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Yoven Moorooven, DG ENGIE Afrique :
« Notre particularité est de pouvoir intervenir sur toute la chaîne de valeur énergie »

27 avril 2019
Yoven Moorooven, DG ENGIE Afrique : « Notre particularité est de pouvoir intervenir sur toute la chaîne de valeur énergie »
Après l’inauguration, début avril, du premier PowerCorner ENGIE en Zambie, et de la centrale solaire de Kathu en Afrique du Sud, Yoven Moorooven, Directeur général ENGIE Afrique, faisait escale à Paris, le 17 avril, pour un point presse. L’occasion de réaffirmer l’engagement et les ambitions du Groupe sur le Continent.

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Un article d’Alfred Mignot, AfricaPresse.Paris (AP.P)
@alfredmignot | @PresseAfrica

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L’intérêt d’ENGIE pour l’Afrique n’est pas nouveau, car l’ex groupe GDF-Suez y était présent depuis cinquante ans et plus. Mais si une unité opérationnelle (« Business Unit ») Afrique a été créée en 2016, c’est pour signifier la prise en compte de l’importance stratégique du Continent : « Sur 1,3 milliard d’Africains, 60 % n’ont pas accès à l’électricité. Aujourd’hui, le taux de croissance démographique est supérieur à celui de progression de l’électrification, et dans une génération la population totale aura doublé, on sera passé de 1,2 à 2,4 milliards d’Africains », relève Yoven Moorooven, Directeur général ENGIE Afrique.

Ces simples chiffres suffisent à comprendre la dimension de l’enjeu industriel et humain, car l’accès à l’énergie est bien sûr vital pour le développement du Continent. Reste qu’au moment même où les progrès technologiques s’accélèrent, la question du financement des infrastructures demeure prégnante. Pas question de rêver à un réseau à l’occidentale, l’Afrique n’est pas près d’en avoir les moyens… Mais c’est de ce handicap même qu’une solution est en train d’émerger, celles des mini-réseaux, sur lesquels ENGIE s’investit à fond, ainsi que sur la diversification des sources d’énergies renouvelables, explique Yoven Moorooven.

En fait, alors que le chiffre d’affaires de ENGIE Afrique et le nombre de ses collaborateurs sont encore relativement modestes (200 M€ sur un total Groupe de 60 milliards d’euros ; 3 000 personnes employées, dont 95 % d’Africains, sur un total Groupe de 150 000 salariés), ENGIE Afrique affirme désormais son ambition d’une manière significative : 3 GW sont aujourd’hui en service ou en construction sur le Contient, 380 M€ ont été investis en Afrique en 2018 (soit plus que le CA réalisé sur le Continent), et d’ici à 2030, l’objectif est d’installer 10 GW de puissance et 5 000 à 6 000 mini-réseaux.

La révolution des mini-réseaux autonomes

Les PowerCorners d’ENGIE illustrent bien ce que l’on Peut attendre d’un mini-réseau. Le plus récent – le 16e du genre après une première implantation en Tanzanie, en 2016 – inauguré le 3 avril en présence du ministre zambien de l’Énergie, Matthew Nkhuwa, est situé dans le village Chitandika, dans l’Est de la Zambie, un endroit tellement isolé que même Google Maps ne sait pas le localiser…. D’une puissance totale de 28 kW, les panneaux photovoltaïques installés sur le toit du bâtiment technique et sur deux ombrières, fourniront de l’électricité aux 1 500 habitants (378 habitations) du village, ainsi qu’aux TPE et services publics, dont un centre de santé rural et deux écoles.

Le PC de Chitandika est un exemple de plus de cette solution née en Afrique, « innovation réversible » qui pourrait être facilement importée en Europe, estime le DG d’ENGIE Afrique. En effet, que l’on soit en Afrique ou en Europe, on peut se trouver pareillement isolé des grands réseaux de distribution lorsque l’on est en zone rurale, ou en tout cas peu accessible, par exemple en montagne ou sur une île.

Un PowerCorner produit de l’électricité facilement accessible aux populations isolées, ainsi que l’accès à diverses prestations de services. © Photos : ENGIE

Dans ce cas, les PowerCorners, en garantissant l’autonomie énergétique à des villages entiers (368 habitations à Chitandika en Zambie, 161 à Ketumbeine, en Tanzanie…) représentent une innovation qui révolutionne les modes de vie des villageois. Car outre la fourniture d’électricité, ces mini-réseaux conteneurisés, composés de panneaux photovoltaïques (d’une puissance jusqu’à 40 kWp), d’un banc de batteries Li-Ion (pour assurer le continuum de disponibilité de l’électricité) et d’un groupe électrogène de secours, génèrent un microsystème économique novateur : les clients paient les frais de connexion via des téléphones mobiles, l’énergie consommée étant comptabilisée par un compteur à pré-paiement, et des conditions de crédit avantageuses sont accordées à ceux qui veulent acquérir des appareils électriques.

Une ambition stratégique d’impact

Actuellement, 50 projets de mini-réseaux d’une puissance de 30/40 kW sont en cours d’installation par ENGIE en Afrique, et quelque 450 000 mini-panneaux solaires ont déjà été implantés sur le Continent : « Pour des personnes vivant dans des habitats très reculés, un PowerCorner suffit à fournir de la lumière, recharger des téléphones mobiles et satisfaire les autres besoins de la vie quotidienne… Majoritairement, en Afrique, nous irons toujours plus vers les solutions d’énergie solaire et éolienne », relève Yoven Moorooven.

Aujourd’hui ENGIE est très présent en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire et au Maroc. La stratégie d’avenir du Groupe ne vise pas à être présent dans les 54 pays du Continent, mais à « avoir un impact fort dans les pays où le groupe décide d’être présent ». Aux antipodes d’une stratégie de saupoudrage, la vision du Groupe vise ainsi à déployer « un maximum d’activités dans un même pays, avec des solutions éventuellement nouvelles à codévelopper, car rien n’est défini à l’avance ».

Bien sûr, ENGIE n’est pas seul en Afrique sur ce marché. Mais ses atouts sont considérables : « Nos concurrents sont divers, mais notre particularité est de pouvoir intervenir sur toute la chaîne de la fourniture d’énergie à la population. Depuis les grandes centrales, comme le parc solaire de 100 MW de Kathu, en Afrique du Sud, inaugurée début avril et desservant 179 000 foyers, jusqu’aux mini-réseaux autonomes – 2 500 seront installés d’ici à 2025 par ENGIE, ce qui permettra à 2,5 millions de personnes et TPE locales d’accéder à une énergie renouvelable. Et pour les foyers vraiment très isolés, nous développons la solution des installations solaires domestiques (“solar home systems”) individuelles, complètement indépendantes », explique Yoven Moorooven.

« L’Afrique est bien sûr pour nous un marché stratégique important. D’une part le groupe dispose d’un grand savoir-faire, d’autre part il vise à développer des solutions nouvelles avec des personnels locaux, tant pour créer un écosystème que pour exporter des solutions nées sur le Continent.
L’objectif est qu’à l’avenir, l’Afrique représente une part significative des revenus du groupe, soit cinq à dix fois le niveau actuel, à horizon 2030 »
affirme Yooven Mooroouven.

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SUR LE MÊME SUJET

Yoven Moorooven, DG ENGIE Afrique : « Le modèle décentralisé est très important pour électrifier l’Afrique rapidement » (Entretien VIDÉO, 5’ 50”)

LIENS UTILES

PowerCorner by ENGIE : http://powercorner.com/

ENGIE : https://www.engie.com/

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