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JICA-TICAD / SE M. Yoshifumi OKAMURA, Ambassadeur du Japon à l’OCDE (Paris) : « La France et le Japon peuvent travailler ensemble en Afrique ! »

20 juillet 2022
JICA-TICAD / SE M. Yoshifumi OKAMURA, Ambassadeur du Japon à l'OCDE (Paris) : « La France et le Japon peuvent travailler ensemble en Afrique ! »
S’exprimant à l’occasion d’une conférence sur la TICAD 8 (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique) organisée le 6 juin dernier à La Maison du Japon à l’initiative du bureau parisien de la JICA (Agence japonaise de coopération internationale), SE M. Yoshifumi OKAMURA, Ambassadeur du Japon à l’OCDE (Paris), nous a accordé cette interview express exclusive.

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Un entretien conduit par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (APP)
@alfredmignot | @africa_presse

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APP - Le sentiment qui ressort de la conférence parisienne de la JICA sur la TICAD8, dont nous avons rendu compte, est que le Japon envisage de s’impliquer plus encore en Afrique. Que pouvez-vous nous en dire aujourd’hui, alors que la TICAD 8 se tiendra à la fin août, à Tunis ?

SE M. Yoshifumi OKAMURA – Comment l’Afrique pourrait se développer en se fondant sur les ressources très riches du continent, c’est en effet un enjeu majeur. À ce sujet, le Japon a une double conviction : premièrement, il faut miser sur les ressources humaines, investir dans le formidable potentiel de la jeunesse ; deuxièmement, il faut susciter le plein engagement du monde entrepreneurial pour une extension du marché et une industrialisation locale.

Aussi, j’observe que depuis les indépendances, des problèmes essentiels perdurent en Afrique, qui reste trop dépendante de l’Europe, les Africains ayant souvent tendance à toujours attendre de l’Europe qu’elle vienne auprès d’eux pour les sauver de difficultés majeures.
Il faut changer d’attitude… et d’ailleurs cela commence, avec la jeune génération.

APP – On observe aussi un mouvement assez prononcé parmi la jeunesse de la diaspora pour retourner entreprendre en Afrique…

SE M. Yoshifumi OKAMURA – Oui ! Personnellement, je connais beaucoup d’entrepreneurs africains qui sont déjà retournés sur le Continent, car on y trouve beaucoup plus d’opportunités qu’en Europe. C’est d’ailleurs le même phénomène qui s’est produit en Asie dans les années 1970-1980 : des jeunes sont retournés dans leurs pays d’origine, ou de leurs parents, pour contribuer à les développer. C’est cela qui se passe aujourd’hui avec l’Afrique, et la TICAD entend bien encourager cette jeune génération entreprenante.

SE M. Yoshifumi OKAMURA lors de son intervention à la conférence JICA dédiée à la TICAD, à la Maison de la culture du Japon, à Paris le 6 juillet 2022. © AM/APP

APP - Lors de la conférence parisienne du 6 juillet dédiée à la TICAD, Ryuichi KATO, Vice-Président de la JICA, a évoqué le concept japonais de Kaizen, soit « l’amélioration par le bas ». Considérez-vous qu’il soit transposable à l’Afrique ?

SE M. Yoshifumi OKAMURA – Au Japon, ce sont souvent les gens de la base qui pensent, qui inventent, qui font des efforts pour améliorer leur vie, la qualité de la production, etc. Donc l’État a institutionnalisé cette culture de la coopération, considérant que les initiatives locales doivent être promues.

C’est cela l’inspiration du Kaizen. J’ai trouvé la même chose en Afrique, où j’ai vécu. J’ai eu l’occasion de visiter des villages et de rencontrer les chefs coutumiers et les populations locales. La majorité des gens font tous leurs efforts pour que les choses aillent mieux… Alors oui, il y a quelque chose de commun entre la culture originale de l’Afrique et la culture japonaise du Kaizen.

APP - Votre concept ancestral du Kaizen s’avère en fait très moderne, puisqu’i vise notamment à valoriser le potentiel du capital humain local…

SE M. Yoshifumi OKAMURA – Oui ! Pour que les populations adhèrent aux évolutions et aux changements, il faut que les initiatives viennent de la base de la société. Pas d’en haut. Aussi, n’est-ce pas encore un vestige de l’époque coloniale que d’attendre simplement que les instructions et le soutien descendent d’en haut ? Changer d’attitude est indispensable, même si cela prend un peu plus de temps…

APP - Dernière question : que pensez-vous de l’idée de renforcer la coopération entrepreneuriale entre le Japon, la France et l’Afrique francophone, idée évoquée à notre conférence CMAAP 4 du CAPP/AfricaPresse.Paris, le 28 juin ?

SE M. Yoshifumi OKAMURA – C’est une idée à promouvoir !
La France et le Japon peuvent travailler ensemble en Afrique. Le mariage réussi depuis dix ans entre le groupe CFAO, entreprise d’origine française implantée depuis plus d’un siècle en Afrique, et le Groupe Toyota Tsusho Corporation, est un bon exemple de la compatibilité de nos cultures d’entreprise.

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SUR LE MÊME SUJET :

> RETROUVEZ ICI TOUS NOS ARTICLES sur notre conférence
CMAAP 4 dédiée à la TICAD

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CLIQUEZ ICI ET VOYEZ
LE REPLAY DE NOTRE CMAAP 4,
CONFÉRENCE
DES AMBASSADEURS AFRICAINS
DE PARIS DU 28 JUIN,
DÉDIÉE À LA TICAD,
LA COOPÉRATION JAPONAISE EN AFRIQUE

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