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Ilyes ZOUARI, Président du CERMF (2/2) :
« L’Afrique subsaharienne francophone reste la partie du continent la moins endettée et la moins touchée par l’inflation »

12 mars 2023
Ilyes ZOUARI, Président du CERMF (2/2) : « L'Afrique subsaharienne francophone reste la partie du continent la moins endettée et la moins touchée par l'inflation »
On a beau lire et entendre si souvent que l’herbe serait plus verte en Afrique anglophone, voici qu’une fois de plus les travaux du CERMF démontrent le contraire. C’est en effet dans les pays francophones que la croissance économique est la plus forte, tandis que dette et inflation sont les moins élevées. Démonstration chiffrée…

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Une contribution d’Ilyes ZOUARI
Président du CERMF

Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone

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En Afrique centrale francophone, la croissance globale a atteint 4,0 % en 2022, en hausse significative par rapport au taux de 2,5 % enregistré l’année précédente. Une évolution qui résulte en bonne partie du regain d’activité en Guinée équatoriale, dont le PIB a augmenté de 3,2 % après une baisse de 1,6 % en 2021.

Au Cameroun, qui dispose de l’économie la plus diversifiée de la région, la croissance s’est établie à 3,8%, en légère hausse par rapport à 2021 (3,6 %). Avec une progression annuelle du PIB qui devrait continuer à être assez largement supérieure à celle du Nigeria voisin, le Cameroun devrait lui aussi, assez prochainement, dépasser ce pays en termes de richesse par habitant, rejoignant ainsi la Côte d’Ivoire et très probablement le Sénégal (le PIB par habitant du pays étant de 1 667 dollars début 2022).

Pour sa part, la République démocratique du Congo (RDC), première économie d’Afrique centrale francophone, a enregistré une croissance de 6,1 %, aussi robuste qu’un an plus tôt (6,2 %). Après une longue période de stagnation, il est à noter que la RDC est désormais engagée dans un vaste processus de réformes administratives, fiscales et juridiques, entamé en 2020 et qui est le plus sérieux et ambitieux en la matière depuis la chute de Mobutu en 1997, et même, en réalité, depuis les premières années de l’indépendance du pays.

Ces réformes, qui commencent à porter leurs fruits (avec, par exemple, l’augmentation de 130 % du montant de la TVA collectée rien qu’en 2021, grâce à l’informatisation de la procédure), devraient aider ce pays, où l’État est encore presque absent d’une bonne partie du territoire, à continuer d’enregistrer une croissance robuste dans les prochaines années.

En zone CEMAC (dont ne fait pas partie la RDC), la hausse du PIB s’est établie à 3,1 % en 2022, en forte hausse par rapport à 2021 (1,1 %).

Au Gabon, le taux de croissance a presque doublé pour atteindre 2,7 %, contre 1,5 % un an plus tôt (et une baisse de seulement 1,8 % au plus fort de la pandémie, en 2020).
Grâce aux grandes avancées réalisées au cours de la dernière décennie en matière de diversification et de bonne gouvernance (et plus récemment en matière de facilitation des affaires), ce pays d’Afrique centrale a consolidé son statut de pays le plus riche d’Afrique continentale, avec un PIB de 8 635 dollars par habitant début 2022, creusant ainsi de nouveau l’écart avec le Botswana, deuxième producteur mondial de diamants, après la Russie (6 805 dollars).

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Le Congo : à la traîne
et pays le plus endetté

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Si le Gabon et le Cameroun s’emploient à réformer et à diversifier leur économie, force est de constater que pareils efforts n’ont pas encore été réellement entrepris au Congo voisin, qui n’a enregistré qu’une faible évolution de son PIB en 2022 (1,9 %), après plusieurs années consécutives de baisse. Les mauvaises performances économiques du pays traduisent l’absence de profondes et courageuses réformes, comme l’atteste le fait qu’il continue à occuper l’une des dernières places du classement Doing Business de la Banque mondiale, en arrivant 180e sur un total de 190 pays étudiés (et se classant donc, à peu près, au même niveau que l’Angola, 177e).

Autre conséquence de ce manque de réformes, le Congo est aujourd’hui le pays le plus endetté d’Afrique subsaharienne francophone continentale, en termes de dette publique, et arrive à la neuvième position des pays les plus endettés d’Afrique subsaharienne (même s’il convient de noter les importants efforts réalisés en matière d’assainissement des finances publiques, et qui ont permis de réduire considérablement le niveau d’endettement du pays, qui devrait d’ailleurs quitter ce top 10 d’ici à la fin de l’année 2023). Le Congo-Brazzaville gagnerait donc à s’inspirer de certains de ses voisins, et notamment du Gabon avec lequel il partage nombre de points communs (caractéristiques géographiques et climatiques, production pétrolière significative, faible population…).

Par ailleurs, il est à noter que les performances économiques globales de la zone Cemac ne devraient plus être considérablement affectées par les performances de la Guinée équatoriale, dont le PIB ne devrait plus connaître de trop importantes baisses au cours des prochaines années. Une amélioration qui s’ajoute à la chute du poids économique du pays au sein de zone monétaire, suite à la forte baisse de son PIB par rapport au début de la dernière décennie.

En effet, ce pays constitue un cas très particulier qu’il convient régulièrement de rappeler afin d’éviter toute fausse interprétation des statistiques régionales pour la période de six années allant de 2015 à 2020. Peuplé de près d’un million et demi d’habitants seulement, ce petit territoire, partiellement francophone et ancienne colonie espagnole, était subitement devenu l’un des principaux producteurs africains de pétrole à la fin des années 1990, avant de voir rapidement sa production commencer à décliner, au début des années 2010. N’étant pas encore parvenu à diversifier suffisamment son économie, il avait donc connu une forte chute de son PIB pendant six années consécutives, de 2015 à 2020, avec une croissance négative annuelle de -6,7 % en moyenne sur la période !

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L’Afrique de l’Est francophone,
trop méconnue par les Français

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La croissance globale de cette partie du continent s’est établie à 4,2 % en 2021, contre 4,0 % l’année précédente. Le rebond s’est poursuivi à Maurice et aux Seychelles (deux pays considérés à la fois comme francophones et anglophones, pour avoir connu une double présence française et britannique, successivement), où le secteur touristique occupe une place particulièrement importante, a bénéficié de la levée de la grande majorité des restrictions qui avaient été mises en place à la suite de la pandémie.

De leur côté, Madagascar, les Comores et le Burundi, voisin de la RDC, ont enregistré d’assez décevantes performances, avec des taux de croissance de 2,6 %, 1,4 % et 2,1 %.
À Madagascar, pays le plus peuplé de la zone, l’activité économique devrait cependant rebondir à partir de l’année 2023, avec une croissance attendue à plus de 4 %. Ces trois pays, qui ne manquent pas d’atouts, gagneraient toutefois à s’inspirer des nombreux pays francophones du continent ayant réalisé de très importantes avancées en matière de bonne gouvernance, de diversification et d’amélioration du climat des affaires. Des avancées qui permettent notamment à l’Afrique subsaharienne francophone d’être, année après année, le moteur de la croissance africaine.

Quant à Djibouti, la croissance s’y est établie à 3,6 %, et devrait repasser au-dessus des 5 % à partir de cette année. Ce pays de la corne de l’Afrique avait réalisé une progression annuelle de 6,3 % en moyenne sur la période de six années allant de 2014 à 2019, et ce, en tirant profit de sa situation géographique stratégique qui lui permet de devenir progressivement une plaque tournante du commerce international, grâce notamment à des investissements massifs en provenance de Chine.

Pourtant, seule une quinzaine d’entreprises françaises sont implantées dans ce pays, avec lequel la compagnie aérienne Air France n’assure qu’un seul et unique vol hebdomadaire direct avec Paris. Contraste saisissant avec les sept vols directs assurés par Turkish Airlines en direction d’Istanbul, ou encore avec les trois liaisons assurées par le groupe Emirates vers Dubaï.

Cette faible présence économique de la France à Djibouti, tout comme en RDC, premier pays francophone du monde et pour lequel l’Hexagone n’a représenté que 0,5 % du commerce extérieur en 2020 (contre environ 36,0 % pour la Chine, importations et exportations confondues), en dit long sur la méconnaissance dont souffrent nombre d’acteurs économiques tricolores au sujet du monde francophone, et ce, … au plus grand bénéfice d’autres puissances.

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Une inflation globalement maîtrisée
en Afrique subsaharienne francophone

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En dépit d’une hausse plus importante que par le passé des prix à la consommation, en raison des conséquences de la guerre en Ukraine, l’Afrique subsaharienne francophone à de nouveau affiché en 2022, et de loin, le niveau d’inflation le plus faible d’Afrique subsaharienne. Ainsi, et selon les dernières données du FMI, le taux d’inflation y a été de 7,2 % (en hausse par rapport au taux de 4,2 % en 2021), tandis que le reste de l’Afrique subsaharienne a connu une inflation de 24,4 % (contre 31,8 % un an plus tôt). De son côté, la zone CFA a enregistré une hausse de 6,2 %, contre 2,7 % l’année précédente. Pour rappel, la détermination du taux d’inflation global d’un groupe de pays s’obtient par la prise en compte du PIB de chaque pays calculé sur la base de la parité de pouvoir d’achat (PPA).

Par ailleurs, il convient de préciser que les taux obtenus tiennent compte de la Mauritanie, du Soudan, de la Somalie et de Djibouti. En effet, et contrairement à la Banque mondiale, ces quatre pays ne sont pas considérés par le FMI comme faisant partie de l’Afrique subsaharienne, alors qu’ils sont bel et bien subsahariens (une « exclusion » qui s’explique pour des raisons « culturelles », et en particulier linguistiques…).

L’intégration pleinement justifiée du Soudan dans le calcul du taux d’inflation global de l’Afrique subsaharienne non francophone explique d’ailleurs en partie le niveau globalement élevé de l’inflation pour cette partie du continent en 2021, et qui avait même été supérieur à celui observé en 2022. En effet, le Soudan, qui traverse une très grave crise économique, avait alors enregistré une hausse des prix à la consommation de non moins de 382,8 % ! (avant de redescendre à 154,9 % en 2022…).

Les quatre premières économies de l’Afrique subsaharienne francophone, à savoir la Côte d’Ivoire, la RDC, le Cameroun et le Sénégal, ont connu en 2022 une inflation de 5,5 %, 8,4 %, 4,6 % et 7,5 %, respectivement.

De leur côté, les quatre premières économies du reste de l’Afrique subsaharienne, à savoir le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie et le Kenya, ont enregistré un taux de 18,9 %, 6,7 %, 33,6 % et 7,4 %.

Sur la décennie 2013-2022, le taux d’inflation annuel s’est établi à 3,6 % en moyenne pour l’Afrique subsaharienne francophone (et seulement 2,0 % en zone CFA), alors qu’il a atteint un niveau de 15,5 % pour le reste de l’Afrique subsaharienne. La Côte d’Ivoire, la RDC, le Cameroun et le Sénégal ont respectivement enregistré un taux annuel de 1,7 %, 9,9 %, 2,1 % et 1,6 %. Quant au Nigeria, à l’Afrique du Sud, à l’Éthiopie et au Kenya, ceux-ci ont observé une inflation de 13,0 %, 5,1 %, 14,9 % et 6,2 %.

Au cours des dix dernières années, l’Afrique francophone subsaharienne a donc réussi à afficher le niveau d’inflation le plus faible tout au long de la période, tout en ayant le taux de croissance économique le plus élevé neuf années sur dix (de 2014 à 2022). En réalisant cette double performance, l’Afrique francophone subsaharienne est ainsi parvenue à donner clairement tort à certains commentateurs qui considèrent que la faible inflation qui caractérise cet ensemble constitue un frein à sa croissance économique.

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Un endettement globalement maîtrisé
en Afrique subsaharienne francophone

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Selon les dernières estimations du FMI, la dette publique continue à être globalement maîtrisée en Afrique subsaharienne francophone, qui demeure la partie la moins endettée du continent. Parmi les 10 pays subsahariens les plus endettés, le premier des deux seuls pays francophones subsahariens, à savoir Maurice, n’arrive en septième position, avec un niveau de dette publique estimé à 90,9 % du PIB, fin 2022 (derrière le Soudan - 189,5 %, l’Érythrée, le Cap-Vert, la Zambie, le Mozambique et le Zimbabwe). Et pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, aucun des cinq pays les plus endettés n’est francophone. En effet, et avec un taux d’endettement de 77,3 % du PIB, le Sénégal n’arrive qu’en sixième position, derrière le Cap-Vert (154,5 %), le Ghana (90,7 %), la Guinée Bissau (82,0), la Sierra Leone (81,8 %), et la Gambie (80,6 %).

Cette situation est semblable à celle des années précédentes, au cours desquelles seuls deux pays francophones se trouvaient parmi les dix pays les plus endettés d’Afrique subsaharienne, et toujours dans la seconde moitié de la liste.

Globalement, le taux d’endettement de l’Afrique subsaharienne francophone est estimé par le FMI à 49,7 % du PIB, fin 2022, tandis qu’il est estimé à 60,6 % pour le reste de l’Afrique subsaharienne. Au cours de la dernière décennie, l’Afrique subsaharienne francophone a ainsi affiché le plus faible niveau d’endettement tout au long des dix années de la période.

Cette assez bonne maîtrise de la dette, globalement, résulte notamment du dynamisme économique que connaissent la plupart des pays francophones subsahariens, et découlant lui-même des importantes avancées réalisées ces dernières années en matière d’amélioration du climat des affaires, de diversification et de de bonne gouvernance. Globalement, l’Afrique francophone a donc été mieux armée pour faire face aux crises majeures ayant secoué le monde durant ces trois dernières années, et financer le redémarrage de l’activité économique.

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Des perspectives globalement
encourageantes pour 2023

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Même s’il convient de toujours faire preuve de prudence au sujet des prévisions établies en début d’année pour les pays en développement, l’Afrique subsaharienne francophone devrait une nouvelle fois être le moteur de la croissance africaine en 2023, tout en demeurant la partie la moins touchée par l’inflation et la partie la moins endettée du continent.

En plus du retour à la normale du contexte sanitaire international, les pays francophones importateurs nets d’hydrocarbures (soit la majorité des pays francophones subsahariens) devraient également bénéficier du retour à la normale du cours des hydrocarbures, ainsi que de celui, plus progressif, des produits alimentaires. Quant aux problèmes sécuritaires affectant certains pays de la zone sahélienne, ceux-ci ne concernent, du moins à ce stade, qu’essentiellement des zones semi-arides et très faiblement peuplées. La gravité de ces troubles y est d’ailleurs encore sans commune mesure avec le désordre récemment observé dans certains pays d’Afrique de l’Est (Soudan du Sud, Éthiopie et Somalie).

Par ailleurs, et parallèlement à l’évolution du contexte international, le continent africain devrait voir la poursuite de la mise en place progressive de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), entamée le 1er janvier 2021 et qui constitue un élément favorable à la croissance.
Du moins d’un point de vue théorique, puisque qu’il convient de rappeler que la hausse des échanges entre pays ne dépend pas seulement de la réduction significative des barrières douanières entre ces mêmes pays, mais également et surtout de la capacité de ces derniers à produire des biens, grâce à la mise en place préalable d’un environnement national favorable à l’investissement (cadres juridique, réglementaire et fiscal, infrastructures et formation, devant permettre à la fois de produire des biens et d’en assurer la compétitivité). L’évolution assez faible des échanges au sein des ensembles régionaux ayant déjà abaissé ou supprimé les taxes douanières est là pour le démontrer.

Il en va d’ailleurs de même pour ce qui est de la question d’une monnaie unique, à l’instar de l’Eco que les pays d’Afrique de l’Ouest, membres de la CEDEAO, semblent souhaiter mettre en place. Ainsi, force est de constater que les pays de la zone UEMOA, qui bénéficient déjà, et depuis longtemps, d’une vaste zone de libre-échange doublée d’une monnaie unique, ont toujours d’assez faibles échanges avec les autres pays membres. Autre exemple intéressant, la part de la zone euro dans le commerce extérieur de la France a baissé depuis la mise en place de cette monnaie unique, suite à une augmentation plus importante des échanges entre la France et le reste du monde qu’avec les pays de la zone euro. Ce qui permet, d’ailleurs, de constater que les flux commerciaux entre la France et les autres pays de la zone monétaire étaient déjà très importants avant l’adoption d’une monnaie unique…

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Le Nigeria en grande difficulté

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Dans ce cadre, il est à noter que le report à 2027 de la création d’une monnaie unique ouest-africaine constitue une nouvelle rassurante pour les pays de la région, en dehors du Nigeria. En effet, l’économie de ces pays connaîtrait de grandes difficultés avec l’adhésion à une zone monétaire incluant le Nigeria, dont le déclin économique constant, combiné au poids démographique, tirerait vers le bas l’ensemble des pays de la région, qu’ils soient francophones, anglophones ou lusophones.

Un problème qui ne se poserait d’ailleurs pas autant avec l’intégration d’autres pays en crise comme le Ghana, dont les graves difficultés économiques sont absorbables, compte tenu du poids démographique « raisonnable » du pays par rapport à ses voisins.

Il convient, en effet, de rappeler que le Nigeria connaît de graves problèmes structurels depuis plusieurs années, et qui se traduisent notamment par une très faible croissance économique (et de surcroît, régulièrement inférieure à sa croissance démographique), une inflation à deux chiffres, et une monnaie ayant perdu les deux tiers de sa valeur face au dollar sur la dernière décennie (et plus de 99 % de sa valeur depuis sa création en 1973).
La mauvaise gouvernance, le niveau élevé de corruption et de détournements de fonds, les problèmes sécuritaires que subissent de nombreuses parties du territoire et la baisse progressive de la production en hydrocarbures (qui représentent encore plus de 90 % des exportations de biens, faute de réelle diversification), sont à l’origine de ce déclin économique.

Ainsi, et tant que le Nigeria n’aura pas résolu ses lourds problèmes structurels, l’adhésion du pays à une monnaie ouest-africaine est de nature à déstabiliser profondément les économies de tous les autres pays qui partageraient cette même monnaie, à travers une importante perte de valeur de celle-ci, accompagnée, de surcroît, d’une politique monétaire plus adaptée à un pays en crise, et ne correspondant pas aux besoins des pays dynamiques de la région (le Nigeria, par son poids démographique et donc économique, déterminant probablement en grande partie cette politique).

Les pays de l’UEMOA, qui sont largement en avance en matière de discipline budgétaire et de bonne gouvernance sur les autres pays de la région, et qui forment la zone la plus dynamique d’Afrique de l’Ouest et la plus vaste zone de forte croissance du continent, verraient ainsi leur croissance baisser significativement, tout en voyant leur niveau d’inflation fortement augmenter.

Par ailleurs, le déclin économique du Nigeria est de nature, à terme, à accroître considérablement l’émigration de Nigérians, en quête d’une vie meilleure, vers des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, et en particulier vers la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin, le Cameroun, le Gabon et le Sénégal. Compte tenu de la population du Nigeria, ces pays devront alors faire face à ce qui pourrait être un véritable choc migratoire, et notamment ceux d’Afrique de l’Ouest, où les règles de la CEDEAO prévoient la liberté de circulation et de résidence pour les ressortissants des pays membres.

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Nota bene * Ayant la particularité d’être à la fois francophones et anglophones (pour avoir connu une double présence française et britannique, successivement), Maurice et les Seychelles sont comptabilisés deux fois, aussi bien pour le calcul de la croissance globale de l’Afrique subsaharienne francophone que pour le calcul de la croissance de l’Afrique subsaharienne non francophone. Ce qui n’a, toutefois, aucune incidence sur ces mêmes taux de croissance (arrondis à une décimale), compte tenu du faible poids économique de ces deux pays par rapport aux deux ensembles cités. Il en va de même pour le calcul des taux d’endettement globaux, pour lequel ils sont également doublement comptabilisés.

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RE(LIRE) le premier volet de cet article :

Ilyes ZOUARI, Président du CERMF (1/2) :
« L’Afrique subsaharienne francophone continue à tirer l’économie africaine »

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DE NOTRE CMAAP 7 du 15 février 2023

Avec la participation de S.E. M. Vijayen VALAYDON, Ambassadeur de MAURICE, Président du Groupe des Ambassadeurs francophones de Paris - S.E. M. Eusèbe AGBANGLA, Ambassadeur du BÉNIN - Mme Coura AMAR, Conseillère économique à l’Ambassade du SÉNÉGAL, représentant S. E. El Hadji Magatte SEYE, Ambassadeur - M. Stéphane TIKI, Directeur du Développement du Groupement du Patronat francophone (GPF) - M. Papa Amadou SARR, Directeur exécutif de l’Agence française de Développement (AFD) - M. Alfred MIGNOT, Directeur AfricaPresse.Paris (APP), organisateur et modérateur des CMAAP. © Frédéric Reglain

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L’historique salle des Frères Lumière, à l’Hotel de l’Industrie, siège de la SEIN à Paris VIe (4, place Saint-Germain-des-Prés), a accueilli la VIIe Conférence mensuelle des Ambassadeurs Africains de Paris (CMAAP 7), le 15 février 2023. © F. Reglain

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TOUS NOS ARTICLES SUR LA CMAAP 7

CMAAP 7 / S. E. Vijayen VALAYDON, Ambassadeur de MAURICE : « Notre objectif pour l’île est de revenir à plus d’un million de touristes » https://swll.to/JlaaR

CMAAP 7 / S. E. Eusèbe AGBANGLA, Ambassadeur du BÉNIN : « Il nous faut moderniser tout notre écosystème du tourisme » https://swll.to/Zazdz

CMAAP 7 / Mme Coura AMAR, conseillère Économie à l’Ambassade du Sénégal : « Notre ambition est de devenir le premier hub aérien de l’Afrique de l’Ouest » https://swll.to/pmo4cb

CMAAP 7 / Abdou DIOP (DG mazars Maroc) : « L’Afrique a beaucoup de potentiel pour progresser dans l’industrie touristique » https://swll.to/QgnvXPD

CMAAP 7 / Stéphane TIKI (GPF, Groupement du Patronat francophone) : « Connecter l’offre et la demande en Afrique, c’est notre mission au quotidien » https://swll.to/9jgpS

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