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Transfert de valeur ajoutée en UPM : montée de gamme entre les deux rives de la Méditerranée

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 20 février 2010 | src.IPEMED
Transfert de valeur ajoutée en UPM : montée de gamme entre les deux rives de la Méditerranée
Paris - Une étude de L’IPEMED, à paraître au printemps, montre que, contrairement à une idée reçue qui n’imagine l’avenir industriel du sud méditerranéen que comme celui d’un simple “atelier” pour l’Europe, des montées en gamme de transferts de valeur ajoutée entre entreprises sont déjà constatées en divers secteurs d’activité et plusieurs pays.

Photo ci-dessus - Une unité de fabrication d’instruments de mesure électrique, en Tunisie. © ATCE


Les partisans du rapprochement par l’économie entre les deux rives de la
Méditerranée ont-ils raison d’affirmer que les entreprises européennes
ont tout à gagner d’une installation dans les pays du Sud et de l’Est de la Mare Nostrum (Psem) ?

La réponse à cette question est indispensable pour lever les doutes quant à l’attractivité de cette région. C’est pourquoi Ipemed a mené une étude, "Convergence", destinée à « examiner des situations de partenariat Nord-Sud » pour comprendre les motivations et les attentes mais également les résultats et les évolutions de cette dynamique.

Maurizio Cascioli, chef de projet à Ipemed, et Guillaume Mortelier, chargé d’investissement chez Proparco (filiale de l’Agence française de développement, membre fondateur d’Ipemed), ont mené près de deux cents entretiens auprès de chefs d’entreprises du Nord, du Sud et de l’Est de la
Méditerranée. Les premières conclusions ont été publiées par Ipemed dans une note de synthèse avant la parution, prévue au printemps 2010, de l’étude dans sa totalité.

Des montées en gamme amorcées depuis une décennie

L’un des enseignements majeurs est que la cartographie des entreprises
européennes qui s’installent au Sud et à l’Est de la Méditerranée change dans un sens plus favorable au transfert de valeur ajoutée.

Certes, nombre des implantations continuent de concerner des secteurs tels que l’énergie, le tourisme ou l’immobilier.
Les flux de capitaux mobilisés pour ces investissements
n’induisent ainsi « que peu de transfert de compétences techniques ou managériales et les activités qu’ils financent ne s’intègrent guère dans une chaîne de valeur locale ». Il s’agit là de la phase primaire dans la dynamique
d’intégration entre les deux rives.

Contrairement à une idée reçue qui ne voit, dans cette région, que de simples ateliers pour l’Europe, les phases deux (mise en place de systèmes
productifs intégrés) et trois (mise en place d’activités à forte valeur ajoutée) sont une réalité.

Des montées en gamme (phase deux) sont constatées dans le textile où les
« industries méditerranéennes, notamment marocaines, tunisiennes,
jordaniennes, turques et égyptiennes » ont su, face à la concurrence chinoise, s’appuyer sur des atouts tels que la proximité géographique et culturelle.

D’autres secteurs (équipements aéronautiques ou électriques) ont profité de cette proximité tout en tirant parti « d’une main-d’œuvre locale qualifiée et motivée » car « c’est surtout l’efficacité des interactions entre les équipes des centres européens et les équipes locales qui explique le succès de ces implantations dans des secteurs où les exigences de qualité sont
fortes et le degré de “customisation” élevé ».

Plus révélateur encore, des entreprises européennes se sont engagées dans des activités à forte valeur ajoutée depuis le début des années 2000.

De fait, nombre d’entre elles, présentes dans les Psem, ont « pris conscience de l’opportunité que représentait la présence d’ingénieurs qualifiés avec des salaires modérés, capables de collaborer efficacement avec des équipes européennes ».

Cette phase trois, marquée par le transfert vers le Sud d’une activité à valeur ajoutée plus forte que le simple assemblage ou la production intégrée est une bonne nouvelle pour les rives sud et est.

Il reste aux États de cette région de consolider cette tendance en adaptant leur législation, notamment en renforçant la sécurité des investissements
(un thème sur lequel Ipemed mène une large réflexion), afin de permettre
l’avènement d’une quatrième phase : l’émergence de technopôles d’envergure régionale voire mondiale. Une évolution indispensable pour la naissance de champions nationaux et lamontée en gamme des activités
développées.

A.B.E. - IPEMED


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