Ilyes ZOUARI, Président du CERMF (1/2) : « L’Afrique subsaharienne francophone continue à tirer l’économie africaine »
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Une contribution d’Ilyes ZOUARI
Président du CERMF
Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone
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Selon les données fournies par la Banque mondiale dans son rapport « Perspectives économiques mondiales », publié en janvier dernier, l’Afrique subsaharienne francophone a réalisé en 2022 les meilleures performances d’Afrique subsaharienne en matière de croissance pour la neuvième année consécutive et la dixième fois en onze ans.
Cet ensemble de 22 pays a ainsi enregistré une croissance globale de 4,4 %, tandis que le reste de l’Afrique subsaharienne enregistrait un taux de 2,9 % *. Dans le même temps, et à partir des estimations du FMI, l’Afrique subsaharienne francophone a continué à afficher le niveau d’inflation le plus faible, avec un taux de seulement 7,2 %, compte tenu du contexte international, contre 24,4 % pour l’Afrique subsaharienne non francophone.
Enfin, et toujours selon les données du FMI, l’Afrique subsaharienne francophone continue à maîtriser son niveau d’endettement, avec une dette publique s’établissant à 49,7 % du PIB, fin 2022, soit 10,9 points de pourcentage de moins que le reste de l’Afrique subsaharienne (60,6 %).
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Une croissance globale
de 4,4 % en 2022
Une croissance globale
de 4,4 % en 2022
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La croissance économique en Afrique subsaharienne francophone a donc connu une accélération par rapport à 2021, lorsqu’elle s’était établie à 4,1 %. De son côté, l’Afrique subsaharienne non francophone a donc observé une importante baisse de son rythme de croissance, qui était de 4,0 % en 2021. Cet ensemble avait alors connu un niveau relativement élevé suite à la forte dégradation de l’activité économique enregistrée l’année précédente, marquée par la Covid (-3,1 %). Cependant, ce rebond avait été légèrement plus faible qu’en Afrique subsaharienne francophone, qui n’avait pourtant connu qu’une légère contraction de son activité un an plus tôt (-0,6 % seulement).
En zone CFA, qui regroupe 13 des 22 pays francophones (dont la Guinée équatoriale, ancienne colonie espagnole et partiellement francophone), ainsi que la Guinée Bissau (lusophone et ancienne colonie portugaise), et qui rassemble 54 % de la population de l’Afrique francophone subsaharienne (et 43 % de celle de l’Afrique francophone), la croissance est passée de 3,8 % en 2021 à 4,1 % en 2022.
Au sein de cette zone, et bien qu’affecté par la hausse du cours des hydrocarbures et des denrées alimentaires importées, l’espace UEMOA a continué à se distinguer avec une évolution globale de 4,8 % en 2022, confirmant ainsi son statut de plus vaste zone de forte croissance du continent, alors même qu’il n’en est pas la partie la plus pauvre (l’Afrique de l’Est étant la partie la moins développée du continent). Pour sa part, l’espace CEMAC, qui compte notamment trois importants producteurs d’hydrocarbures, a de nouveau fait baisser la moyenne globale de la zone CFA, avec un taux de croissance de 3,1 %.
Les quatre premières économies de l’Afrique subsaharienne francophone ont continué à enregistrer une croissance économique assez vigoureuse. La Côte d’Ivoire, la RDC, le Cameroun et le Sénégal, ont ainsi affiché, respectivement, un taux de 5,7 %, 6,1 %, 3,8 % et 4,8 %. De leur côté, les quatre premières économies d’Afrique subsaharienne non francophone, à savoir le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie et le Kenya, ont observé une croissance assez modeste, à l’exception du Kenya (respectivement 3,1 %, 1,9 %, 3,5 % et 5,5 %).
Sur la décennie 2013-2022, la croissance annuelle de l’Afrique subsaharienne francophone s’est donc établie à 3,5 % en moyenne (et à 4,0 % hors cas très particulier de la Guinée équatoriale). Ce taux a été de 3,3 % pour la zone CFA (et 4,0 % également hors Guinée équatoriale), et de 2,2 % pour l’Afrique subsaharienne non francophone. La Côte d’Ivoire, la RDC, le Cameroun et le Sénégal ont respectivement enregistré une croissance annuelle de 7,0 %, 5,5 %, 4,0 % et 5,2 %.
Pour leur part, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie et le Kenya, ont respectivement connu une progression annuelle de 2,3 %, 0,9 %, 8,1 % et 4,5 %. Quant à l’Angola, qui faisait partie de ces quatre premières économies avant d’être remplacée par l’Éthiopie en 2019, et de rétrograder ensuite à la septième place, celle-ci a enregistré une croissance annuelle de seulement 0,4 % sur cette même décennie.
Le Nigeria et l’Afrique du Sud, gros producteurs de matières premières, continuent de souffrir de graves problèmes structurels, aggravés par un niveau élevé de corruption, de détournements de fonds et d’insécurité. Leur manque de dynamisme semble durablement installé selon les prévisions de la Banque mondiale, qui continue de tabler sur de faibles croissances au cours de quelques prochaines années, au moins.
Ces deux pays se sont même appauvris au cours de la dernière décennie, puisqu’ils ont affiché des taux de croissance régulièrement inférieurs à leur croissance démographique (2,3 % contre 2,5 % en moyenne annuelle pour le Nigeria, et 0,9 % contre 1,4 % pour l’Afrique du Sud). Cette mauvaise santé économique s’est donc naturellement répercutée sur la valeur de leur monnaie, qui a connu une très forte dépréciation face au dollar au cours des dix dernières années, avec une baisse de 65,2 % et 50,3 %, respectivement.
Bien que le Nigeria soit le premier producteur africain de pétrole depuis plusieurs décennies, le pays souffre d’une baisse continue de sa production en la matière, alors même qu’il n’est toujours pas parvenu à diversifier son économie, dont les exportations reposent encore à plus de 90 % sur les hydrocarbures. Aujourd’hui, et malgré de colossaux revenus pétroliers accumulés depuis son indépendance, le Nigeria affiche le deuxième plus faible niveau d’espérance de vie au monde (estimée à 52,9 ans en 2020, selon les dernières données de la Banque mondiale), et le quatrième taux le plus élevé au monde en matière de mortalité infantile, juste après la Somalie. Enfin, il est également à noter que le pays demeure également très en retard en matière d’électrification, avec un taux d’accès à l’électricité de seulement 55,4 % de la population fin 2020.
De son côté l’Afrique du Sud souffre de la baisse de son activité minière, dont elle est encore fortement dépendante, ainsi que de l’effondrement de ses capacités de production d’électricité. Outre la multiplication des délestages, qui dépassent parfois les 10 heures par jour, le pays serait même, selon les dernières données de la Banque mondiale, l’un des deux seuls pays africains à connaître une baisse du taux d’accès à l’électricité, alors même qu’une partie non négligeable de la population n’est toujours pas connectée au réseau électrique (15,6 % fin 2020, contre, par exemple, moins de 1 % dans chacun des pays du Maghreb).
Quant à l’Éthiopie, le pays a récemment été fragilisé par une terrible guerre civile ayant provoqué la mort de plus de 600 000 personnes en seulement deux ans, entre novembre 2020 et novembre 2022 (selon l’Union africaine).
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L’espace UEMOA, plus vaste zone
de forte croissance du continent
L’espace UEMOA, plus vaste zone
de forte croissance du continent
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Bien que touchée par la hausse du prix des produits alimentaires importés, ainsi que par la hausse du cours des hydrocarbures, l’Afrique de l’Ouest francophone a néanmoins affiché une croissance de 4,7 % en 2022, après une hausse de 5,6 % en 2021. Pour sa part, la zone UEMOA, qui en recouvre la majeure partie (et qui est composée de huit pays, dont la lusophone, mais très francophonophile et faiblement peuplée, Guinée-Bissau) a vu son PIB augmenter de 4,8 %, après une évolution de 5,8 % en 2021.
Avec une croissance annuelle de 5,6 % en moyenne sur la décennie 2013-2022, l’espace UEMOA confirme ainsi son statut de plus vaste zone de forte croissance du continent, en dépit des problèmes sécuritaires connus par certains pays de la zone sahélienne, mais n’affectant principalement que des zones semi-arides et très faiblement peuplées (et qui demeurent moins graves que ce qui a récemment été observé dans certains pays d’Afrique de l’Est). Toutefois, il convient de noter l’importante baisse du rythme de croissance observée l’année dernière au Mali, avec un taux de seulement 1,8 %, soit de loin le plus faible de l’ensemble de la zone monétaire. En dehors de l’UEMOA, la Guinée et la Mauritanie ont respectivement affiché une croissance de 4,6 % et 4,0 %.
Il convient de souligner que le statut de zone la plus dynamique du continent constitue une très bonne performance pour l’UEMOA, vu que la région la plus pauvre du continent, et qui devrait donc connaître la croissance la plus élevée, est l’Afrique de l’Est.
Ainsi, à titre d’exemple, et en dehors de la francophone Djibouti, seul un pays d’Afrique de l’Est continentale affichait début 2022 un PIB par habitant dépassant clairement la barre des 1 000 dollars, à savoir le Kenya (2 082 dollars, suivi loin derrière par la Tanzanie, 1 099 dollars, selon les dernières données disponibles auprès de la Banque mondiale).
À la même date, trois pays francophones de l’espace UEMOA dépassaient clairement ce seuil symbolique, en l’occurrence la Côte d’Ivoire (2 549 dollars), le Sénégal (1 637) et le Bénin (1 319). Et même quatre pays pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest francophone, en tenant compte de la Mauritanie, aux importantes richesses minières (et auxquels s’ajoutent, pour toute l’Afrique de l’Ouest continentale, le Nigeria pétrolier et le Ghana, important producteur de pétrole et premier producteur africain d’or).
Par ailleurs, l’Afrique de l’Est est également la partie la plus instable du continent, puisque l’on y trouve notamment les trois pays ayant connu les conflits les plus meurtriers de la dernière décennie, proportionnellement à leur population (le Soudan du Sud, la Somalie et l’Éthiopie). Des conflits auxquels s’ajoutent un certain nombre de problèmes sécuritaires (terrorisme islamique dans le nord du Mozambique, en Ouganda…), et de tensions inter-ethniques, comme en Éthiopie où elles avaient déjà provoqué la mort de nombreuses personnes avant même le début de la guerre civile, fin 2020 (ce qui en fait l’un des pays africains souffrant des plus fortes tensions sociales, avec, en particulier, l’Afrique du Sud et ses plus de 20 000 homicides par an).
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Quand la Côte d’Ivoire
dépasse le Kenya…
Quand la Côte d’Ivoire
dépasse le Kenya…
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Par ailleurs, et grâce à une croissance de 7,0 % en moyenne sur la décennie 2013-2022, soit la deuxième plus forte progression au monde de ces dix dernières années (et la plus forte pour la catégorie des pays ayant un PIB par habitant supérieur à 1 000 dollars début 2013), la Côte-d’Ivoire est récemment devenue le premier - et encore le seul - pays africain disposant d’une production globalement assez modeste en matières premières non renouvelables, à dépasser en richesse un pays d’Amérique hispanique, à savoir le Nicaragua dont le PIB par habitant atteignait 2 045 dollars début 2022 (hors très petits pays africains de moins de 1,5 million d’habitants, majoritairement insulaires et ne pouvant être pris en compte pour de pertinentes comparaisons).
La Côte d’Ivoire devrait d’ailleurs très prochainement devancer également le Honduras, dont le PIB par habitant s’établissait à 2 772 dollars début 2022. Ce dynamisme a également permis au pays de dépasser le Kenya, et de réussir l’exploit de devancer le Ghana et le Nigeria (2 363 et 2 066 dollars, respectivement), pays voisins regorgeant de richesses naturelles, avec des niveaux de production considérablement supérieures (le Nigeria a produit ces dernières années entre 40 et 60 fois plus de pétrole que la Côte d’Ivoire, et le Ghana a extrait six fois plus de pétrole et trois à quatre fois plus d’or). Le Nigeria dernier devrait d’ailleurs être assez bientôt dépassé par le Sénégal, qui réalise régulièrement des taux de croissance deux fois plus élevés (et au PIB par habitant de 1 637 dollars, loin de pays comme l’Éthiopie ou le Rwanda, où il s’établit à 925 et 822 dollars, respectivement).
Quant au Niger, ce pays enclavé n’est désormais plus le pays le plus pauvre d’Afrique de l’Ouest, ayant récemment dépassé la Sierra Leone (591 dollars par habitant début 2022, contre 480 dollars). De plus, le pays devrait très prochainement dépasser le Liberia, autre pays anglophone côtier (676 dollars).
Le Niger est d’ailleurs sur le point de quitter la liste des dix pays les plus pauvres du continent, et dépasse désormais non moins de neuf pays africains en matière de développement humain, selon le dernier classement de la fondation Mo Ibrahim, publié en janvier 2023. Un classement plus fiable que celui de l’ONU, qui comporte de nombreuses incohérences, et qui a longtemps et étrangement placé systématiquement le Niger, au taux de fécondité le plus élevé au monde, à la dernière position du classement (même derrière un pays comme le Soudan du Sud, qui est pourtant réputé être le moins développé du continent - avec la Somalie, non classée…). Il est d’ailleurs à noter que le taux de fécondité en Sierra Leone et au Liberia est environ 40 % inférieur à celui du Niger (environ 4 enfants par femme, contre 6,7).
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Quand les réformes
expliquent les performances
Quand les réformes
expliquent les performances
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Les bonnes performances de l’Afrique de l’Ouest francophone s’expliquent principalement par les nombreuses réformes entreprises par les pays de la région, aussi bien sur le plan économique qu’en matière de bonne gouvernance. Des plans de diversification ont ainsi été mis en place, comme le « Plan Sénégal émergent » (PSE), ou encore la « Stratégie de croissance accélérée et de développement durable » (SCADD) au Burkina Faso, dont la croissance a été de 5,2 % en moyenne annuelle sur la décennie 2013-2022.
Pour ce qui du climat des affaires, certains pays ont réalisé un bon considérable entre les classements 2012 et 2020 de la Banque mondiale (dernier classement publié par l’institution), et notamment le Togo (passé de la 162e à la 97e place), la Côte d’Ivoire (de la 167e place à la 110e place), le Sénégal (de la 154e à la 123e) ou encore le Niger (passé de la 173e à la 132e place, talonnant ainsi le Nigeria, 131e). Pays francophone le moins bien classé d’Afrique de l’Ouest, la Guinée est toutefois passée de la 179e à la 156e place sur la même période.
À titre de comparaison, il convient de savoir, par exemple, que la Nigeria, l’Éthiopie et l’Angola, respectivement première, troisième et huitième économie d’Afrique subsaharienne selon la Banque mondiale (du fait de leur très importante production pétrolière et/ou population), se classent à la 131e, 159e et 177e place, respectivement. Par ailleurs, il est à noter que plus aucun pays francophone ne figure aux six dernières places de ce classement international, désormais majoritairement occupées par des pays anglophones.
Dans un autre registre, et mise à part l’année 2020, particulièrement marquée par la pandémie, il est utile de souligner que la croissance économique de l’Afrique de l’Ouest francophone est globalement et régulièrement deux fois supérieure à sa croissance démographique, contredisant ainsi certaines théories assez médiatisées. Grâce au cadre favorable instauré par les différentes réformes en matière d’économie et de bonne gouvernance, cet essor démographique contribue donc à son tour au dynamisme économique, en permettant notamment au marché intérieur de ces pays d’atteindre une masse critique nécessaire au développement de nombreuses activités.
Il convient d’ailleurs de rappeler que la plupart des pays francophones de la région demeurent encore assez faiblement peuplés. À titre d’exemple, la Guinée et le Burkina Faso, légèrement plus étendus que le Royaume-Uni (et non deux à trois fois plus petits comme l’indique la majorité, bien trompeuse, des cartes en circulation dans les médias et établissements publics ou privés), ne comptent respectivement que 14 et 23 millions d’habitants, contre près de 68 millions pour le Royaume-Uni. Quant à la Côte d’Ivoire, un tiers plus étendue mais ne comptant que 28 millions d’habitants, elle abriterait aujourd’hui une population de 90 millions d’habitants si elle était proportionnellement aussi peuplée que le Royaume-Uni.
(À suivre)
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DE NOTRE CMAAP 7 du 15 février 2023
Avec la participation de S.E. M. Vijayen VALAYDON, Ambassadeur de MAURICE, Président du Groupe des Ambassadeurs francophones de Paris - S.E. M. Eusèbe AGBANGLA, Ambassadeur du BÉNIN - Mme Coura AMAR, Conseillère économique à l’Ambassade du SÉNÉGAL, représentant S. E. El Hadji Magatte SEYE, Ambassadeur - M. Stéphane TIKI, Directeur du Développement du Groupement du Patronat francophone (GPF) - M. Papa Amadou SARR, Directeur exécutif de l’Agence française de Développement (AFD) - M. Alfred MIGNOT, Directeur AfricaPresse.Paris (APP), organisateur et modérateur des CMAAP. © Frédéric Reglain
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L’historique salle des Frères Lumière, à l’Hotel de l’Industrie, siège de la SEIN à Paris VIe (4, place Saint-Germain-des-Prés), a accueilli la VIIe Conférence mensuelle des Ambassadeurs Africains de Paris (CMAAP 7), le 15 février 2023. © F. Reglain
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