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#ForumDeBamako / Sansy KABA DIAKITE, DG de « Conakry Capitale du Livre » : « La Culture doit devenir une clé du développement de l’Afrique »

24 mai 2023
#ForumDeBamako / Sansy KABA DIAKITE, DG de « Conakry Capitale du Livre » : « La Culture doit devenir une clé du développement de l'Afrique »
Au Forum de Bamako (18-20 mai), dédié au thème « Le développement local comme facteur de sécurité et de paix », le Guinéen Sansy KABA DIAKITE a reçu le Prix d’excellence « Culture et Paix ». Une récompense bien méritée au regard de son beau parcours d’éditeur aux idées toujours innovantes. Entretien avec le lauréat, fondateur du Salon du Livre de Conakry.

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Un entretien exclusif de notre envoyé spécial à Bamako (Mali),
Bruno FANUCCHI, pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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APP - Vous venez de recevoir le Prix d’excellence « Culture et Paix » décerné par le Forum de Bamako. Quelle est votre première réaction ?

Sansy KABA DIAKITE – J’en suis très heureux. Je suis très honoré de recevoir cette distinction sur les terres de l’Empire Mandingue, la terre de mes ancêtres, car je suis un Guinéen originaire de la région de Kankan. Être récompensé pour le travail que je mène, pour la cohésion sociale que je suis en train de créer entre les peuples depuis une quinzaine d’années, me réconforte et me rassure : je suis sur le bon chemin.

Je me dois tout d’abord de remercier les organisateurs du Forum de Bamako qui est un événement de grande renommée. Je ferai en sorte de continuer le travail entrepris depuis des années pour la Culture de la Paix. Le Livre, c’est en effet un symbole : le symbole de l’éducation, le symbole du dialogue, le symbole des échanges et des partenariats, c’est le symbole du Vivre ensemble.

APP - N’est-ce pas pour vous une reconnaissance internationale ?

Sansy KABA DIAKITE – Bien sûr, même si j’ai déjà été distingué par l’UNESCO en 2017. Mais recevoir une telle distinction en Afrique m’honore et me comble. J’en suis fier et je vais continuer ce travail pour permettre encore une fois aux uns et aux autres de raconter leur histoire. Parce qu’une histoire qui n’est pas racontée est rapidement oubliée et, quand une histoire est oubliée, c’est comme si elle n’avait pas existé et cela crée souvent de la confusion et, dans la confusion, naissent les conflits. Or, le monde n’a pas besoin de cela. Il y a trop de crises et de conflits... On a besoin de paix et le Livre est un excellent outil d’apaisement.

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« Un Forum dont la réputation
n’est plus à faire... »

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APP – Le Forum de Bamako n’est-il pas un lieu privilégié d’échanges et de débats apaisés sur les questions d’actualité et les grands défis qui se posent à l’Afrique ?

Sansy KABA DIAKITE – C’est parfaitement exact. C’est ma quatrième participation au Forum de Bamako où je suis venu pour la Rentrée littéraire, dont la date coïncide souvent avec celles du Forum, où je venais rencontrer du beau monde.

Il y a deux ans, je suis venu à 100 % pour le Forum et j’ai fait vraiment la connaissance d’Abdoullah Coulibaly, cet Africain qui organise cet événement unique depuis plus de vingt ans, et j’ai vu son amour pour l’Afrique et pour le travail bien fait. C’est de surcroît un excellent éducateur puisqu’il a fondé à la même époque l’IHEM (Institut des Hautes Études en Management), une École de formation dont la réputation dépasse largement les frontières du Continent.

APP - Et vous avez invité Abdoullah Coulibaly en Guinée...

Sansy KABA DIAKITE – Je l’ai en effet invité le 21 septembre dernier à Kankan, dans ma ville natale, pour participer à l’occasion de la Journée mondiale de la Paix à un Festival sur le thème : « Culture, facteur de Paix et de cohésion sociale ». Cette Journée du 21 septembre n’est pas très bien connue et, à travers les questions culturelles, on a essayé de travailler sur cette question de la Culture de la Paix.

Pour faire en sorte que les hommes de culture, les hommes de lettres puissent écrire des livres et faire passer des messages de paix avec l’Ensemble instrumental de Guinée, les griots traditionnels, etc. Avec pour objectif que la culture puisse apporter son concours pour la paix en Guinée, dans la sous-région et dans le monde. À Kankan, nous avions ainsi invité de grands artistes, des griots, des chanteurs, des cinéastes, de grands réalisateurs de film et de grands peintres pour faire passer le message de paix et de cohésion sociale.

Sansy KABA DIAKITE, lauréat du Prix d’Excellence Culture et Paix au Forum de Bamako. © Hady Photo

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« La Guinée est un pays d’espoir avec
un potentiel économique exceptionnel »

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APP - Et n’allez-vous pas désormais travailler ensemble sur cette thématique ?

Sansy KABA DIAKITE – Comme nous avons sympathisé, nous allons en effet travailler ensemble pour la XXIVe édition du Forum de Bamako, dont le thème sera pratiquement le même l’année prochaine. C’est pourquoi il m’a demandé de l’accompagner afin que le Forum demeure un espace d’excellence avec des hommes et des femmes de culture qui vont venir apporter leur expérience et leur savoir-faire.

Je vais donc travailler avec le Comité d’organisation pour sélectionner des intervenants, pour mieux faire connaître le Forum et inscrire vraiment la Culture comme outil de paix et de sécurité. Je serai désormais un excellent ambassadeur de ce Forum car la Culture doit devenir une véritable clé du développement de l’Afrique.

APP - Peut-on aussi rappeler votre beau parcours dans l’édition ?

Sansy KABA DIAKITE – Je suis avant tout un éditeur et le directeur des éditions de l’Harmattan en Guinée, que j’ai fondées en 2005. J’ai été Commissaire général de « Conakry, capitale mondiale du Livre » en 2017 et 2018, un événement chapeauté par l’UNESCO. Et depuis quinze ans, j’organise – en ma qualité de Délégué Général – le Salon du Livre de Conakry dénommé « Les 72 heures du Livre », dont la dernière édition vient de se dérouler le 23 avril sur le thème « Afrique, littérature et identités ».

Le Bénin était alors pays invité d’honneur et Haïti invité spécial car Haïti est pour nous la « fille aînée de l’Afrique » qui a besoin d’être mieux connue sur le Continent. Et nous devons faire en sorte que les Africains et les Haïtiens puissent faire beaucoup de choses ensemble.

À l’issue de cette XVe édition, notre ambition est que Conakry – après avoir été « Capitale mondiale du Livre » – devienne dans les dix prochaines années « Capitale africaine du Livre » à l’image de Bamako capitale africaine de la photo, de Ouagadougou capitale africaine du cinéma avec le FESPACO, de Dakar capitale des arts contemporains et d’Abidjan capitale des arts et spectacles. Nous allons donc créer la Biennale africaine du Livre à Conakry.

APP – Un dernier mot sur la Guinée, qui vit actuellement une période de Transition...

Sansy KABA DIAKITE – La Guinée a toujours été un pays de culture, avec notamment les orchestres comme le Bembeya Jazz de Conakry et les Ballets africains de Keïta Fodéba. Sur le plan sportif, c’est aussi un pays de champions avec des clubs de foot réputés, comme le Horoya Athlétic Club ou le Milo FC de Kankan.

La Guinée, c’est un pays d’espoir avec d’importantes ressources naturelles et un potentiel économique exceptionnel. C’est le château d’eau de l’Afrique, mais il nous faut aujourd’hui du travail bien fait, d’excellents cadres avec de la bonne volonté pour transformer tout ce potentiel en réalités et permettre à ce pays de décoller sur le plan économique.

Je pense que la Transition guinéenne est là pour cela, pour refonder les institutions et nous permettre d’avoir un pays normal. Et que la Guinée puisse prendre la place qui est la sienne au niveau de l’Afrique de l’Ouest et même du Continent.

C’est pourquoi je pense que nous avons tout intérêt à organiser des élections libres et transparentes pour que les Guinéens, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, sans oublier les Guinéens de la diaspora, puissent tous ensemble, contribuer au développement de cette belle Nation.

EN SAVOIR PLUS :
www.conakrycapitaledulivre.com

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RETROUVEZ ICI LE REPLAY de notre VIIIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris (CMAAP 8) du 12 avril 2023

Les personnalités du panel et quelques autres ayant participé à notre VIIIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris (de gauche à droite sur le photo) : S. E. M. Alaa YOUSSEF, Ambassadeur d’ÉGYPTE ; M. Alfred MIGNOT, Président AfricaPresse.Paris, concepteur et modérateur des CMAAP ; S. E. M. François NKULIKIYIMFURA, Ambassadeur du RWANDA ; Mme Lucia PETRY, Présidente de BPL Global France ; M. É tienne GIROS, Président du Cian ; Mme Læticia BALOU, Présidente de LB Global Consulting ; S. E. M. Ayed Mousseid YAHYA, Ambassadeur de DJIBOUTI ; M. Zied LOUKIL, Associé Mazars France ; S. E. M. Vijayen VALAYDON, Ambassadeur de MAURICE ; M. Emmanuel PEZÉ, Vice-Président Afrique et Moyen Orient de TINUBU. © F. Reglain

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CMAAP 8 / S. E. M. Alaa YOUSSEF, Ambassadeur d’Égypte : « Notre gouvernement veut désormais donner la priorité au secteur privé »

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CMAAP 8 / Zied LOUKIL, Associé MAZARS France : « L’Afrique doit se donner plus de moyens pour financer ses PME »

CMAAP 8 / Lucia PETRY, Présidente BPL Global France : « En Afrique comme dans le reste du monde, on trouve toujours des solutions pour sécuriser les contrats internationaux face aux risques politiques »

CMAAP 8 / Emmanuel PEZÉ, VP TINUBU : « L’assurance-crédit est un pilier fondamental à la confiance et à l’essor des PME africaines »

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