiques Spéciales.

Vastes territoires bénéficiant d’infrastructures de qualité, d’un régime fiscal et/ou douanier particulier, parfois de régimes dérogatoires aux législations sur l’accès à la terre ou sur l’emploi, leur finalité est de développer une industrie –pour l’exportation principalement– en attirant des investissements directs étrangers (IDE). Le terme de « ZES » est ainsi devenu une marque, une ambition aux yeux des chefs d’État africains. La volonté de l’Égypte de faire de la Zone économique du Canal de Suez, en s’appuyant sur des ZES, une des sept plus grandes Zones économiques mondiales en 2035, en est une illustration.

.

L’influence chinoise est manifeste

.

Plusieurs pays non africains ont contribué au développement de ZES en Afrique : Turquie en 2015, Singapour en 2018, etc. Mais c’est la Chine qui tient la position dominante, car ce pays est capable d’intervenir simultanément en matière de financement, de construction des infrastructures, ou de gestion.

Trois schémas s’y développent en parallèle : l’implantation individualisée d’entreprises chinoises dans des zones franches ; les Zones de coopération économique et commerciale à l’étranger (ZCECE) ; les Zones concédées (PPP entre un pays africain hôte et une entreprise chinoise).

Les autorités chinoises ne masquent pas les difficultés rencontrées avec les premières expériences de ZCECE, concernant tant le pays hôte que l’opérateur ou que les investisseurs chinois (méconnaissance de l’environnement politique, économique et social du pays, capacité de gestion locale souvent limitée, difficulté des banques chinoises à pratiquer hors des frontières chinoises, etc.). Les zones concédées ont tenu compte de ces erreurs et répondent mieux aux attentes des pays hôtes.

.

Le bilan des ZES au Congo-Brazzaville

.

Le bilan présenté ici s’appuie sur les analyses statistiques, sur des recherches documentaires approfondies, et sur des interviews d’acteurs impliqués dans la politique ou la gestion de ZES. Il présente les quatre ZES d’Ouesso, d’Oyo-Ollombo, d’Ignié et de Pointe-Noire en fonctionnement depuis la promulgation de la loi n° 24-20174 du 9 juin 2017 relative à la création des Zones Economiques Spéciales, à la détermination de leur régime et de leur organisation, leur localisation, leur spécialisation, leur profil sectoriel (exploitation de ressources naturelles minières ou agricoles / transformation industrielle), leur financement et leur gestion.

.

Ce travail a l’énorme avantage de montrer trois choses :

.

> L’énorme réserve de ressources forestière, minière, agricole, hydraulique, pétrolière… du Congo qui ne sont pas encore suffisamment transformées sur place.

> La détermination des autorités congolaises qui cherchent les meilleures solutions pour industrialiser le pays par la transformation sur place des matières premières pour créer des emplois, attirer les IDE et exporter de la valeur ajoutée.

> Le potentiel de développement des 4 ZES existantes moyennant des ajustements à définir sur place avec les acteurs.

.

Ce travail ouvre des portes mais reste incomplet :

> Il n’y a pas eu de concertation avec les acteurs privés locaux (entrepreneurs, syndicalistes…) et les autorités publiques nationales et locales du Congo. Il reste le fruit d’un ancien CCE5 pugnace grand amoureux du Congo, M. Dareth LAO.

> Ne sont pas mentionnés tous les projets industriels et agricoles du Congo tels que les agroparcs, les lycées professionnels.

> L’absence de bibliographie constituée par les rapports de la CNUCED, des Ministères congolais, des experts académiques du Congo, de la BAD, de l’AFD sur les ZES réduit la portée de l’analyse proposée.

La Congo-Brazzaville est tellement riche en matières premières abondantes et diversifiées et la volonté du Président Denis SASSOU NGUESSO est tellement affirmée de transformer sur place les matières premières qu’il reste à créer un ensemble performant de ZES répondant aux critères internationaux des ZESS africaines inclusives, durables, sécurisées et équitables.

Le Congo-Brazzaville peut devenir attractif dès que les règles labellisées par l’Union Européenne et l’Union Africaine seront connues et respectées.

Pour cela, il faut entreprendre une étude préalable faisant le bilan de l’existant et des exigences à respecter pour construire un ensemble performant menant à la mise en place de cette seconde génération de Zones Economiques Spéciales Sécurisées (ZESS).

.

Jean Louis GUIGOU, Fondateur de l’IPEMED

………

1 - Source : CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde en 2019.

2 - Source : Oxford Business Group. Economic Zones in Africa Focus Report in partnership with AEZO

3 - Institut et Prospective Economique du Monde Méditerranéen. Rapport de septembre 2021. Des « Zones Economiques Spéciales Sécurisées. Le rôle des ZES africaines dans l’accélération du co-développement avec l’Europe. Auteure Paulette Pommier avec la participation de Marie- Clarisse Haumesser et la contribution de Moubarack Lô Directeur général BPE du Sénégal, sous la direction de Jean Louis Guigou.

.

TÉLÉCHARGER ICI GRATUITEMENT L’ÉTUDE COMPLÈTE :

.

◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ ◊

Inscriptions ouvertes à la Xe CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS, le 20 septembre 2023

RETROUVEZ ICI TOUS NOS ARTICLES DÉDIÉS AUX CMAAP

◊ ◊ ◊

Articles récents recommandés