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Sarkozy et Moubarak veulent que le IIe Sommet UPM œuvre aussi pour « obtenir la paix au Proche-Orient »

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 31 août 2010 | src.leJMED.fr
Sarkozy et Moubarak veulent que le IIe Sommet UPM œuvre aussi pour « obtenir la paix au Proche-Orient »
Paris -

Le président français Nicolas Sarkozy recevait son homologue égyptien Hosni Moubarak, lundi 30 août à l’Élysée. À l’issue de leur entretien, les deux chefs d’État ont annoncé la tenue d’un sommet de l’Union pour la Méditerranée, le 20 novembre à Barcelone, où se trouve le siège de l’UPM, pour faire avancer les perspectives de paix au Proche-Orient. Une annonce d’importance pour l’UPM, dont la posture officielle réfutait jusqu’ici son implication dans le champ politique.

Photo ci-dessus : Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak lors de leur conférence de presse commune, au palais de l’Élysée, le 30 août 2010. © Elysée.fr


Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak, dont les deux pays co-président l’Union de la Méditerranée (UPM) depuis sa fondation en juillet 2008, souhaitent pouvoir ainsi réunir rapidement tous les acteurs du conflit israélo-palestinien, y compris des représentants de l’État hébreu.

"Depuis le temps qu’on parle de ce conflit, tout le monde connaît les paramètres de la paix", a déclaré le président français à l’issue de son entretien avec Hosni Moubarak, appelant de ses vœux des négociations "rapides". "La longueur des pourparlers et l’absence de compromis font le lit de tous les extrémismes, partout dans le monde et notamment dans cette région du monde", a-t-il ajouté.

"Le début de ces négociations ne représente pas la fin du chemin", a tenu à tempérer Hosni Moubarak, qui demande aux deux parties d’être "au niveau des espoirs des deux peuples palestinien et israélien et de l’ensemble des peuples de la région pour une paix juste que [nous] attendons depuis si longtemps".

Après ce rapide séjour parisien, Hosni Moubarak est attendu mercredi à la Maison Blanche pour prendre part à un dîner avec Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le roi Abdallah de Jordanie.

Le repas est censé servir de préambule à la reprise effective des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, annoncée pour le 2 septembre…

Mais, malgré les bonnes intentions affichées de part et d’autre, la perspective d’un accord semble cependant toujours aussi incertaine.

L’UPM vers la fin du déni du politique ?

S’étant présentée depuis sa fondation comme une « Union de projets », essentiellement économiques, l’Union pour la Méditerranée ne prétendait pas, naguère encore, jouer un rôle « visible » dans la solution des divers conflits qui agitent le Bassin méditerranéen.

En fait, il apparaît que les « officiels », bien conscients de la fragilité du processus de partenariat multilatéral que l’UPM entend favoriser, se sont jusqu’ici bien gardés de se lisser entrainer sur le champ politique, se contentant de la non-rupture du processus. Ainsi Henri Guaino, inspirateur de l’UPM, déclarait-il en avril dernier lors du Forum de Paris que « le fait que l’UPM a survécu au conflit de Gaza est presque un miracle ».
http://www.lejmed.fr/Henri-Guaino-au-Forum-de-Paris-L.html

Depuis, et malgré le report à novembre du second Sommet UPM initialement programmé en juin, l’UPM semble malgré tout avancer. Ainsi, le Secrétariat général est-il effectivement installé à Barcelone, au Palau Pedralbès qui dispose désormais… d’un standard téléphonique, et le Secrétaire général Ahmad Massadeh est bien en poste – il y reçoit notamment, cette semaine, le mistr français Eric Besson qui va lui présenter le projet Erasmus-Med –, alors que les rumeurs de l’été le donnaient démissionnaire, quelques mois seulement après sa nomination, car excédé par les lenteurs des États membres à s’accorder sur le financement du fonctionnement du Secrétariat général de l’institution.

Ainsi, maintenant que l’UPM semble avoir stabilisé cette première étape de son installation, et qu’il est donné pour acquis qu’après plusieurs mois de négociations l’on ait enfin trouvé un pays du sud – la Tunisie – acceptant de partager la prochaine co-présidence avec l’Espagne, à partir de novembre, les dirigeants de l’UPM, officiels et officieux, ont-ils peut-être considéré que le temps est venu de desserrer la doxa du tout-économique et du zéro politique en UPM.

Il était temps, car la réalité tournait chaque jour en ridicule les tenants de cette posture du déni intégral. Et conceptuellement, on comprenait mal comment cette communauté naissante, née d’une vision et d’un volontarisme politiques, pouvait s’abstraire, justement, du politique, un paradigme si pregnant dans la culture, l’Histoire et la réalité actuelle du monde méditerranéen.

© Alfred Mignot pour le JMED.fr


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