AfricaPresse.Paris

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Un article de Louise THEWYS, journaliste-stagiaire EFJ-Bordeaux

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Pour l’ancien journaliste et fondateur en 2017 d’Emerging Valley, hub des innovations émergentes entre l’Europe et l’Afrique, et notamment soutenu par les acteurs économiques de l’écosystème métropolitain d’Aix-Marseille, les exemples attestant du dynamisme de la tech africaine sont nombreux.

Le cas du Kenya est peut-être le plus fameux. Comme le rappelle Samir Abdelkrim, ce pays s’est en effet dessaisi progressivement dès 2005 de l’argent liquide, et l’a remplacé par le paiement mobile. Alors qu’au début du processus 99 % de la population n’était pas bancarisée, 42 % de celle-ci avait dès 2012 accès aux services financiers.

Aujourd’hui, l’équivalent de 40 % du PIB du Kenya s’opère par mobile banking. C’est beaucoup plus que Moneygram et Western Union réunis, relève Samir Abdelkrim.

L’exemple pionnier du Kenya a inspiré de nombreux pays africains où les paiements des factures d’eau et d’électricité, voire des impôts, se font en majeure partie via le mobile money, comme le rappelle Omar Cissé.

Ingénieur et créateur de l’entreprise InTouch installée dans cinq pays – Sénégal, Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry, Kenya, Cameroun –, Omar Cissé a aussi lancé un incubateur d’entreprise, dès 2010. Appelé le « TIC de Dakar », le lieu est aujourd’hui l’un des premiers incubateurs de technologie en Afrique Francophone.

« Toucher de manière décentralisée les populations »

Selon lui, avec la crise de Covid-19, « des problèmes au niveau du business » sont apparus. Avec le confinement, très peu de clients procédaient aux opérations de mobile money, du fait que « chacun essaye d’économiser son argent, car on ne sait pas de quoi demain sera fait ».

Omar Cissé, ingénieur, multi-entrepreneur et fondateur du « TIC de Dakar ». © Capture vidéo LT

Face à la pandémie, l’expérience africaine avec le mobile banking s’est tout de même révélée utile. Elle a par exemple permis au président kenyan de demander avec pertinence à ses citoyens de pratiquer le « cashless », c’est-à-dire ne plus commercer avec de l’argent liquide, mais uniquement avec de la monnaie électronique.

Un autre exemple de l’efficacité du numérique en de nombreux domaines, et précisément dans celui de la santé, que rapporte Samir Abdelkrim, est celui du Nigeria qui, en 2014, est parvenu à éradiquer l’épidémie d’Ebola. Selon l’OMS, le pays en est venu à bout en utilisant le numérique, qui a permis le « traçage des cas suspects ». Et plus généralement, grâce au numérique on peut aussi « toucher de manière décentralisée les populations » qui n’ont pas accès au « service de santé régalien ».

Certes, concède le créateur d’Emerging Valley, « avec le Covid-19, les écosystèmes vont souffrir ». Mais la réalité de long terme est irréversible : « le continent africain est parvenu à faire de la révolution numérique un accélérateur de son développement » estime Samir Abdelkrim. Et d’ajouter : « Il doit émerger une communauté de destin numérique entre l’Europe et l’Afrique ! »

Contribuer à l’avancée vers cet objectif est d’ailleurs la raison d’être d’Emerging Valley, qui tiendra son Sommet 2020 les 7 et 8 décembre prochains, dans le cadre prestigieux du Palais du Pharo, à Marseille.

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LIENS UTILES

– Site Emerging Valley
– Site AfricaLink
– Notre dossier EMERGING VALLEY 2019 (6 articles)

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