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Daraja HAÏDARA, Présidente de l’ONG Al Barka :« “Vendre le sable dans le Sahara”, c’est notre livre témoignage de dix ans d’engagement humanitaire au Mali »

21 septembre 2021
Daraja HAÏDARA, Présidente de l'ONG Al Barka :« “Vendre le sable dans le Sahara”, c'est notre livre témoignage de dix ans d'engagement humanitaire au Mali »
À la tête d’une petite entreprise agro-alimentaire, Daraja Haïdara est la présidente fondatrice de l’association humanitaire « Al Barka », très active en faveur des enfants les plus démunis du Mali et de l’entrepreneuriat féminin en milieu rural. Rencontre avec cette jeune Malienne au grand cœur, de son passage à Paris pour la promotion de son livre.

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Propos recueillis par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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APP – Présentez-vous en quelques mots...

Daraja Haïdara – Titulaire d’un master en communication d’entreprise et gestion des ressources humaines, je suis entrepreneure sociale et chef d’entreprise spécialisée dans l’agro-alimentaire avec la production et la transformation, notamment d’agrumes et du riz local.

Aujourd’hui âgée de 28 ans, j’ai déjà un parcours bien rempli puisque j’ai fait partie depuis 2012 de la Jeune Chambre internationale (JCI) Mali, où je fus très active jusqu’en 2016. Après une expérience professionnelle chez Orange Mali, où j’étais contractuelle, j’ai fondé la coopérative agricole ZoulfAgri et une entreprise de distribution, dh-Distribution, pour la commercialisation des productions de la coopérative. J’ai surtout quitté ma zone de confort pour consacrer ma vie au service des autres.

APP - D’où vous est venue l’idée de ce livre ?

Daraja Haïdara – Je me suis engagée dans l’humanitaire depuis dix ans, quand j’ai réussi à scolariser deux jeunes gens grâce à mon argent de poche, soigneusement économisé quand je partais à l’Université.
Dans la foulée, j’ai créé l’ONG « Al Barka » (Reconnaissance, en bambara) qui s’est engagée pour la cause des enfants du Mali, des femmes en milieu rural et des personnes âgées, pour lesquelles nous nous activons au quotidien depuis 2010. Dans un contexte malien très complexe, où les jeunes ont besoin de repères, je me suis dit qu’il était temps, au bout de dix ans, de marquer cette décennie d’engagement humanitaire au travers de témoignages et d’écrits. D’où l’idée de ce livre.

APP - Un livre au titre original : « Vendre le sable dans le Sahara »...

Daraja Haïdara – C’est une métaphore utilisée pour faire référence au contexte malien et aux domaines d’activité dans lesquels j’interviens depuis dix ans.
Au Mali, vous n’êtes pas sans savoir qu’avec la situation socio-politique, l’insécurité, les problèmes inter-communautaires, ce n’était pas évident d’entreprendre. Le Sahara étant le maison mère du sable, se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat féminin et de l’humanitaire pour « aller vendre du sable » semblait voué à l’échec. On ne bâtit pas sur du sable... et pourtant à force de courage, de persévérance et d’abnégation nous le faisons pour atteindre nos objectifs. « Ce livre doit inviter la jeunesse malienne à prendre son destin en main, à se former et à rester solidaire », souligne d’ailleurs l’écrivain Birama Konaré qui m’a honorée d’une belle préface, où il ajoute : « Son parcours prouve que l’on peut bien être une jeune femme africaine et réussir grâce à sa volonté, sa formation et sa motivation. »

PP - Vouvez-vous nous livrer quelques anecdotes contées dans ce livre de témoignages ?

Daraja Haïdara – Je pense tout de suite à la petite Djitaba, qui est une jeune fille née sans bras, mais qui réussit aujourd’hui à écrire avec son pied droit. Comme chaque année à la rentrée, on équipe les enfants de kits scolaires et je la vois au cours d’une cérémonie avec un cahier rempli de bonnes notes.
Nos regards se sont croisés, puis j’ai retrouvé la maman de cette jeune handicapée à laquelle nous avons offert une petite moto pour la conduire plus facilement chaque matin à l’école et ne plus affronter les regards méprisants dans les transports en commun. Accueillie gracieusement à l’école catholique Notre-Dame, la petite Djitaba a trouvé dans l’association une aide pour ses déplacements et ses effets scolaires.

APP - Voilà un bel exemple. Quelles sont vos autres actions concrètes ?

Daraja Haïdara – Nous venons en priorité en aide aux enfants les plus démunis et les scolarisons. À chaque rentrée, nous les équipons de kits scolaires et nous faisons le nécessaire auprès de l’administration et des élus locaux pour la délivrance d’extraits d’actes de naissance nécessaires à leur scolarité. De 2018 à 2020, nous avons ainsi pu scolariser plus de 5 200 enfants.

Nous prêtons également assistance aux femmes en milieu rural afin qu’elles puissent entreprendre des activités génératrices de revenus et acquérir ainsi une autonomie financière nécessaire à la famille. Et nous offrons enfin gratuitement une assistance médicale aux personnes âgées, en ophtalmologie notamment. Voilà les trois missions clés de notre association qui regroupe une dizaine de permanents et des centaines de bénévoles. Nous intervenons sur l’ensemble du territoire : les dix régions du Mali et les six communes de Bamako.

Chaque année, nous organisons de surcroît – pour récolter des fonds - un grand gala de charité où nous invitons d’autres jeunes ou personnalités engagés dans l’humanitaire pour les mettre à l’honneur et nous faire part de leurs expériences.

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« J’ai trouvé mes premiers mécènes
au sein de l’importante diaspora malienne »

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APP – Pourquoi est-ce si difficile d’entreprendre au Mali ?

Daraja Haïdara – Pour les jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail avec parfois une bonne formation et d’excellents projets, il est toujours très difficile d’accéder à des financements pour créer leurs sociétés et réaliser leurs projets.
Quand on veut par exemple lancer une initiative dans l’agro-alimentaire, qui n’est pas un domaine très favorable et ouvert à la gente féminine, il faut véritablement forcer des portes, alors qu’il y a pourtant des fonds dédiés d’accompagnement, pour accéder à ces fonds et ces subventions.

b Comme les bénéfices et les fonds récoltés grâce à la vente et à la promotion de ce petit livre de témoignages très personnels sur cette aventure humanitaire seront reversés à l’association, nous allons pouvoir les utiliser pour la réhabilitation de salles de classe en milieu rural, notamment dans la région de Koulikoro, à 60 km au nord-est de Bamako.

Grâce au soutien de la diaspora malienne, je vais effectuer une tournée internationale de promotion. Après les États-Unis – où je suis déjà allée à Philadelphie, New York et Washington –, la France et la Belgique, je vais poursuivre ma tournée dans plusieurs pays d’Afrique : Côte d’Ivoire, Sénégal, Niger, Guinée Conakry, Ghana et Congo Brazzaville. Puis j’irai aux Émirats Arabes Unis et même en Arabie Saoudite.

APP – Avec toujours le soutien de la diaspora malienne...

Daraja Haïdara – Quand je me suis lancée dans cette aventure humanitaire, j’ai en effet trouvé mes premiers mécènes au sein de l’importante diaspora malienne qui est basée dans ces différents pays et s’est mobilisée pour récolter des fonds destinés à soutenir les activités de l’association Al Barka.
Les Maliens de la diaspora sont très impliqués dans le développement du pays et essaient de contribuer aux plus grandes comme aux plus petites de nos initiatives. Et les Maliens de Philadelphie ont été les premiers. Je les en remercie.

APP – En France, quels ont été vos principaux contacts ?

Daraja Haïdara – J’ai rencontré plusieurs leaders d’opinion comme Djeneba Keita, maire-adjointe de Montreuil et troisième Vice-Présidente de la métropole du Grand Paris ; M. Diakité, qui a initié la « Nuit du Mali » à Bercy, où il fait venir chaque année des artistes maliens, et Malamine Koné, fondateur de la marque de vêtements de sport « Airness » et qui habille les Aigles du Mali, notre équipe nationale de football. De belles figures de réussite de la diaspora, avec laquelle je suis en lien permanent.

APP – Un dernier mot sur l’actuelle Transition au Mali...

Daraja Haïdara – Par définition, une transition doit être passagère. Elle est là pour remettre un peu d’ordre dans le pays, permettre au Mali d’aller à des élections libres et transparentes et restaurer un véritable État de droit, juste et démocratique.
Je lance donc un vibrant appel à tous les Maliens de l’intérieur du pays comme à tous les Maliens de la diaspora : que chacun s’implique, à son niveau, comme un acteur de cette Transition pour que la paix revienne au plus vite au Mali.

« Vendre le sable dans le Sahara »}, de Daraja Haïdara, Edix, 174 pages, 7 000 CFA

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LIEN UTILE
Site Internet : www.darajahaidara.com

ET AUSSI…
La mairie de Paris VIe accueille du 24 au 26 septembre le 1er SALON DU LIVRE AFRICAIN DE PARIS https://swll.to/0SW9t

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« L’état de la coopération économique
Europe-Afrique et comment la dynamiser »

(15 06 2021)

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