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Du mobile Money aux CBDC : en Afrique, la transformation de la monnaie au service de l’inclusion financière (BearingPoint)

24 juillet 2023
Du mobile Money aux CBDC : en Afrique, la transformation de la monnaie au service de l'inclusion financière (BearingPoint)
Le chemin vers la digitalisation de la monnaie déjà bien entamé. Les banques centrales du monde entier explorent la possibilité de développer leur propre monnaie numérique. En Afrique, déjà 15 pays ont initié des recherches sur le sujet, voire lancé des projets pilotes, car l’innovation monétaire constitue un levier majeur d’inclusion financière.

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Une contribution de Jean-Michel HUET
et Paul DELIVET, BearingPoint

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En Afrique, la monnaie électronique s’est affirmée comme un outil particulièrement efficace d’inclusion financière, d’intégration et de lutte contre la pauvreté, en témoigne l’émergence en 2007 du « mobile money » qui a profondément transformé les économies africaines. Innovation née sur le continent (au Kenya, avec MPesa), elle a permis à des millions de personnes, autrefois exclues du système bancaire traditionnel, d’accéder à des services financiers adaptés à leurs besoins spécifiques.

Aujourd’hui, le mobile money s’est imposé comme une forme de monnaie incontournable avec plus de 605 millions de comptes mobiles enregistrés en Afrique en 2021, soit près de 50 % du total mondial.

Compte tenu de ce succès, l’intérêt actuel des États africains pour les monnaies numériques de banque centrale (ou “Central Bank digital currencies”, CBDC) est une évidence. La CBDC, équivalent numérique de la monnaie fiduciaire (billets et pièces), offre une alternative moins coûteuse, plus sécurisée et mieux régulée à la monnaie traditionnelle (cash, chèques, etc.) et aux monnaies privées (Bitcion, Ethereum, etc.). C’est d’ailleurs en réponse à l’avènement de ces dernières que sont nées les CBDC, avec pour objectif initial de sécuriser la souveraineté monétaire face à cette nouvelle concurrence. Dans les pays émergents et en développement, elle a également vocation à améliorer l’inclusion financière et à accélérer le développement économique.

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Les CBDC garantis
par les banques centrales

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Sur le terrain de l’inclusion financière spécifiquement, le développement des projets des CBDC a pour objectif d’apporter des solutions aux principaux obstacles identifiés sur le continent : faiblesse du maillage territorial des institutions financières, contraintes administratives, coût des services et préférence historique pour le cash.

Directement garantis par les banques centrales, les CBDC, à condition d’être portées par une politique de sensibilisation volontariste, offrent les mêmes garanties que le cash. Caractérisées par la quasi-absence de coût de transaction pour les utilisateurs finaux, elles permettraient directement d’apporter des réponses à des freins majeurs à l’inclusion financière sur le continent. De façon générale elles contribueraient à rééquilibrer l’offre de services financiers des marchés de nombreux pays africains.

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Madagascar et le Ghana,
deux pays pionniers

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Enfin, la CBDC en tant que service public universel, au même titre que le cash, pourrait être généralisée sur le territoire des pays qui l’adoptent, permettant d’accéder aux zones les plus enclavées, même sans connexion Internet.
À Madagascar par exemple, les recherches sur l’e-ariary s’inscrivent dans une stratégie de digitalisation visant à élargir l’accès aux services financiers.
Le déploiement de l’e-ariary pourrait permettre de réduire les coûts liés à la circulation fiduciaire dans les zones rurales (où vit 61 % de la population malgache), et de faciliter les paiements via des transactions dématérialisées. Tandis qu’au Ghana, les tests réalisés pour développer une CBDC off line (sans connexion internet) témoignent de la volonté de toucher les populations les plus isolées.

L’amélioration de l’inclusion financière par le biais de l’innovation monétaire a fait ses preuves par le passé sur le continent et les CBDC pourraient constituer la nouvelle innovation de rupture. L’adaptation des modalités de conception aux enjeux locaux, le choix des modèles de distribution, la sensibilisation auprès des usagers et la formation citoyenne seront au cœur de la réussite des projets en cours de lancement.

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