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CMAAP 11 / Jean-Michel HUET, Partner BearingPoint : « Le déclin de la biodiversité est un défi planétaire, notamment en Afrique »

29 novembre 2023
CMAAP 11 / Jean-Michel HUET, Partner BearingPoint : « Le déclin de la biodiversité est un défi planétaire, notamment en Afrique »
Jean-Michel HUET, Partner BearingPoint, lors de sa participation à la XIe Conférence des Ambassadeurs Africains à Paris (CMAAP 11), mardi 28 novembre 2023. © Hady Photo/APP
Jean-Michel HUET, Partner BearingPoint, était ce mardi 28 novembre l’un des panélistes de la XIe Conférence des Ambassadeurs Africains à Paris (CMAAP 11), sur le thème « Protéger la biodiversité des forêts tropicales : l’action des entreprises au Brésil peut-elle inspirer l’Afrique ? ». Avec ses coauteurs, JMH nous livre ici une synthèse des enjeux.

Une contribution de Jean-Michel Huet,
Lennart Ploen, Justine Mariette, Nawel Rahali, Alix Guggemos,
BearingPoint

En 2018, l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) a émis pour la première fois des recommandations environnementales pour quatre continents, à savoir l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et l’Europe(1). Cette étape a représenté une avancée historique puisqu’elle a souligné l’urgence de préserver la biodiversité africaine, étant reconnue comme l’une des plus riches et diversifiées au monde.

Le continent africain abrite environ 25 % des espèces animales du globe, réparties dans huit types d’écosystèmes distincts (des déserts, des savanes, des forêts tropicales et des prairies) (2). Il détient des biomes aux ressources remarquables, dont le bassin du Congo, considéré comme le plus grand puits de carbone et la deuxième plus grande forêt tropicale au monde, après la forêt amazonienne.
La richesse de la biodiversité dans les pays africains souligne l’importance des enjeux qui y sont liés, et le rôle essentiel des initiatives de conservation sur ce continent.

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Les activités humaines, principale
raison du déclin de la biodiversité

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L’IPBES s’engage activement dans cette démarche, en proposant différents leviers d’actions aux gouvernements et aux entreprises du monde entier, afin de leur permettre de prendre des décisions éclairées pour le maintien de la biodiversité et des écosystèmes.

La conservation des services écosystémiques joue un rôle particulièrement majeur dans ces décisions, puisqu’ils fournissent les ressources essentielles à notre survie, telles que la nourriture, l’eau ou encore l’air. De nos jours, les activités humaines restent la principale raison de leur déclin, notamment à travers l’occupation des terres et des mers, la surexploitation des terres, la pollution et les activités provoquant la prolifération d’espèces invasives.

La biodiversité devient alors un défi planétaire, présentant des enjeux communs à toutes les régions du monde.
Pour inciter à la réduction de l’empreinte des activités économiques sur la biodiversité, l’Union Européenne a pris des mesures concrètes en introduisant de nouvelles lois s’appliquant aux entreprises.
D’une part, ces lois les guident dans l’adoption de normes de reporting facilitant la mise en lumière de leurs impacts environnementaux. D’autre part, elles leur imposent des réglementations axées sur des problématiques actuelles majeures, telles que la déforestation importée, c’est-à-dire l’importation de matières premières ou de produits transformés ayant participé directement ou indirectement à la déforestation.

Assis, à la gauche de Jean-Michel HUET, debout : SEM Pierre N’GOLO, Ministre plénipotentiaire et Conseiller académique, représentant de SEMme Liliane Marat Massala, Ambassadeur du Gabon ; SEM André MACIEL, Ministre Conseiller Climat et Environnement, représentant SEM Neiva Tavares, Ambassadeur du Brésil ; M. Gillaume NEVEUX, Directeur de I Care by BearingPoint, Expert en biodiversité. Face à eux : M. Étienne GIROS, Président du CIAN. En arrière-plan : M. Pierre-Samuel GUEDJ, Président AfricaMutandi et Président de la Commission RSE du CIAN. © Handy Photo/APP.

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Les entreprises, acteurs
clés de la préservation

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Par ailleurs, des lois de durabilité sont progressivement instaurées sur le continent africain, avec comme objectifs principaux d’établir un plan national de développement durable ainsi qu’un système de suivi et d’évaluation de la durabilité. Parmi les pays concernés, nous retrouvons le Gabon, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Congo (3).

La relation de dépendance entre le secteur privé et la biodiversité place les entreprises comme acteurs clés dans sa préservation. Face à des réglementations de plus en plus strictes, les entreprises intensifient leurs efforts dans l’établissement de pratiques plus durables et plus respectueuses.
Par exemple, certaines entreprises européennes ont intégré des mesures de restauration positive des écosystèmes, impliquant des investissements dans le développement de la biodiversité, et d’engagements en faveur de la déforestation nette zéro, visant à prévenir les dommages et à éviter les impacts sur la biodiversité.

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Une opportunité stratégique

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La traçabilité émerge également comme une solution performante afin de répondre aux enjeux environnementaux. En effet, les systèmes de traçabilité recueillent des données essentielles à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement, assurant la conformité des entreprises avec les normes locales et internationales. Ils permettent un suivi précis du produit et aident les entreprises à mieux comprendre leur chaîne de valeur. Elles peuvent plus facilement identifier les zones à risque et prendre des mesures ciblées pour réduire leur impact sur la biodiversité.

Il est essentiel de valoriser la richesse de la biodiversité tout en soulignant l’urgence de prendre des mesures concrètes. De plus, la préservation des écosystèmes doit être perçue comme une opportunité stratégique plutôt que comme une simple responsabilité écologique. Les entreprises qui adoptent des pratiques durables contribuent non seulement à la conservation de la biodiversité mais bénéficient également d’une viabilité à long terme.

En mettant en place ces actions, ces dernières bénéficient notamment d’une réduction des coûts et d’une augmentation de leur part de marché, grâce à un meilleur contrôle des risques et une amélioration des relations avec les parties prenantes tout au long de leur chaîne d’approvisionnement.

Moment de convivialité à la bibliothèque de l’Académie des Sciences d’Outre-mer, lors du cocktail suivant la conférence. © Hady Photo/APP

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1 - La biodiversité africaine, patrimoine sous pressions (lemonde.fr)
2 - Faune et flore d’Afrique (marcovasco.fr)
3 - « La Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Gabon et le Congo ont institué des lois sur la durabilité » - Jeune Afrique

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