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Tania-Bénédicte M’Baka, Présidente de MClimat Int. : « L’Afrique est le laboratoire du développement durable… »

5 novembre 2025
Tania-Bénédicte M'Baka, Présidente de MClimat Int. : « L'Afrique est le laboratoire du développement durable… »
Photo de famille des intervenants à la conférence. Au centre, Tania-Bénédicte M’Baka, Présidente de Migrations & Climat International, et l’ancienne ministre Élisabeth Moreno, Présidente de Ring Capital. En arrière-plan, Denis Deschamps, Secrétaire général de Migrations & Climat International. Photo © DR – CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR.
Dédiée au thème « Le secteur privé africain face aux ODD : le rôle stratégique du capital humain », la conférence organisée au cabinet ASAFO & Co comprenait un Keynote introductif d’Elisabeth Moreno, ancienne ministre, et deux tables rondes animées par la PR de Migrations & Climat Int., Tania-B. M’Baka, et par le PR d’Africsearch France, Patrick Koffi Placktor.

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par Desk AfricaPresse.paris

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Le rapport 2025 sur l’état de l’avancement du développement durable en Afrique, édité conjointement par la BAD (Banque africaine de développement), la CEA (Commission des Nations Unies pour l’Afrique), le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) et l’Union africaine fait le constat du retard du continent par rapport aux objectifs du développement durable à horizon 2030.

Pour autant, l’Afrique dispose dans ce domaine de réelles opportunités, notamment fondées sur la jeunesse d’un continent qui devrait représenter le quart de la population mondiale en 2050 (avec 2,5 milliards d’habitants).

Jeunesse, capital humain et développement durable (ODD – objectifs du développement durable) : tel était le thème du débat organisé le 22 octobre 2025 à Paris, au cabinet ASAFO & Co, devant un large public, par l’ONG Migrations & Climat International avec ses partenaires African Business Club (ABC) et Afrisearch, dans le cadre des JMREA – Journées de la mobilité, du recrutement et de l’entrepreneuriat pour l’Afrique, entre le Forum AMID de l’ABC (18/10/2025 à l’ESCP Business School) et le Forum AfriqueTalents d’Africsearch (24/10/2025 au Cnit de la Défense) .

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« La jeunesse, première
richesse de l’Afrique »

En ouverture de la conférence, Elisabeth Moreno a insisté sur la nécessité de « placer le capital humain au cœur de toutes les politiques publiques », sachant que les ODD (Objectifs du développement durable) de l’ONU pour 2030 sont portés des jeunes directement concernés aujourd’hui par l’emploi et le climat.

Aussi, comme elle l’a souligné, la jeunesse est « la première richesse de l’Afrique », qui doit pouvoir bâtir des partenariats justes et équitables avec les autres continents, en particulier avec une Europe qui pourrait avoir « besoin d’un nouveau souffle ». Citant Nelson Mandela, elle a enfin rappelé que « là où règne le désespoir, il faut semer la confiance » : selon ses propres termes, le recrutement doit donc être « un acte de foi des entreprises en l’avenir ».

L’intervention de l’ancienne ministre et Présidente de Ring Capital a été suivie par une présentation des enjeux du climat en Afrique et également des activités de l’ONG Migrations & Climat International pour renforcer l’adaptation climatique au bénéfice des populations et communautés du continent.

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« Rallier tous les acteurs
autour des enjeux climatiques »

Tania-Bénédicte M’Baka, Présidente de Migrations & Climat International, a ainsi plus particulièrement rappelé la nécessité de rallier tous les acteurs (société civile - ONG, institutions, entreprises) autour des enjeux climatiques, pour qu’ils aillent vers un modèle économique plus durable, passant par des innovations et un accompagnement (y compris sur les aspects numériques) dans des secteurs comme l’agri-écologie et l’ingénierie de l’eau.

Tania-Bénédicte M’Baka, Présidente de Migrations & Climat International, a insisté sur la nécessité de la sensibilisation et de la formation sur les ODD. Photo © DR – CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR.

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C’est pourquoi, considérant que « L’Afrique est le laboratoire du développement durable », elle a tout particulièrement insisté sur la nécessité de la sensibilisation et la formation sur les ODD, qui est assurée par MClimat auprès des jeunes et des femmes dans les 14 pays africains où l’ONG est présente en Afrique.

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Vers des partenariats « harmonieux »
et équilibrés avec l’Europe

Pour sa part, Denis Deschamps, Secrétaire général de Migrations & Climat International, a rappelé que le « capital humain » composé en Afrique essentiellement de « jeunes talents » (qu’il s’agisse de femmes ou d’hommes) doit pouvoir soutenir le continent dans sa marche vers la durabilité, notamment grâce à des innovations responsables (projets à impact) et devant conduire à des partenariats « harmonieux » et équilibrés de l’Afrique avec l’Europe.

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Des témoignages
inspirants

Les intervenants de la première table ronde sur « Innovation, durabilité et climat : quelles contributions du secteur privé africain aux Objectifs du développement durable (ODD) de l’ONU (Organisation des Nations Unies) pour 2030 » se sont ensuite succédé, avec une modération assurée par Tania-Bénédicte M’Baka.

Charlotte Libog, présidente de l’initiative Grenier du Monde, a tout d’abord fait part à l’assistance du rôle éminent des femmes africaines dans la production agricole et la réalisation des ODD, alors même qu’elles n’ont pas de moyens, qu’elles manquent de formation et ont souvent un réel problème d’accès au foncier. Ainsi, par rapport à l’agri-tech, il convient de soutenir les innovations ancestrales, dont le caractère inclusif est par ailleurs indéniable par rapport à une Afrique qui est maintenant dépendante de l’extérieur pour son alimentation.

De son côté, Douglas Mbandiou, président des 10 000 codeurs et directeur général de Newgen, a évoqué l’impératif de sensibiliser au numérique les jeunes africains (600 millions de personnes qui ont aujourd’hui entre 15 et 30 ans), grâce à des ateliers pratiques locaux dispensés par des jeunes, sur des thématiques qui concernent également le développement durable.

Par rapport à cela, Daniel Essaka, responsable des ventes Afrique et Moyen-Orient chez Orange Business, a indiqué qu’il fallait savoir anticiper les besoins de l’Afrique dans les différents projets qui sont menés à bien. Il a ainsi fait état des solutions numériques proposées par son entreprise pour accompagner la réalisation des ODD, notamment en matière de qualité de l’air.

Parlant au nom des jeunes, Béré Touré, étudiant en Master à HEIP, a insisté sur deux points : les entreprises du continent semblent avoir pris conscience de la valeur des ODD (objectifs du développement durable) et donc de la nécessité d’investir dans le capital humain pour que « l’Afrique puisse être un véritable » laboratoire du développement durable ». Partant du constat que plus de 60 % des Africains ont moins de 25 ans, il convient de les accompagner car « former un jeune, c’est dix ans de résilience gagnée »

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« C’est aujourd’hui
le moment d’agir »

Le deuxième panel animé par Patrick Koffi Placktor, a permis des échanges constructifs autour de la thématique du « rôle du capital humain pour accélérer la réalisation des ODD en Afrique »

Stéphane Tiki, président-fondateur de Chaba Consulting Group, a notamment présenté son initiative relative à l’extension du dispositif de l’auto-entrepreneuriat au continent africain. Il a de fait insisté sur la voie de l’entrepreneuriat comme moyen d’émancipation des jeunes sur le continent africain, en particulier pour les femmes qui doivent pouvoir bénéficier de formations adaptées.

Prise de parole de Denis Deschamps, Secrétaire général de Migrations & Climat International. Au centre, on reconnaît Hafsat Abiola, Présidente de Women in Africa. Photo © DR – CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR.

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Hafsat Abiola, Présidente de la fondation Women in Africa, est intervenue par souligner qu’il fallait redonner toute sa place à la communauté et aux associations locales. Selon elle, c’est aujourd’hui le moment d’agir : « soit le continent saisit cette opportunité, soit il la laisse passer » ; sachant qu’il convient aussi de faire émerger davantage de grandes entreprises féminines sur le continent.

Roseline Dieudoné, directrice du développement chez KPMG, a évoqué l’inadéquation entre les formations et le marché du travail, à l’origine de la fuite des cerveaux. Elle a donc proposé d’impliquer davantage les entreprises dans la conception des programmes académiques et de développer des partenariats public-privé pour faciliter l’insertion professionnelle.

Eric Maville, président de SEE-Santé en Entreprise, a exposé la responsabilité sociale des entreprises dans la protection de leur principal actif : le capital humain, notamment les jeunes. Il a ainsi cité un exemple concret en Guinée, où Orange et Sanofi ont collaboré à la numérisation des hôpitaux.

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« Il n’est de richesses
que d’hommes »

Denis Deschamps, Secrétaire général de Migrations & Climat International, a insisté sur la jeunesse comme défi et opportunité pour l’Afrique, considérant qu’« il n’est en fait de richesses que d’hommes », conformément à la célèbre citation du philosophe, juriste et économiste français du XVIe siècle, Jean Bodin.

Aussi, pour que cette jeunesse puisse assurer la durabilité du continent, elle doit être accompagnée dans la mise en œuvre de projets à impact pour l’adaptation climatique, comme ce que Migrations & Climat International s’emploie à faire dans 14 pays africains où elle est implantée.

De même, il convient selon lui de pousser le développement de compétences qui correspondent aux besoins de l’économie, en particulier des entreprises du secteur privé. Enfin, l’adaptation climatique et la durabilité permet très certainement de « donner du sens » aux jeunes Africains qui veulent développer sur le continent une activité créatrice de richesses.

Comme le préconise le rapport édité en 2025 conjointement par la BAD, la CEA, le PNUD et l’Union africaine, il faut donc impérativement investir dans l’éducation « à tous les niveaux » pour tirer parti du dividende démographique et garantir un développement inclusif en Afrique, conclut Denis Deschamps.

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