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UPM - Nathalie PILHES : « Promouvoir le savoir, les réseaux et les bonnes pratiques de terrain, voilà les missions de la Fondation des Femmes »

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 13 juin 2011 | src.LeJMED.fr
UPM - Nathalie PILHES : « Promouvoir le savoir, les réseaux et les bonnes pratiques de terrain, voilà les missions de la Fondation des Femmes »
Paris -

Ce mardi 14 juin 2011, la Fondation des Femmes pour la Méditerranée est officiellement lancée à l’Institut du monde arabe, à Paris. Cette initiative très ambitieuse et complexe, qui a vocation à mobiliser l’ensemble du Bassin méditerranéen, a demandé un important travail de conception et d’élaboration, le lancement officiel étant l’aboutissement de ce travail préalable.

Nathalie PILHES, responsable des secteurs Migrations, Justice, Sécurité et Femmes au sein de la mission interministérielle Union pour la Méditerranée que dirige Henri Guaino, est en quelque sorte le « maître d’ouvrage » du projet, qu’elle a accompagné depuis le début, soit depuis plus de deux ans. A la veille du lancement officiel de la Fondation des Femmes pour la Méditerranée, elle nous en a livré le mode d’emploi, dans cette entrevue exclusive.

Photo ci-dessus : Nathalie PILHES, responsable des secteurs Migrations, Justice, Sécurité et Femmes au sein de la mission interministérielle Union pour la Méditerranée, accompagne depuis le début le projet de Fondation des Femmes pour la Méditerranée. © Alfred Mignot - juin 2011


Un entretien exclusif réalisé
par Alfred Mignot


Nathalie Pilhes dans son bureau de l’Hôtel Marigny (Paris), siège de la Mission interministérielle Union pour la Méditerranée. © Alfred Mignot - juin 2011

LeJMED.fr – Madame Pilhes, vous êtes en charge du projet depuis sa conception même, voulez-vous nous en rappeler la genèse ?

Nathalie PILHES – En effet, je travaille sur ce projet depuis deux ans et demi, depuis janvier 2009, avant même l’annonce de la mise en chantier de la Fondation, qui fut faite à l’occasion de la conférence interministérielle de l’Union pour la Méditerranée organisée à Marrakech les 11 et 12 novembre 2009.
En fait, le projet avait déjà une histoire : Il s’est trouvé que le calendrier des réunions ministérielles de l’UPM, hérité de celui d’EuroMed, avait prévu, précisément en novembre 2009, une réunion des 43 ministres de Droits des Femmes, à la suite d’une première réunion, tenue à Istanbul en 2006. Il avait été convenu, à l’époque, que les réunions se tiendraient tous les trois ans, selon un plan d’action sur six ans, avec un point d’étape à trois ans et un point conclusif à six ans.

D’autre part, dans la déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement de du Sommet fondateur de Paris, le 13 juillet 2008, la volonté de travailler sur le renforcement du rôle de la femme dans les sociétés euro-méditerranéennes est expressément affirmée.

Enfin, la déclaration des ministres des Affaires étrangères de l’UPM, en novembre 2008 à Marseille, a détaillé ce qu’on attendait de l’UPM sur ce sujet. C’est à la suite de ces deux déclarations que nous avons commencé à travailler sérieusement sur l’élaboration d’un projet multilatéral, concret, concernant les femmes de la région.
Ainsi, la Déclaration de Marrakech de novembre 2009, actée à l’unanimité des 43 Etats de l’UPM, représentait donc l’aboutissement d’un premier travail, et précisait déjà les missions de la future Fondation des Femmes pour la Méditerranée.

Il s’agit essentiellement de trois missions : recenser tous les travaux universitaires sur la question du genre ; organiser le relais entre les institutions – nationales, territoriales, internationales et le monde associatif ; constituer une banque de projets et d’échanges des bonnes pratiques. Le tout concourant à la stratégie générale de la Fondation : le développement de l’autonomisation des femmes en vue de l’égalité hommes-femmes dans la région euro méditerranéenne, région entendue au sens large, jusqu’au Golfe, car il y a un vrai continuum culturel et de problématique – de ce fait, d’ailleurs, les pays concernés par la Fondation sont plus nombreux que les quarante-trois Etats adhérents de l’UPM.


LeJMED.fr – Dans ce travail préalable, quelles ont été les attentes exprimées… et prises en considération ?

Nathalie PILHES – Les attentes étaient liées à des constats de carence.
D’abord, il faut relever que le sujet de l’amélioration des droits des femmes est multidimensionnel, avec des acteurs très différents, disparates, chacun agissant à sa façon, de son côté…

D’une part les États et leurs politiques publiques, les collectivités territoriales et leurs actions ne sont pas obligatoirement coordonnées avec celles des Etats, ni hiérarchisées, en fonction de l’organisation centralisée ou décentralisée du pays ou de l’ensemble de pays – comme c’est le cas en Europe, où la décentralisation régionale ne permet pas réellement d’articulation avec les politiques publiques des États.

Autre acteur, les associations, bien évidemment, car dans le champ social elles représentent un passage obligé pour toucher les femmes dans la réalité de la vie. Ces associations travaillent parfois avec une certaine défiance vis-à-vis des institutions nationales, mais aussi parfois en collaboration, parce qu’elles sont subventionnées…

Parmi les acteurs, on trouve aussi des entreprises engagées dans des politiques d’égalité hommes-femmes, et, dans le champ universitaire, une recherche intéressante pour ceux qui élaborent les politiques publiques, mais qui est elle aussi marquée par son caractère très disparate…

En fait, il n’y a pas véritablement de coordination entre les différents protagonistes. C’est cette mosaïque qui se trouve confrontée à l’enjeu fondamental de l’égalité hommes-femmes, levier pourtant essentiel pour la paix et le développement, dans le monde et dans la région euro-méditerranéenne en particulier.

Le corollaire de ce constat, c’est la déperdition de temps, d’énergie d’argent, et l’absence de capitalisation d’expérience, puisque les acteurs ne travaillent pas ensemble.

Le second constat, c’est que les moyens actuels au service de cette cause ne sont pas optimisés, tant s’en faut. Donc la problématique-clé à résoudre est évidente : comment faire travailler ensemble tous ces différents protagonistes ? Comment faire pour articuler le système, et sans qu’il y ait forcément besoin de plus d’argent ?


LeJMED.fr – C’est ainsi qu’on en est venu à l’idée de créer une Fondation ?

Nathalie PILHES – Nous en avons beaucoup discuté avec des représentants des Etats, des collectivités, des associations… Ce qui nous est apparu le plus simple : monter quelque chose qui juridiquement aurait un statut d’association, ou de fondation. Et surtout ne pas faire « une usine à gaz », pour le dire simplement…
On voulait quelque chose de souple, léger, réactif, où tout le monde se sentirait bien, et sans prééminence d’un acteur sur les autres. C’est en cela que la structure de type association-fondation nous a semblé la plus adaptée.


LeJMED.fr – Pourquoi avoir choisi de créer une association de droit français ?

Nathalie PILHES – Il n’existe pas de statut de droit international pour les fondations, il faut en passer par un droit national. Nous avons donc créé une association de préfiguration de la Fondation de droit français, ce qui convenait à toutes les parties prenantes.

L’association de préfiguration qui supporte la Fondation existe juridiquement depuis deux ans – ses statuts ont été déposés en avril 2009. Quand elle aura réuni une dotation initiale suffisante, de l’ordre de 1 million d’euros – sachant qu’elle doit être majoritairement d’origine privée, la dotation publique devant être nettement minoritaire, selon le droit français – on pourra basculer de la structure juridique d’association à celle de fondation.

En revanche, les financements pour le fonctionnement des missions existent, ils sont déjà là. Pour l’instant, dans cette phase de lancement, ils proviennent de financements publics français, fondés sur des conventions de partenariat avec plusieurs ministères – de l’Education nationale, de la Recherche, de la Solidarité, et d’autres en cours de discussion avec le ministère de la Jeunesse, et celui des Affaires étrangères.
Il reste que l’objectif est bien que les financements de la Fondation soient à 80 % privés… et dès que possible.


LeJMED.fr – À qui peut s’adresser une entreprise qui serait intéressée à apporter son soutien à la Fondation ?

Nathalie PILHES – A la Fondation elle-même, et notamment à sa déléguée générale Corinne Hirsch qui recevra toute entreprise qui voudrait participer. Il y a toute une série de modes de participation que la FFM se fera un plaisir de présenter ! Par exemple, dans le contexte de l’association actuelle de préfiguration, l’entreprise peut choisir de participer au financement de l’ensemble des trois missions que nous avons déjà évoquées – le savoir, les projets de terrain, les réseaux. Elle se positionne ainsi en « partenaire majeur », s’engage sur trois ans pour une somme annuelle – substantielle, mais dont le ticket d’entrée n’est pas à ce jour formellement fixé.

Une autre option est celle de la participation thématique ou par projet. Par exemple contribuer au financement des réseaux, ou de l’Observatoire, ou de tel projet particulier de terrain… D’autres options sont en cours de finalisation, elles seront prêtes dans les toutes prochaines semaines. Une entreprise qui le souhaite, peut également devenir membre fondateur. Toutes ces modalités seront disponibles auprès de Corinne Hirsch.


LeJMED.fr – Et concrètement, comment la Fondation mettra-t-elle en œuvre les trois axes stratégiques d’action que vous venez d’évoquer : le savoir, les réseaux, les bonnes pratiques de terrain ?

Nathalie PILHES – L’action sur « le savoir » se concrétise par la mise en place d’un Observatoire euro-méditerranéen sur l’égalité hommes-femmes. Aujourd’hui, il existe des instituts et des observatoires thématiques, mais aucune entité à vocation généraliste sur la parité des genres.

L’Observatoire, qui comprend déjà plusieurs collaborateurs à ce jour à Paris, sera opérationnel vers la fin de l’année, et s’appuiera aussi sur les contributions des antennes qui seront créées dans les prochains mois à Marrakech, Ramallah, Amman et Byblos. Il aura pour mission de faire le travail d’agrégation de ces travaux épars. De les comparer, d’en extraire des analyses, des synthèses, des propositions…

L’Observatoire, dont la structuration sera finalisée d’ici à cet automne, doit cependant être distingué du réseau universitaire et scientifique. L’Observatoire créera probablement des groupes de travail thématique. Il procédera par agrégation et choisira un thème mensuel à partir des productions identifiées sur un même sujet, et sollicitera son réseau d’experts pour réagir et produire des notes, comme le fait le CAS, le Centre d’Analyse Stratégique du gouvernement.

L’Observatoire abrite aussi une entité particulière, le « Laboratoire des pratiques partagées », qui rassemblera les bonnes pratiques des Etats, des collectivités, des associations et entreprises. Ces bonnes pratiques seront répertoriées, analysées et diffusées.

Voilà pour l’organisation de ce premier champ de la connaissance, autour de l’Observatoire.
Le second est celui du réseau universitaire et scientifique, en cours de structuration. Sa première réunion de groupe opérationnel se tiendra les 15 et 16 juin à Paris, à la Fondation. Ils vont mettre en place leurs instances, leur programme de travail, pour préparer le lancement du réseau universitaire et scientifique les 29 et 30 novembre prochains, à la Sorbonne. Ils vont très certainement créer des « Cahiers du Genre » euro-méditerranéens, qui seront publiés en trois langues sur la plate-forme Internet. Ils veulent aussi créer des mastères à Tanger et ailleurs, et aussi des bourses étudiantes…

La création de ce réseau universitaire et scientifique sur les questions des femmes est aussi très importante, car à ce jour les chercheurs et universitaires sur le genre sont extrêmement isolés dans leurs pays et dans leurs universités. D’une part parce que leurs matières ne sont certes pas les plus soutenues par l’université, et d’autre part parce que nous avons constaté qu’il n’y a pas de liens véritablement forts entre les universitaires. Par exemple, nous avons organisé récemment une rencontre entre des universitaires belges, françaises et espagnoles, et nous avons observé combien elles étaient fascinées de pouvoir échanger leurs travaux, car jusqu’ici elles ignoraient ce que faisaient les unes et les autres…


LeJMED.fr – Et pour l’action « de terrain » ?

Nathalie PILHES – La Fondation agira en appuyant les porteurs de projets de terrain. Concrètement, cela peut être la création d’un centre de formation professionnelle, comme c’est le cas à Byblos, au Liban ; cela peut être la création d’un internat en milieu rural pour des collégiennes et lycéennes au sud du Maroc, ou encore une coopérative d’artisanat féminin sur l’ensemble de la Méditerranée, sur le mode du commerce équitable… Ces projets de terrain seront suivis de près, et reliés à l’Observatoire afin d’identifier les bonnes pratiques et les facteurs-clé de succès, qui seront diffusés.


LeJMED.fr – Vous voulez aussi mettre en réseau les collectivités territoriales, et les États…

Nathalie PILHES – Oui, nous souhaitons créer un réseau des Etats… il est d’ailleurs prévu que les services des Droits des femmes des pays euro-méditerranéens se rencontrent une fois par an, pour échanger et s’engager dans un travail collaboratif, car on peut aussi en attendre des avancées certaines…

Par exemple, pour citer une modeste expérience personnelle, dans mes précédentes fonctions de Secrétaire générale adjointe du Comité interministériel de prévention de la délinquance, j’avais proposé d’intégrer la thématique des violences faites aux femmes afin d’améliorer le dispositif. J’avais identifié qu’il existait une loi sur ce sujet en Espagne, mais j’aurais aussi aimé savoir ce qui se passait en Suède, en Allemagne ou ailleurs, pour nourrir ma réflexion et avancer des propositions de nature législative…
Dans cette perspective, on comprend bien l’intérêt de mettre en réseau les services des Droits des femmes qui, dans les différents pays, élaborent les politiques publiques.

Nous voulons aussi créer un réseau des collectivités territoriales euro-méditerranéennes engagées dans les actions en direction des femmes, un réseau numérique « Villes et femmes », pour pouvoir échanger les bonnes pratiques. On est en train de le constituer, avec déjà Madrid, Rabat, Bizerte, Tunis, Ramallah, Beyrouth, Tripoli, Byblos, Marrakech, Amman…


LeJMED.fr – Un exemple de bonnes pratique de collectivité territoriale ?

Nathalie PILHES – À Madrid, par exemple, la Directrice générale des Affaires de la Femme a fait adopter le système de surveillance par bracelet électronique – d’ailleurs discret, et ressemblant à une montre de plongée – qui permet de tenir éloignés les hommes condamnés par un juge pour violence envers leur femme. Le bracelet est relié au commissariat de police, ainsi qu’à la femme par téléphone portable. Si l’homme s’approche trop du domicile, selon un système de cercles concentriques, une alarme se déclenche automatiquement, mais elle peut aussi être déclenchée par la femme…

Donc, elle me disait qu’après avoir mis ce système en place à Madrid, elle l’a proposé à l’agglomération et à l’État espagnol, qui a repris sa bonne pratique. Du coup, au fil des rencontres qui se présentaient, j’en ai parlé à différents responsables territoriaux, de Tunis, d’Ankara, d’Istanbul… tous se sont montrés très intéressés par cette bonne pratique locale. On pourrait citer d’autres exemples, ils ne manquent pas.


LeJMED.fr – Et les associations ?

Nathalie PILHES – Les associations de femmes sont très demandeuses pour qu’on les aide à se mettre en réseau, car en fait elles sont très fragiles, elles ont très peu de moyens, ne bénéficient pas d’échanges d’expériences et doivent « réinventer la roue » à chaque fois… C’est donc très important de créer un large réseau d’associations de femmes.


LeJMED.fr – Comment allez-vous procéder, concrètement ?

Nathalie PILHES– Grâce à sa plate-forme Internet (www.femmespourlamediterranee.org) trilingue – français, anglais, arabe, comme l’équipe l’est aussi – et opérationnelle dans quelques jours, la Fondation met à disposition des espaces contributifs où chaque association pourra bénéficier d’une page spécifique, qui sera sa vitrine, où elle disposera d’outils, dans les trois langues, pour présenter ses objectifs, ses projets, son agenda, ses bonnes pratiques, ses besoins, etc.

Innovation technologique importante : ce site sera relié aux réseaux sociaux, et aussi à des banques de données. De ce fait, toute contribution éditée sur tous les mini-sites des associations – mais aussi des collectivités, des Etats pour leurs rapports, les entreprises engagées, etc. – sera immédiatement aspirée et alimentera la banque de données commune et accessible à tous.

Cette BD sera bien sûr rubriquée : bonnes pratiques, rapports dans la base de données documentaire, nomenclature thématique… C’est donc un très « gros » site, un outil puissant et très interactif, qui hébergera toutes les informations relatives aux missions de la Fondation. Un site que chacun pourra s’approprier pleinement, puisqu’il fonctionne sur le mode contributif, et est ouvert à tous les acteurs. Et il permettra de démultiplier le travail de la Fondation.


LeJMED.fr – Qu’en est-il du partenariat attendu avec les entreprises ?

Nathalie PILHES – Parmi nos premiers partenaires, nous avons la Caisse des Dépôts, qui a soutenu financièrement le Centre de formation professionnel des jeunes filles en milieu rural, à Byblos, au nord Liban, projet de « terrain » qui sera présenté mardi 14 juin, lors de la conférence de lancement de la Fondation.

Ce qui se fait à Byblos est d’ailleurs très intéressant… par exemple, ils ont créé une « Routes rurale » touristique, qui relie plusieurs villages au nord de Byblos, et propose une halte découverte dans chaque village : des vestiges, une église, un panorama, des sculptures, des icônes, des fresques… Et pour accueillir les visiteurs, ils ont formé une trentaine de femmes habitant le long du parcours. Des femmes seules, veuves, démunies, qui ont été formées à recevoir les touristes, à présenter ce qui est intéressant dans leur village, et aussi à proposer des petits services générant un revenu : vente de produits fabriqués par elles-mêmes, restauration, logement…

Pour chaque village, le dépliant de la « Route rurale » indique aussi que telle femme produit de l’huile d’olive, telle autre propose la connexion Internet, telle autre des gâteaux… Autant de femmes qui sont maintenant sorties de chez elles, qui ont le moyen de générer un petit revenu et qui, surtout, ont beaucoup gagné en estime d’elles-mêmes.

C’est un cas de bonne pratique locale que nous proposons bien sûr à d’autres collectivités. Par exemple à la mairesse de Ramallah, qui va inaugurer début juillet son Office du tourisme, d’ailleurs financé par la Ville de Bordeaux. Ce type de circuit peut l’intéresser, pour l’arrière-pays de Ramallah…

La Fondation est en situation de pouvoir mettre tous ces acteurs autour de la table, et de faire partager les bonnes pratiques qui lui remontent par les collectivités locales : elles sont évidemment très proches du terrain, elles travaillent avec les associations et connaissent les besoins de leurs populations…


LeJMED.fr - Comment est structuré le Conseil d’administration de la Fondation ?

Nathalie PILHES – Il était important que l’ensemble des types d’acteurs – États, collectivités, associations, entreprises – soit représenté.

Il y a deux États, la France et la Jordanie, représentés par les organismes publics qualifiés. La Jordanie est représentée par une personnalité de grand renom dans cette région, Mme Asma Khader, en charge de la Commission nationale des Femmes.
Deux collectivités locales sont aussi représentées, par le maire de Byblos et la mairesse de Marrakech ; en associatif et entreprise, nous avons Mme Véronique Morali, à la fois chef d’entreprise et présidente d’association ; pour les entreprises, nous avons Mme Marie-Christine Saragosse, Directrice générale de TV5MONDE, qui nous accompagne depuis le début ; pour l’université, nous avons une chercheuse spécialisée sur le genre, Mme Sylvie Cromer, de l’Université de Lille, etc.


LeJMED.fr – Et vous ? Votre mission s’achève-t-elle avec le lancement officiel de la Fondation ?

Nathalie PILHES – Non, car nous allons continuer à les soutenir institutionnellement, pour que cela devienne un projet UPM. Aucun ne l’est formellement à ce jour, car le processus d’adoption de projets n’était pas abouti au sein du secrétariat général de l’UPM à Barcelone.

En revanche, ce projet de Fondation des Femmes a été retenu lors de la réunion des 43 ambassadeurs de l’UPM, le 25 mai dernier à Barcelone, la première dédiée l’habilitation de projets. Les 43 ambassadeurs ont donc pris la décision que la Fondation figurait parmi douze projets retenus pour instruction par le Secrétariat général. Et après l’instruction, il sera soumis à l’adoption.

Me concernant, je considérerai que ma mission sera terminée le jour où cette Fondation sera institutionnellement solide, et qu’elle aura trouvé les partenaires pérennes nécessaires à son développement…

Et finalement, le message que j’aimerais faire passer est que cette Fondation n’est pas statique, mais dynamique. Elle ne vivra que par les acteurs qui voudront s’y impliquer. Que chaque acteur concerné y participe, voilà mon souhait !


Un entretien exclusif réalisé
par Alfred Mignot

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Contacts
Fondation des Femmes pour la Méditerranée
Présidente : Nathalie Fustier
Déléguée générale : Corinne Hirsch
1, rue Jean-Jacques Rousseau
75001 Paris
Tél. : + 33 (0)1 42 60 76 63
Site (ouvert dans les prochains jours) : www.femmespourlamediterranee.org
Courriel : contact@apffm.org

Mission interministérielle UPM
Nathalie Pilhes
 : + 33 (0)1 58 36 27 31

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