#Covid-19 / L’Institut Montaigne détaille dix recommandations pour soutenir les entreprises françaises en Afrique, pendant et après la crise
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par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (AP.P)
@alfredmignot | @PresseAfrica
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Produite par un collectif d’auteurs présidé par Jean-Michel HUET, coprésident du groupe de travail de l’Institut Montaigne sur l’Afrique, et en collaboration avec le cabinet Stan, la « note » (21 pages) parue à la fin juin sous le titre « Les entreprises françaises en Afrique face à la crise du Covid-19 » est agréablement construite sur des développements thématiques, chacun s’achevant par une recommandation, un peu à la mode des “résumés” de nos livres d’école du siècle d’avant…
La note, dont « l’objet est de formuler des propositions relatives aux enjeux impérieux, aussi bien humains que financiers, auxquels ces entreprises font face » passe ainsi en revue l’état de la situation, observant que « pour de nombreuses entreprises, le travail, dans des conditions usuelles, des locaux comme des expatriés est devenu quasi-impossible », tandis que la sécurité sanitaire des personnes est aussi loin d’être acquise : à titre d’exemple, trois respirateurs seulement sont disponibles en République centrafricaine, quatre au Soudan du Sud, 15 lits de réanimation au Burkina Faso, apprend-on dans la note.
La sécurité alimentaire est une autre grande préoccupation , car « la crise a également des effets indirects, notamment la fermeture des écoles qui prive de repas 56 millions d’enfants ».
La crise sanitaire entraînant une prise de risque financier accrue pour les investisseurs et exportateurs vers l’Afrique, la nécessité de « dérisquer les investissements, par exemple sous la forme d’une garantie exceptionnelle post-crise » est évoquée par les auteurs, qui s’inquiètent aussi des tentations d’augmentation de la pression fiscale à laquelle certains pays peuvent être tentés de recourir.
Priorité aux relations avec l’Afrique
Les auteurs appellent ainsi à une relance « ciblée et rapide » privilégiant certains secteurs (digital, alimentaire, énergie…) et, côté français, considèrent qu’il est « primordial de soutenir les entreprises à l’exportation en accompagnant le redémarrage des activités – par exemple via Business France ou les solutions de la Team France Export, lancée en 2019 ».
Ils mettent aussi en garde sur le risque qu’à terme « les fonds européens orientent en priorité leurs financements vers les grands groupes, au détriment des PME et ETI ».
Considérant que l’Afrique constitue un relais de croissance potentiel important pour de nombreuses entreprises, ils estiment que « la France et l’Europe doivent envisager de donner la priorité aux relations avec leur voisin africain ».
Pour avancer en ces matières, les auteurs ont résumé leurs préconisations en une série de dix recommandations, que voici :
Les dix recommandations de l’Institut Montaigne
Recommandation n° 1 - Encourager la réouverture rapide des vols vers et depuis l’Afrique pour raisons professionnelles, en soutenant une étroite coordination intra-africaine du fait des escales fréquentes pour ces vols.
Recommandation n° 2 - Intégrer les risques liés à la crise du Covid-19 dans les conditions traditionnelles des ambassades et consulats français de rapatriement des ressortissants français.
Recommandation n° 3 - Mettre en place une ligne de financements afin de soutenir les initiatives agricoles locales. Accompagner l’agriculture vivrière et former des agriculteurs locaux pour en faire de véritables agri-entrepreneurs.
Recommandation n° 4 - Permettre aux ambassades d’encourager l’investissement, notamment français, dans des industries locales de production de masques, gants, visières et blouses dont pourraient bénéficier les entreprises implantées localement.
Envisager de faire de l’Afrique un espace supplémentaire de production de ce matériel permettant d’en diversifier l’approvisionnement pour les pays européens.
Recommandation n °5 - Prévoir un mécanisme de garantie exceptionnelle post-crise abordable pour le lancement de projets déjà mûrs afin de dérisquer les investissements. Dans cette optique, élargir les mécanismes existants de Bpifrance et d’autres organismes, en prenant en compte la possibilité pour ces financements extérieurs (Banque mondiale, BEI, AFD) de passer par des organismes internes aux États, voire les banques centrales. Outre les investisseurs historiques concernés par ces garanties, proposer des aides spécifiques aux primo-investisseurs pour les encourager.
Recommandation n° 6 - Orienter les financements existants français et européens en priorité vers les entreprises africaines et européennes, dont françaises, tout en accélérant le montage des projets par une simplification des procédures de passation de marché. Encourager la création d’une ligne spécifique de financement pour les entreprises françaises.
Recommandation n° 7 - Soutenir, via le pouvoir politique et les ambassades, les entreprises françaises implantées en Afrique pour les prémunir contre des politiques fiscales confiscatoires.
Recommandation n° 8 - Prôner une plus grande formalisation de l’économie et une meilleure gouvernance par la digitalisation, que la crise a poussé certaines administrations africaines à adopter.
Recommandation n° 9 - Cibler les investissements et les financements des bailleurs tels que l’AFD vers les secteurs énergétique, alimentaire et digital, et non seulement sur le secteur sanitaire, en donnant la priorité à une articulation public-privé rendant le risque acceptable pour les investisseurs.
Recommandation n°10 - Créer un poste de Commissaire européen à l’Afrique au sein de la Commission européenne, en proposant une réciprocité au niveau de l’Union africaine.
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LIEN UTILE
- Site de L’Institut Montaigne
– Télécharger la note :
« Les entreprises françaises
en Afrique
face à la crise du Covid-19 »
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(Site d’information du gouvernement)
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