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Un double défi pour l’AIPH de Côte d’Ivoire : augmenter la production et prouver l’innocuité de l’huile de palme

18 mars 2020
Un double défi pour l'AIPH de Côte d'Ivoire : augmenter la production et prouver l'innocuité de l'huile de palme
Augmenter la production sans étendre les surfaces cultivées, c’est le défi de la productivité, auquel est confrontée la filière ivoirienne de l’huile de palme, selon une étude de la fondation FARM. Mais un second défi est tout aussi important, selon Jean-Louis Kodo, président de l’AIPH-CI : en finir avec la piètre réputation du produit.

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Thomas Radilofe, AfricaPresse.Paris (AP.P)
@PresseAfrica | @TRadilofe

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Alors que la filière espère aujourd’hui alimenter massivement un marché ouest-africain en forte expansion et encore très dépendant des importations asiatiques – qui représentaient 60 % de la consommation d’huile de palme dans la sous-région en 2017 –, les rendements annuels du secteur en Côte d’Ivoire (environ 2 100 000 tonnes pour les régimes de palme et 450 000 tonnes pour l’huile de palme brute) restent encore insuffisants, a expliqué Maxime Cumunel, adjoint au directeur de la Fondation Farm, lors d’une conférence de presse organisée le 27 février au Salon international de l’agriculture à Paris, et à laquelle participaient des représentants de l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile (AIPH) de Côte d’Ivoire, dont le président Jean-Louis Kodo.

Ainsi, le principal défi qu’entend relever la filière consiste à augmenter de manière significative sa production, sans toutefois étendre les surfaces cultivées en coupant davantage les forêts du pays… dont les trois quarts ont disparu depuis les années 1980.

Afin de répondre à ce double enjeu, le secteur veut accroître la productivité des 40 000 petits planteurs ivoiriens, qui cultivent 175 000 hectares avec des rendements pourtant 3 à 5 fois inférieurs à ceux des plantations industrielles, qui s’étalent sur 75 000 hectares.

Renforcer l’encadrement des petites plantations
pour en accroître les performances

Pour ce faire, l’interprofession ivoirienne préconise d’améliorer l’accès aux engrais pour les petits producteurs et entend former ces derniers « aux bonnes pratiques », dans l’optique d’accroître leurs performances, sans déforester davantage.

« Afin de répondre à cet objectif, l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile (AIPH) de Côte d’Ivoire a dégagé de grands axes stratégiques, desquels doivent découler des plans d’action et de formation efficaces », a affirmé Jean-Louis Kodo, président de l’AIPH.
« Les membres de l’interprofession ivoirienne alimentent également le Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (Firca), qui met en place des guichets destinés à financer la recherche agronomique et l’encadrement des petits producteurs », a-t-il ajouté.

Pour la fondation FARM, il est crucial que l’intégralité des acteurs se réunissent derrière la coopérative, afin d’améliorer les performances globales du secteur. « Les acteurs qui ne participent pas à la vie de l’interprofession ne participent pas aux dépenses communes, notamment à celles relatives à l’entretien des routes rurales, qui facilitent la collecte et l’accès des petits producteurs au marché », a déploré Maxime Cumunel.

« Le fait que tous les acteurs ne soient pas réunis derrière l’interprofession entretient un secteur informel, qui empêche la traçabilité des plantations et, par conséquent, pénalise également les performances environnementales de la filière. Une contractualisation renforcée entre les petits agriculteurs et les entreprises de transformation est indispensable, pour réduire à sa portion congrue le secteur informel », a-t-il insisté.

Des efforts à fournir dans la stratégie
de communication de l’interprofession

Enfin, alors que sur les réseaux sociaux l’huile de palme fait l’objet de critiques sévères – quant aux risques que sa consommation ferait peser sur la santé ou encore sur l’impact environnemental associé à sa production – et que la certification « sans huile de palme » inscrite sur certains articles vendus dans les supermarchés tend à ternir l’image de la filière, l’interprofession prévoit de communiquer davantage sur les atouts de son produit.

« Pour servir notre stratégie de communication, nous finançons des chercheurs ivoiriens afin que des études prouvant l’innocuité de l’huile de palme soient menées. Nous organisons également des colloques pour faire battre en brèche certaines idées reçues », a affirmé Jean-Louis Kodo. « Le budget de l’interprofession qui est alloué à ces questions de communication reste néanmoins encore insuffisant », a concédé le Président de l’AIPH.

Malgré le fait qu’elle tend à modifier les habitudes de consommation des classes les plus aisées de la sous-région, cette campagne internationale de dénigrement de l’huile de palme ne semble pas, aujourd’hui, affecter la consommation globale d’huile de palme, qui devrait considérablement augmenter avec la croissance démographique et l’amélioration du pouvoir d’achat des populations.

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