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El Hadji Magatte SEYE, ambassadeur du Sénégal à Paris : « C’est le moment pour les Français de dire nous restons ! »
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par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse
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« La France semble avoir en ce moment quelques difficultés avec certains pays africains. Il ne faut pas éluder la question. C’est le lieu justement, c’est le moment de raffermir les amitiés. C’est le moment de dire : oui, nous sommes présents, nous restons parce que nous avons des choses importantes et intéressantes à construire avec le continent africain », a lancé d’emblée Son Excellence El Hadji Magatte Seye lors de l’ouverture, hier à Paris, du Forum consacré aux opportunités d’investissement au Sénégal.
Et l’ambassadeur du Sénégal d’ajouter : « Ce n’est pas parce qu’il y a des difficultés que l’on doit se dire Nous partons et nous plions bagages. Non, c’est le moment bien au contraire de montrer la persévérance, la résilience, le savoir-faire et l’amitié que la France a pour l’Afrique ».
Je vois des amis qui sont dans la salle et qui témoignent toujours de cette marque d’amitié, profonde, solide, durable avec le Sénégal et avec l’Afrique en général. C’est donc le moment de dire : nous y restons car nous sommes liés par l’histoire... ».
Un discours totalement à contre-courant de l’air du temps, mais finalement réaliste, qui fait du bien à entendre pour tous ceux qui, en France et il sont nombreux, continuent de croire en l’Afrique en général et au Sénégal en particulier, tant il est vrai que nous ne pouvons renier une histoire, une langue, une culture et bien des valeurs communes.
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« Le Sénégal a l’ambition de devenir
une destination touristique incontournable »
« Le Sénégal a l’ambition de devenir
une destination touristique incontournable »
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Dans le cadre prestigieux des Salons des Arts et Métiers de l’avenue d’Iéna, l’ambassadeur du Sénégal en profite pour lancer une véritable offensive à la fois diplomatique et économique à l’endroit des investisseurs français ou de la diaspora qui seraient intéressés par les richesses touristiques du « pays de la Teranga ». Il les a habilement conviés à cette grande réunion d’information à la veille de l’ouverture du Salon Top Résa, le grand rendez-vous parisien du monde du tourisme, porte de Versailles, où le Sénégal présente traditionnellement un stand toujours très fréquenté.
« Le PSE (Plan Sénégal Émergent), qui est notre référentiel économique, a été lancé ici, en France, en 2014 », se plaît d’ailleurs à souligner le diplomate, en rappelant que « la France a participé de manière très significative à la mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent » et que tous Sénégalais ne peuvent que lui en être reconnaissants.
Sur la tribune vont ensuite se succéder toute une pléiade de dirigeants : presque tout ce que le Sénégal compte à ce jour comme DG des sociétés travaillant pour le tourisme et le transport aérien ont en effet répondu présent et vont donc faire la démonstration que le Sénégal ne manque ni d’atouts ni d’arguments pour convaincre les entrepreneurs d’investir sérieusement dans des secteurs porteurs de ce pays.
Directeur de cabinet du ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires, Malick Sonko (photo ci-dessus, © AM/APP) ouvre le bal et va ainsi longuement présenter la stratégie mise en place pour développer le secteur touristique afin de faire du Sénégal – grâce notamment à l’amélioration et au renforcement des liaisons aériennes – un « hub aérien et touristique ». C’est bien sûr l’objectif premier. Il observe que l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diamniadio constitue un « outil essentiel » dans cette stratégie de développement.
« Le Sénégal a l’ambition de devenir une destination incontournable pour les amoureux de la nature, de la culture et de l’histoire », poursuit-il, en saluant la présence dans la salle de « nombreux investisseurs du secteur privé national et international.
Saluant encore l’effort du gouvernement sénégalais en matière de valorisation de la destination Sénégal », il souligne que « les facilités que nous offrons aux investisseurs et visiteurs sont le fruit d’un travail acharné de l’APIX (Agence de promotion des Investissements) qui a joué un grand rôle dans l’amélioration du climat des affaires et des investissements ».
Directeur Général de l’ASPT (Agence Sénégalaise pour la Promotion du Tourisme), Papa Mahawa Diouf (photo ci-dessus, © AM/APP) lui succède et enfonce le clou. Le Sénégal, rappelle-t-il, est « la porte de l’Afrique sur sa façade occidentale et atlantique » et se veut déjà « une hub aérien avec 28 compagnies aériennes présentes » à Dakar.
« Le Sénégal, ajoute-il, garantit aujourd’hui un environnement des affaires qui permet de sécuriser les investissements ». Il met l’accent notamment sur la reprise et la réhabilitation d’un certain nombre d’hôtels dans deux sites touristiques de premier choix que sont bien entendu l’île de Gorée (au large de Dakar) et Saint-Louis du Sénégal, l’ancienne capitale de l’AOF (Afrique Occidentale Française) au charme colonial qu’un « tourisme intelligent et durable » se doit de préserver et de réhabiliter. Ce qui n’empêche pas, bien entendu, de se tourner vers le futur et la modernité en préparant de véritables projets d’avenir comme les premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse que Dakar accueillera en 2026 !
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« Air Sénégal est devenu notre
première ambassade au monde »
« Air Sénégal est devenu notre
première ambassade au monde »
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Directeur commercial et marketing d’Air Sénégal, Eric Iba Gueye (photo ci-dessus, © AM/APP) observe que la compagnie nationale n’a été créée qu’en 2016 et que, si son premier vol sur ATR a eu lieu le 14 mai 2018 sur Zinguinchor (en Casamance), « elle se positionne aujourd’hui comme un acteur majeur du transport aérien en Afrique » grâce à une flotte de dernière génération et à l’acquisition de deux Airbus A330 Néo qu’elle a été la première à recevoir et mettre en service sur le Continent. « C’est encore un bébé puisque l’on n’a que 5 ans », ajoute-t-il.
Mais Air Sénégal, qui monte chaque jour en puissance, assure d’ores et déjà des liaisons régulières sur 17 destinations africaines et 6 destinations internationales : Paris, Marseille, Lyon, Barcelone, Milan, New York et, bientôt, Djeddah et Londres. Ce qui lui fait dire avec un brin d’humour qu’Air Sénégal est devenue « la première ambassade » du Sénégal au monde !
Directeur Général de la SAPCO (Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones touristiques du Sénégal), Souleymane N’Diaye reconnaît bien volontiers que naguère encore « on ne pensait qu’à la Petite Côte » entre Saly, la première station balnéaire du pays qui va faire l’objet d’un plan de réhabilitation, et le port bien connu de Mbour, au sud de la capitale. Mais, se félicite-t-il, « depuis 2004 (à vérifier), nous opérons sur l’ensemble du territoire nationale » et les projets ne manquent pas et « nous avons besoin de plusieurs milliards de francs CFA » pour développer aux quatre coins du pays aussi bien un tourisme médical haut de gamme qu’un tourisme de découverte. La couleur est donc franchement affichée : le Sénégal a besoin d’investissements lourds et de sérieux investisseurs qui se laissent séduire par les charmes de ce beau pays.
Une vue partielle de la salle. (© AM/APP)
Directeur Général d’AIBD SA (Aéroport international Blaise Diagne), implanté à proximité immédiate de la ville nouvelle de Diamniadio, à une cinquantaine de kilomètres de Dakar, Abdoulaye Dieye est un réalité le grand organisateur – avec l’ambassade du Sénégal en France bien entendu - de cette journée de promotion du Sénégal. Car il occupe un poste stratégique : qui dit en effet tourisme ou investissement au Sénégal dit bien sûr aéroport international et liaisons aériennes.
« Nous avons l’ambition de devenir le premier hub aérien sous-régional de l’Afrique de l’Ouest », souligne-t-il. Avant d’ajouter : « pour arriver demain à près de 4 millions de passagers, nous serions heureux d’accueillir des investisseurs français ».
Mais pour y arriver, encore faut-il s’en donner les moyens. C’est pourquoi Abdoulaye Dieye met en avant deux projets phares qui changeront la donne sur le long terme : la construction d’un Centre de maintenance aéronautique, à proximité de l’aéroport international, et l’ouverture d’une Académie internationale des métiers de l’Aviation civile (pour former notamment les pilotes de demain) qui, elle, devrait voir le jour à Thiès, la deuxième ville du Sénégal, située à 70 km à l’est de Dakar.
Le tourisme et les affaires pourront alors reprendre, de plus belle, leur envol au Sénégal.
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