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« Africa Station » veut créer un « village olympique » à l’Île-Saint-Denis pour les Jeux de Paris 2024

11 décembre 2023
« Africa Station » veut créer un « village olympique » à l'Île-Saint-Denis pour les Jeux de Paris 2024
La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, durant son allocution. À sa gauche, Mustapha Berraf, Président de l’ACNOA (Photo © DR)
Associer les diasporas africaines et les jeunes des banlieues au succès des Jeux Olympiques de Paris pour resserrer les liens entre l’Afrique et la France et faire des JO un événement festif et populaire, c’est l’objectif de ce projet innovant porté par l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA) et qui vient d’être présenté à Paris.

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Par Bruno FANUCCHI
pour AfricaPresse.Paris (APP) @africa_presse

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« L’important, c’est de participer », disait lors des JO de Londres en juillet 1908 le Baron Pierre de Coubertin, fondateur d’Olympisme moderne, et il ne croyait pas si bien dire. Et comme Paris est depuis longtemps devenue aussi une capitale africaine, le Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 ne pouvait laisser les nombreux athlètes africains sans contacts et réjouissances avec les amis de l’Afrique en France – et ils sont nombreux – comme avec les différentes diasporas africaines qui vivent dans notre pays. Pour que ces Jeux soient aussi un moment fort de fêtes et de partages, dont tous se souviendront.

D’où l’excellente initiative prise par l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA) présidée depuis 2018 par l’Algérien Mustapha Berraf, qui est par ailleurs membre du CIO et donc en quelque sorte le porte-parole des 54 pays du Continent.

Lors d’une soiré de gala organisée vendredi 8 décembre à Paris, dans les salons de l’hôtel Méridien Étoile, où descendent régulièrement de nombreuses délégations africaines de passage dans la capitale, un beau projet a ainsi été porté sur les fonds baptismaux au travers d’une structure dédiée créée en amont des JO de Paris et intitulée « Africa Station ». Il s’agit de créer ni plus ni moins un « village olympique », ou plus exactement une « fan zone » où les champions africains puissent venir s’entraîner et faire – après les compétitions – la fête sur l’île Saint-Denis, à deux pas du Stade de France et du futur « Village des athlètes », dans le fameux 9-3 !

Mustapha Berraf, qui n’a pas oublié ses origines modestes, commence d’ailleurs par remercier « tous ceux qui ont répondu à son appel du cœur en faveur des jeunes des banlieues » qui souhaitent vivre les Jeux au plus près et que ceux-ci ne soient pas réservés à une élite qui a les moyens de s’offrir des places hors de prix. Car, reprend-t-il, « il faut que ces Jeux soient inoubliables, exemplaires et magnifiques ». Mais ils doivent avant tout rester une fête sportive et populaire.

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« Grâce au sport, renforçons
le lien entre l’Afrique et le France »

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Invitée d’honneur de cette soirée, Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre française des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, accueille ses homologues d’Égypte et de RDC. Car c’est déjà l’heure des discours officiels. « Nous voulons faire des JO de Paris des Jeux iconiques », souligne-t-elle, qui laissent « un héritage utile et durable » sur tous les différents sites de compétitions et contribuent ainsi – grâce au sport – au « renforcement du lien entre l’Afrique et la France ».

« Africa Station sera tout au long de la durée des Jeux un formidable espace de célébrations pour les supporters du continent africain et pour tous ces championnes et champions, ainsi qu’un cadre privilégié entre tous ceux qui aiment l’Afrique et qui aiment le sport », assure-t-elle. « Africa Station s’annonce comme une joyeuse Babel » qui sera source d’énergies et de « nombreuses synergies franco-africaines », ajoute-t-elle. Car, dans son esprit, l’idée est bien évidemment de « faire du sport un levier de coopérations renforcées » dans bien des domaines.

« Kinshasa en juillet dernier avec les Jeux de la Francophonie, qui furent un très beau succès, Paris avec les Jeux Olympiques, que nous voulons les plus beaux en 2024, et Dakar avec les Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2026, quel magnifique continuum de grands événements sportifs », s’émerveille-t-elle en promettant des JO de Paris, à la hauteur de l’événement, « dans une période troublée où nous avons besoin de paix et de fraternité ».

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« Ces Jeux sont un formidable accélérateur
de développement économique »

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Comme l’idée, à laquelle se sont associées plusieurs autres mouvements ou entités représentatives, paraît fort originale, « Africa Station » va faire bien entendu parler d’elle dans l’ensemble des communautés et bien au-delà de ce département de la Seine-Saint-Denis.

Mohamed Gnabaly, le maire de cette petite commune de Seine-Saint-Denis (qui ne compte que 8 600 habitants, issus cependant de 95 nationalités différentes !) se refuse à parler de « quartiers défavorisés », mais reconnaît tout de même : « On travaille depuis huit ans sur les Jeux avec cette ambition : servons-nous des Jeux pour transformer notre ville » et « redonner de la fierté aux nôtres, à tous nos habitants ». En d’autres termes, il faut profiter des Jeux pour « transformer la vie quotidienne » des populations locales qui seront « très fières » de voir et de côtoyer les équipes de France de basket et de hand-ball féminines « venir s’entraîner chez nous ».

Ces Jeux sont, pour nous, « un formidable accélérateur de développement économique », ajoute-t-il en reconnaissant d’ores et déjà une transformation réelle de cette petite île de 177 hectares (avec 40 hectares d’espaces verts et naturels) située au milieu des bras de la Seine au nord de Paris.
Le site retenu pour cette « fan zone » est le stade Robert-César, un vaste complexe sportif (avec piste d’athlétisme, terrain de foot, piscine et gymnase couvert) où seront installés un écran géant pour la retransmission des épreuves, un espace de restauration avec des spécialités africaines et une scène pour les concerts. L’idée est d’en faire un lieu de fête, animé tous les soirs, où les champions africains pourront venir à la rencontre des jeunes et de leurs supporters.

« Grâce aux Jeux Olympiques, on vit une mutation exceptionnelle. On accélère notre projet de territoire d’une vingtaine d’années, avec d’abord la construction d’un nouveau pont – pour une île, c’est exceptionnel – l’enfouissement des lignes à haute tension, l’aménagement des berges de Seine, la construction d’un nouveau quartier, mais également la rénovation de l’ensemble de nos logements sociaux », ajoute-t-il en donnant des exemples concrets.

Mme Isabelle Bailly, dirigeante d’entreprise et Présidente du Comité 92 des Conseillers du Commerce extérieur de la France, a appelé ses pairs à la mobilisation pour la réussite économique des JO de Paris et aussi à s’investir dans le développement économique de l’Afrique. Photo © DR

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« Osons l’export ! »

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« Africa Station va marquer l’histoire et faire de l’ombre à bien des événements de JO », assure lui aussi Youssouf Camara, DG de La Maison de l’Afrique, qui a signé dès l’autre soir un accord avec l’ ACNOA et souhaite ouvertement un « partenariat fructueux » sur ce beau projet, pour lequel il s’engage à trouver des sponsors dans le monde des affaires.

Présidente du Groupe SNECI (spécialisée dans l’industrie automobile), qui a réussi l’exploit de transformer en vingt ans une entreprise familiale de six personnes en firme internationale de 400 employés, Mme Isabelle Bailly devait clore la série des discours en appelant la jeunesse de France à se mobiliser pour faire des Jeux Olympiques un événement réussi redonnant « joie et espoir » à notre pays qui en a bien besoin.

Présidente également du Comité 92 des Conseillers du Commerce extérieur de la France, elle en a également profité pour appeler toutes les personnalités réunies pour soutenir « Africa Station » à ne pas se limiter à ce beau projet, fut-il olympique, mais à s’investir aussi dans le développement économique de l’Afrique. « Osons l’export », leur a-t-elle lancé. Car les Jeux sont peut-être une occasion unique pour non seulement redorer l’image de marque de la France, mais surtout relancer son économie. Cette occasion est à saisir et il ne faut surtout pas rater le départ... comme pour une finale du 100 mètres !

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Voir ICI LE REPLAY
de notre XIe Conférence des Ambassadeurs Africains à Paris

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