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Tanger Med : un exemple de co-développement
dans l’Union pour la Méditerranée

Maroc | 23 février 2010 | src.Blog d’Anne-Marie Idrac
Tanger Med : un exemple de co-développement dans l'Union pour la Méditerranée
Tanger - Comme il sied à tout Secrétaire d’État au Commerce extérieur, la française Anne-Marie Idrac voyage beaucoup ! Et comme en plus elle a ouvert son blog (bien plus sympa que les sites officiels !) où elle publie ses Carnets de voyage, voici son dernier billet, écrit à la première personne, et dédié à son récent voyage à Tanger Med, au Maroc…

Photo ci-dessus : Anne-Marie Idrac, Secrétaire d’État au Commerce Extérieur © Blog Anne-Marie Idrac


Carnet de voyage : le Maroc et Tanger Med

Vers le co-développement dans l’Union pour la Méditerranée

par Anne-Marie Idrac, Secrétaire d’État au Commerce Extérieur


Le Maroc est un pays qu’à divers titres je connais assez bien et aime beaucoup. Je m’y suis à nouveau rendue les 14, 15 et 16 février derniers.

Notre relation économique avec le Maroc est en tout point exemplaire : premier fournisseur, premier client, premier contributeur pour l’aide publique au développement, premier investisseur, première destination étrangère pour les étudiants marocains… la France truste les premières places. Les quelques 1.200 implantations françaises représentent plus de 100.000 emplois au Maroc. A juste titre, on parle beaucoup des pays émergents lointains, mais le niveau de nos échanges avec le Maroc est supérieur à celui de notre commerce bilatéral avec le Brésil.

Cette situation est certes le fruit de l’Histoire, une histoire forte entre nos deux pays, confortée par l’excellente relation personnelle entre le Roi et notre Président.

Mais rien n’est jamais acquis, à l’heure où la Chine investit massivement en Afrique, tandis que l’Espagne nous talonne depuis quelques années.

Notre relation originale, il nous faut donc la nourrir et l’enrichir – à la faveur en particulier de grands projets. Les tramways de Rabat et de Casablanca, le futur TGV mobilisent ainsi un milliard d’euros de crédits français à conditions privilégiées, et contribueront au développement local comme aux exportations de nos entreprises du secteur des transports.

A juste titre, les autorités marocaines souhaitent passer d’une simple relation client-fournisseur à de nouveaux partenariats. Je pense, comme eux, que nous avons tout avantage, politiquement et économiquement, à considérer les pays du sud de la Méditerranée comme des alliés pour un développement conjoint, face à nos vrais concurrents communs que sont les pays émergents. C’est ainsi par exemple que nous organiserons début Mai une opération de promotion commune des entreprises françaises et marocaines en direction des pays de l’Afrique francophone.

Tanger Med, nouvelle frontière du développement marocain

Tanger Med est l’un de ces grands projets que j’ai souhaité visiter, dans une optique de co-développement franco-marocain, et méditerranéen. Pour moi qui aime la mer, les ports et la logistique, le projet est spectaculaire, vraiment magnifique !

Ce port est avant tout le fruit de la volonté exemplaire de Sa majesté le Roi de développer la région Nord du Maroc. Avec Casablanca, Tanger est en passe de devenir le deuxième poumon économique du pays.

Dessiné par l’architecte français Jean Nouvel et réalisé par Bouygues, ce port porte bien son nom – posté aux portes de la Méditerranée, sur le Détroit de Gibraltar. Le choix fait pour l’aménagement de ce site, c’est non seulement des investissements énormes, mais d’emblée un très haut niveau technique et d’efficacité, aux meilleurs standards mondiaux.

Tanger Med a vocation à devenir le premier port d’Afrique d’ici quelques années et les autorités marocaines se sont indéniablement donné les moyens de leur ambition, sans la réduire, malgré la crise. L’organisation des trafics maritimes va s’en trouver profondément modifiée.

Naturellement, l’implication de grandes entreprises françaises dans ce projet est essentielle – au premier rang desquelles Bouygues construction, CMA-CGM, et le groupe SNCF, pour le port lui-même, et Renault, pour la partie développement industriel. Mais je note également que sur les 400 entreprises installées dans la zone franche de Tanger, en majorité des PME, près de la moitié (170) sont françaises.

Lors de mes différentes rencontres, avec le Wali de Tanger, avec le Président de la société Tanger Med SA, M. Elhadi, avec la communauté d’affaires tangéroise, j’ai constaté une double envie : celle de nos partenaires marocains de travailler avec la France, et de notre côté celle de tenir, à Tanger, nouvelle frontière du développement marocain, le rang que nous avons dans le reste du Royaume !

Les défis qui s’offrent à Tanger sont importants, nous en avons débattu avec une centaine de responsables marocains et français tous archi-motivés, par l’envergure et la modernité du projet. Le sujet crucial est celui de la formation professionnelle d’ici 2025, plus d’1 million d’emplois seront créés. En outre, la modernisation de toutes les infrastructures, et des services aux entreprises est indispensable pour accompagner le développement de la région.

Le défi de Tanger Med n’est pas seulement celui du Maroc, c’est également un défi pour l’Europe - le type même de réalisation qui donnent corps à notre ambition d’Union Pour la Méditerranée, avec en particulier des liens privilégiés à créer avec le port de Marseille. Depuis le port de Tanger, ce n’est pas seulement l’Espagne qui, à vue d’œil, fait face au Maroc. C’est l’Europe.

PS : Tanger, c’était aussi pour moi le souvenir des tableaux de Matisse ; hélas la pluie et le manque de temps ne m’auront permis qu’un bref aperçu de la médina et de la kasbah, quel charme ! Il faudra y revenir…

Anne-Marie Idrac


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