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CMAAP 7 / S. E. Vijayen VALAYDON, Ambassadeur de Maurice : « Notre ambition pour l’île est de revenir à plus d’un million de touristes »

18 février 2023
CMAAP 7 / S. E. Vijayen VALAYDON, Ambassadeur de Maurice : « Notre ambition pour l'île est de revenir à plus d'un million de touristes »
La VIIe Conférence mensuelle des Ambassadeurs Africains de Paris (CMAAP 7), le 15 février, était consacrée aux « Stratégies ambitieuses pour le tourisme africain ». Avec quatre pays donnés en exemple : Sénégal, Bénin, Maroc et l’Île Maurice, qui veut faire du tourisme le « pilier stratégique » de son économie.

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Par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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« Après l’indépendance de l’île en 1968, nous avons commencé à diversifier notre économie et à nous ouvrir au tourisme » , rappelle d’emblée S. E. Vijayen VALAYDON, ambassadeur de l’Île Maurice, en ouverture de la VIIe CMAAP (Conférence mensuelle des Ambassadeurs Africains de Paris) consacrée précisément aux « Stratégies ambitieuses pour le tourisme africain ».
Doyen (Président) des ambassadeurs francophones accrédités en France, l’ambassadeur de Maurice ouvre le bal des interventions à l’Hôtel de l’Industrie qui accueille gracieusement cette Conférence des Ambassadeurs. Vice-Présidente de la Société d’encouragement de l’Industrie nationale, Mme Sylvianne Villaudière prononce quelques mots de bienvenue et se plaît à souligner que cette Société savante créée en 1801 a toujours « pour vocation » d’aider ce genre d’événements : « Nous portons toutes les initiatives entrepreneuriales et sommes heureux de soutenir vos actions et débats ».

« Comme nous n’avions pas de matière première à Maurice, explique S. E. Vijayen VALAYDON , notre économie dépendait depuis la colonisation jusqu’à l’indépendance rien que de la canne à sucre. Après notre indépendance, nous avons commencé à diversifier notre économie, nous avons ainsi commencé à entrer dans le secteur touristique dans les années 1970 ainsi que dans le secteur du textile. Puis ce fut le secteur de l’industrie manufacturière, les services financiers et finalement l’industrie du numérique. Nous avons donc misé sur le développement du tourisme, poursuit en substance le diplomate, pour en faire un pilier stratégique de l’économie de l’île, et les résultats sont là.

La salle historique des Frères Lumière, à l’Hôtel de l’Industrie, siège de la Société d’encouragement pour l’Industrie nationale (SEIN), a accueilli la VIIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris (CMAAP 7). © Frédéric Reglain

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Le rebond rapide d’après-pandémie

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« Notre PIB a été multiplié par 50 en l’espace d’un demi-siècle, », se félicite-t-il, en soulignant que le PIB avait d’ailleurs atteint 11 000 $ par habitant juste avant l’épidémie de Covid 19 et, que la crise enfin passée, il est aujourd’hui aux alentours de 9 700 $ par habitant. Ce qui reste assez remarquable, mais pas vraiment étonnant, vu les atouts touristiques dont bénéficie l’île de l’Océan indien.

Pour toute l’Afrique, comme pour le reste du monde, la pandémie a bien entendu provoqué « un arrêt brutal et sans précédent » du tourisme et, par conséquence, de toute la manne financière que génère ce secteur clé de bien des économies africaines.

« Composante cruciale d’une économie des services en pleine expansion chez nous, le tourisme apporte des recettes et des devises, il crée des emplois, il stimule le développement régional et fait vivre les populations locales ».

Pour cadrer le sujet et le resituer dans sa globalité en termes économiques, l’ambassadeur de Maurice se plaît à rappeler que selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), la contribution du tourisme à l’économie mondiale s’élevait à 3 500 milliards de dollars en 2019, soit 4 % du PIB mondial. Et selon le Conseil mondial du voyage net du tourisme (World Travel & Tourism Council), le secteur du tourisme employait plus de 24 millions de personnes en Afrique en 2019, juste avant la pandémie. Il ne demande donc qu’à repartir de plus belle depuis la reprise des vols commerciaux.

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« On a misé sur le tourisme
haut de gamme »

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Pour être plus concret, l’ambassadeur de Maurice donne des chiffres qui parlent d’eux-mêmes : « Le nombre de touristes à Maurice est passé de 18 000 en 1970, à 103 000 en 1977, puis à 656 000 en l’An 2000 et enfin à plus de 1,4 million en 2019, soit au final une augmentation de près de 8 000% en 55 ans ».

Au fil des années, enchaîne-t-il, Maurice a su développer une infrastructure hôtelière de très grande qualité et variée, proposant un ensemble de 111 hôtels et une capacité de près de 14 000 chambres.

Mme Sylvianne Villaudière, vice-Présidente de la Société d’Encouragement de l’Industrie nationale (SEIN) durant son allocution de bienvenue à l’Hôtel de l’INdustrie, siège parisien de la SEIN. © Frédérc Reglain.

Mais la pandémie a eu des effets « dévastateurs » sur les économies africaines. « En juillet 2020, l’Union africaine a estimé que le Continent avait perdu près de 55 milliards de dollars de revenus du voyage et du tourisme et 2 millions d’emplois rien qu’au cours des trois premiers mois de la pandémie (...) et Maurice bien évidemment n’a pas été épargnée. Le secteur touristique a été fortement touché : nous sommes passés de 1,4 million touristes en 2019 à 309.000 en 2020 et seulement 180.000 en 2021, l’année noire ».

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19 % du PIB de Maurice

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« On a misé sur le tourisme haut de gamme, en provenance principalement – plus de 60 % – du continent européen », poursuit le diplomate, observant que l’industrie touristique s’est elle-même complètement diversifiée dans son pays pour ne pas se limiter au tourisme balnéaire, mais développer une offre touristique très riche, variée et multi-service : le tourisme sports mer-air-terre, le tourisme vert et nature, le tourisme du bien-être, le tourisme histoire et patrimoine culturel, le tourisme gastronomique, le tourisme shopping et loisirs, le tourisme médical et, finalement bien sûr le tourisme d’affaires. Et cela marche visiblement très bien, même si d’importantes marges de progression sont d’ores et déjà identifiées.

« Le tourisme contribue aujourd’hui à 19 % du PIB de notre économie et emploie plus de 100 000 Mauriciens », conclut-il pour ce premier tour de table salué par Alfred MIGNOT, Directeur de l’agence AfricaPresse.Paris et organisateur-modérateur de ces Conférences à thème avec des ambassadeurs africians.

Mais comment améliorer encore ces bonnes performances, dont bien des économies africaines rêveraient ?
L’île Maurice, là encore, semble avoir pris les devants avec le lancement du Premium Visa en novembre 2020 pour les touristes de longue durée (supérieur à six mois) et les télétravailleurs étrangers ou travailleurs nomades du numérique.

Le lancement aussi du Plan stratégique « One Mauritius » en mars 2022 par le Premier ministre adjoint et ministre du Tourisme dont l’ambition objectif était de faire d’attirer 1 million de touristes à Maurice pour fin 2022.

Le lancement enfin de l’opération « Maurice sans passeport » s’adressant depuis septembre 2022 et ce jusqu’au 30 juin prochain aux touristes de la Réunion qui n’ont pas de passeport et leur permettant d’entrer sur le territoire mauricien munis seulement de leur carte d’identité.

« Notre objectif, ajoute-t-il en conclusion, est de revenir à plus d’un million de touristes par an ! » Ce qui serait extraordinaire au regard de la population de l’île qui s’élève actuellement à 1 266 000 habitants, selon les derniers recensements. Un beau challenge pour l’économie mauricienne !

Photo de famille du panel de la CMAAP 7, de gauche à droite sur la photo : M. Abdou DIOP, Directeur général mazars MAROC - Mme Coura AMAR, Conseillère économique à l’Ambassade du SÉNÉGAL - S.E. M. Vijayen VALAYDON, Ambassadeur de MAURICE, Président du Groupe des Ambassadeurs francophones de Paris - M. Alfred MIGNOT, Directeur AfricaPresse.Paris (APP), organisateur et modérateur des CMAAP - S.E. M. Eusèbe AGBANGLA, Ambassadeur du BÉNIN - M. Stéphane TIKI, Directeur du Développement du Groupement du Patronat francophone (GPF) - M. Papa Amadou SARR, Directeur exécutif de l’Agenve française de Développement (AFD). © Frédéric Regjain

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DE NOTRE CMAAP 7 du 15 février 2023

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