VIe Ambition Africa / Marina NOBOUT, « Reine de l’Écologie » : « Notre mission est de construire pour les Africains des logements écologiques, économiques et durables »
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Propos recueillis par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse
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APP – Pourquoi être venue à Bercy ainsi costumée ?
Marina NOBOUT – C’est ma troisième participation à Ambition Africa, ce bel événement devenu incontournable pour les affaires. Mais aujourd’hui le changement climatique est une réalité et il nous faut choisir et trouver des gestes qui nous aident à lutter contre ses conséquences dramatiques.
Mon combat aujourd’hui est de vulgariser et sensibiliser tout ce qui nous permet d’y faire face. Comme j’ai été élue en juillet dernier à Abidjan « Reine de l’écologie », je suis donc venue à Bercy habillée comme une reine des Abourés pour marquer un peu les esprits et rappeler à tous que l’on doit faire attention au changement climatique
APP – Quels sont, dans ce combat, vos principales responsabilités ?
Marina NOBOUT – Comme je suis la fondatrice de la Green Fondation et la Présidente des entreprises vertes de Côte d’Ivoire, j’ai voulu attirer l’attention sur la nécessité d’une véritable écologie pour faire face au principal défi de notre époque. Car l’essentiel est d’avoir tous au quotidien des gestes écoresponsables.
APP – En qualité de chef d’entreprise, vous vous êtes d’ailleurs lancée dans une aventure originale qui veut montrer l’exemple dans ce domaine...
Marina NOBOUT – Je suis en effet la fondatrice et PDG de l’entreprise OHEL international dont la particularité est de construire des maisons en BTCS (Blocs de terre comprimée et stabilisée). C’est une entreprise qui existe maintenant depuis 14 ans et a glané plus de 22 distinctions en Afrique comme sur la scène internationale. Fondée en Côte d’Ivoire, cette entreprise pionnière dans le BTP est désormais aussi installée au Bénin, en Centrafrique, en Guinée Bissau et en Guinée Conakry.
Car la mission que nous nous sommes donnée est de construire pour les Africains des logements écologiques, économiques et durables.
APP – Quel est le coût moyen d’une maison en BTCS ?
Marina NOBOUT – Le coût de nos maisons varie entre 15 et 25 millions de Francs CFA (soit entre 22 900 € et 38 300 €). La maison de base la moins chère, c’est une maison trois pièces (deux chambres et salon) toute moderne avec ses finitions et tout le confort nécessaire. Car le coût d’une habitation en BTCS est réduit par rapport aux constructions ordinaires en béton.
Chez nous, dans nos pays d’Afrique, quand il ne pleut pas il peut faire très chaud, il nous faut donc choisir en permanence de nouveaux matériaux qui nous aident à avoir une bonne régulation dans la maison. Ces efforts constants amènent nos clients à faire le bon choix en fonction du rapport qualité/prix. D’autant plus que les architectes ont commencé à imaginer des modèles très design avec la terre et nos clients aiment bien ce genre de nouvelles constructions.
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« Nous sommes présents dans quatre
pays et bientôt au Cameroun »
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APP – Et vous avez déjà d’autres projets ambitieux ?
Marina NOBOUT – J’ai, en effet, le beau projet de construire une Cité écologique dans le grand port ivoirien de San Pedro, mais le coût de ce projet est de 8 milliards de Francs CFA. On change d’échelle. Car, si l’on veut rester leader dans ce domaine, il est nécessaire d’innover en permanence.
J’ai d’ailleurs l’intention de construire quinze millions de logements en Afrique dans quatorze pays. Nous sommes déjà présents dans quatre pays, mais le prochain sera le Cameroun, ce pays-continent, où je veux m’implanter maintenant.
J’ai déjà pris contact avec notre ambassadeur qui nous a octroyé un terrain de 2 000 m2 pour faire le siège de l’entreprise et une maison témoin et j’ai déjà trois importants clients de la diaspora : l’un veut faire un immeuble, un autre un hôtel et un troisième tout un complexe hôtelier. Avec eux, je peux déjà lancer mon entreprise au Cameroun.
APP – Femme d’affaires reconnue, dont les activités prospèrent, vous n’êtes cependant pas toujours dans cette tenue...
Marina NOBOUT – Ma tenue de travail, c’est le casque, la chasuble et les bottes car je suis en général dans la terre, sur le terrain et sur les chantiers. Mais aujourd’hui, comme nous sommes dans une rencontre internationale et que je viens de Bassam, il fallait montrer la présence et les réalisations de la Côte d’Ivoire et attirer l’attention sur les solutions et les nouveautés proposées par la Reine de l’écologie.
APP – Mais, qui vous a fait Reine ?
Marina NOBOUT – La cérémonie s’est déroulée à l’hôtel Pullman d’Abidjan, où j’ai été nommée au mois de juillet 2024 « Ambassadrice du Vert », en présence d’ailleurs de l’ambassadrice des États-Unis en Côte d’Ivoire qui a elle-même acté cette belle promotion.
APP – Ne faites-vous pas aussi partie du FIED ?
Marina NOBOUT – C’est un Forum International qui regroupe les Femmes Entreprenantes et Dynamiques et je participe régulièrement à ses activités en Afrique, même si je n’ai pu malheureusement être présente au dernier FIED qui vient de se dérouler à Conakry du 28 au 30 octobre. C’est une plateforme où toutes les femmes entrepreneures du Continent se retrouvent et échangent contacts et expériences. C’est une grande famille qui se crée autour du FIED.
Je cherche, en effet, à sensibiliser les femmes en vue de « verdir » toutes leurs activités et démarches entrepreneuriales et je saisis toutes les bonnes occasions pour faire passer ce message qui me semble capital.
Quand une dame est dans l’agriculture, par exemple, elle peut utiliser de plus en plus de produits naturels ; quand une dame est dans la mode elle peut recycler les tissus au lieu de les jeter. Quand une autre est dans la communication, elle peut sensibiliser la population aux gestes écolos.
C’est toujours dans ce même but que je viens de créer l’organisation « Green Ladies », dont j’assume la présidence, car nous avons encore beaucoup de travail à faire dans ce domaine.
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EN SAVOIR PLUS :
www.ohelinternational.com
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