Tania M’BAKA, fondatrice de Migrations & Climat Int. : « Notre axe prioritaire d’action, c’est de créer la circularité entre tous les besoins des populations »
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par Alfred MIGNOT, Directeur de AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse
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Après les propos liminaires de la Professeure Maria-Giuseppina Bruna, représentant l’IPAG Business School qui accueillit la conférence dans son amphithéâtre, et de Bruno Guivarch, représentant le sponsor Orange Money, Denis Deschamps, Secrétaire général cofondateur de l’association, a ouvert les débats : « L’idée très simple qui réunit les fondateurs de Migrations & Climat International, c’est d’apporter des réponses aux conséquences des dérèglements climatiques sur des populations vulnérables, particulièrement du Sud. »
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L’Afrique, continent pénalisé
Car si le continent africain émet une part négligeable – autour de 4 % – des gaz à effet de serre responsables du changement climatique, il n’en est pas moins l’une des régions les plus vulnérables aux impacts de ce phénomène : sécheresses, inondations, érosions côtières, vagues de chaleur affectent des millions de personnes sur le continent. En moyenne, les pays africains dépensent de 2 % à 5% de leur produit intérieur brut pour la lutte contre les phénomènes climatiques extrêmes, selon les Nations Unies.
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Trois axes d’action
Face à cela, l’action de Migrations & Climat International (MClimat, en abrégé) se déploie en trois directions, détaille Denis Deschamps : d’abord, sensibiliser et informer les populations pour leur expliquer quelles sont les bonnes pratiques à adopter au regard des conséquences des réactions climatiques.
Le deuxième objectif : renforcer les capacités des communautés et collectivités afin qu’elles puissent apporter un meilleur soutien aux populations.
Troisième axe d’action : promouvoir la prévention auprès des autorités locales, afin qu’elles puissent mettre en œuvre des politiques de conservation et des stratégies de lutte face aux conséquences des dérèglements et événements climatiques violents et soudains – selon les Nations Unies, d’ici à 2030, jusqu’à 118 millions de personnes extrêmement pauvres seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique, si des mesures d’adaptation adéquates ne sont pas mises en place.
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« Maintenir les populations
sur leur territoire »
« Au-delà de ces trois types d’actions, continue Denis Deschamps, nous avons comme souci premier d’accompagner les entreprises et les projets afin qu’ils puissent aussi aboutir à la création d’emplois, la création d’activités qui permettent de maintenir les populations sur leur territoire, leur lieu d’existence et dans leur vie habituels. C’est la raison d’être principale de Migrations & Climat International. »
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La productivité de l’agriculture
fortement dégradée
« Notre axe prioritaire d’action, c’est vraiment de pouvoir créer la circularité entre tous les besoins des populations » continue Tania-Bénédicte M’Baka, la fondatrice et vice-Présidente de Migrations & Climat International.
De ce fait, l’association est aussi grandement ouverte aux personnes issues de la diaspora, « qui ont cette volonté de vouloir investir tant dans les pays d’origine qu’en France », la proposition de MClimat International étant d’intégrer la problématique de la circularité dès la conception et les premières réalisations du projet.
« Les secteurs d’activité auxquels appliquer cette nouvelle vision sont très nombreux, estime Tania-Bénédicte M’Baka : l’eau et l’assainissement, la reforestation, les déchets et le recyclage, l’énergie, l’innovation et la recherche, le plaidoyer… et peut-être avant tout l’agriculture, » où la perte de productivité liée au dérèglement climatique est estimée autour de 20 %, ce qui impacte énormément les populations, car en Afrique subsaharienne l’agriculture représente environ 15 % du PIB total (et jusqu’à plus de 50 % au Tchad) et son importance est encore plus décisive en Afrique de l’Ouest, où l’agriculture contribue entre 30 % et 50 % du PIB de la plupart des pays. Elle constitue également la principale source de revenus pour 70 % à 80 % de la population.
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Déjà plus de 20 projets
« Dans les 18 pays d’Afrique où nous sommes actifs (outre la France) avec 22 partenaires internationaux, nous œuvrons vraiment pour l’inclusion de tout le monde, des femmes, des jeunes, des peuples autochtones, et aussi des institutions, des entreprises, et surtout des secteurs informels. À ce jour, nous soutenons une vingtaine de projets qui impactent quelque 5 000 personnes » affirme Tania-Bénédicte M’Baka.
Et bien sûr la fondatrice de cette association destinée à devenir une ONG a conclu son propos en lançant un appel à l’engagement, confortée en cela par les interventions de plusieurs experts venus témoigner d’une vision partagée et de leur soutien (de gauche à droite sur la photo ci-dessous, © AM/APP) : Trycia Nyota Van den Berg, Experte en intelligence stratégique et Directrice du cabinet de conseil 3MBIS, intervenante sur la géopolitique du climat et les migrations des populations ; Jennifer Moss, consultante soustenabilité, sur la décarbonation ; Gilles-Henry Garrault, ancien Ambassadeur, sur la vision de la Société d’encouragement à l’industrie nationale ; Jean-Claude Fontanive, PDG de ISEL (Institut supérieur européen du Lobbying), sur le redéveloppement des relations Nord-Sud à l’heure du changement climatique ; Frédéric Caille (Université de Savoie-Mont Blanc, Laboratoire Triangle UMR 5206), intervenant sur les solutions issues de l’énergie solaire.
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Rejoindre et soutenir
Migrations & Climat International
En apportant des réponses concrètes aux enjeux de développement des territoires du Sud, moyennant un soutien aux communautés locales et aux populations qui sont frappées par le dérèglement climatique, M&C International agit comme un maillon de la circularité, particulièrement entre l’Europe et l’Afrique, dans le cadre d’une stratégie globale visant à rendre le monde plus soutenable, conformément aux Objectifs du développement durable (ODD) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour 2030.
Pour pouvoir effectivement fonctionner et se développer, M&C international sollicite aujourd’hui le soutien financier et technique de ses partenaires, afin de renforcer ses actions de sensibilisation et de formation, ainsi que d’accompagnement de projets à impact :
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