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#RiseUpDiaspora Paris – Kelly Massol, Cosette Loial-Oualli, Aouatef Khelloqi : trois beaux parcours de femmes entrepreneures

27 janvier 2020
#RiseUpDiaspora Paris – Kelly Massol, Cosette Loial-Oualli, Aouatef Khelloqi : trois beaux parcours de femmes entrepreneures
« Comment les femmes de la diaspora et du Continent s’imposent-elles dans le monde des affaires ? » Tel était le thème du premier panel organisé samedi 25 janvier par le Club Efficience dans le cadre du « Rise Up Diaspora week-end » organisé à Paris, au Grand Hôtel Intercontinental de l’Opéra. Témoignages de femmes qui se battent au quotidien.

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Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris
@PresseAfrica

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« Mon rêve, c’était de voir les produits capillaires de ma société entrer à Monoprix et, depuis mercredi dernier, ce rêve est devenu réalité. Toutes les femmes noires et métisses peuvent désormais trouver près de chez elles des produits accessibles ».
Fondatrice des Secrets de Loly, Kelly Massol n’est pas peu fière de ce premier grand succès qui la conforte dans sa démarche offensive. « J’ai créé ma société Les Secrets de Loly dans ma cuisine, avec 1 500 € seulement en 2009 et nous sommes présents à ce jour dans 400 points de distribution en France, en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne ».

Mais il a fallu batailler ferme tous les jours pour en arriver là. « Les banques ne m’intéressent pas : elles se refusaient à me prêter au début le moindre centime et m’ouvrent aujourd’hui leurs portes alors que je fais 2 millions de chiffre d’affaires. Les banques ne prêtent pas aux Noirs et encore moins aux femmes noires, voilà la réalité du terrain, lâche-t-elle. Je compte donc sur la diaspora, ma communauté et les clientes ». La rage de vaincre lui aura cependant permis de surmonter toutes ces difficultés et de faire finalement son petit bonhomme de chemin.

Quelles sont les prochaines étapes du développement de sa société ? « Être présente demain dans quelque 500 salons de coiffure, m’installer en Angleterre, puis partir à la conquête des États-Unis pour y apporter une “french Caraîbes touch” et leur montrer l’excellence française ». Rien de moins !

« Des stratégies diverses,
mais toujours 100 % féminines »

« Ce n’est pas évident de s’imposer dans une société dirigée par des hommes », renchérit Cosette Loial-Oualli, originaire de la Guadeloupe, qui – confrontée aux mêmes difficultés – invite ses sœurs à « avoir un tempérament de battante et à vivre leurs rêves ! ».

Cosette se retrouve veuve assez jeune, avec trois enfants à charge, et prend rapidement conscience qu’il lui faut « devenir son propre patron » pour s’en sortir, même si elle regrette que « les femmes entre elles manquent bien souvent de solidarité ou plus exactement, même si le terme est un peu galvaudé, de bienveillance ».

Elle crée donc en 2006 sa première entreprise, une boutique de prêt-à-porter haut de gamme. « J’en ai eu le courage car je savais que c’était un projet totalement innovant ». La suite ne sera pas facile car « je cassais les codes de l’entrepreneuriat et marchais sur les plates-bandes de gens qui, de père en fils, s’approprient les affaires sur notre territoire en Guadeloupe ».

Présidente de Bulle de Soi Event, elle a lancé en 2017 le « Salon Madame » dédié bien sûr à la femme avec pour première marraine Kareen Guiock, Sonia Rolland pour la deuxième édition, puis Fatou N’Diaye pour la troisième édition.
« Le but est de se rencontrer, de réseauter et de monter des stratégies diverses, mais toujours 100 % féminines. J’ai décidé d’exporter ce concept en France métropolitaine en organisant ma 4e édition les 14 et 15 juin prochains à Paris. Un Salon consacré à tout l’univers de la femme : beauté, santé, cheveux, sports, etc ».

« C’est le digital qui va sauver le Continent »

« En tant que femmes, on produit énormément car on doit sans cesse prouver deux fois plus. On est dans le game, mais ont doit le prouver en permanence », souligne pour sa part Aouatef Khelloqi, CEO de Mugen Lab et membre fondateur de Maroc Impact, spécialisée dans la production digitale et l’inclusion numérique des populations marginalisées.
Basée à Casablanca, mais bien souvent présente à Paris ou en déplacement en Afrique, la jeune Marocaine s’évertue – comme elle le dit - à « construire un écosystème pour développer l’entrepreneuriat féminin » en Afrique et il y a du travail au quotidien.

« Sur le Continent, on ne parle désormais que du digital et c’est le digital qui va sauver le Continent », assure-t-elle, bien consciente que les femmes – dans ce milieu là comme dans tant d’autres – doivent se battre davantage que les hommes pour se faire une place dans les affaires.

« Au Maroc, avoue-t-elle ainsi, les femmes ne représentent aujourd’hui que 10 % des entrepreneurs. C’est dire qu’elles sont pratiquement invisibles et doivent mettre les bouchées doubles pour percer et réussir dans le monde de l’entreprise. »
Elle n’en rend pas moins hommage au Roi Mohammed VI qui « a clairement exhorté – depuis octobre dernier – les banques à travailler avec les TPE et les PME qui représentent 95 % de l’activité économique du pays » où beaucoup d’affaires relèvent encore du secteur informel que l’on peut, par définition, très difficilement évaluer.

« Une banque française, la Société Générale en l’occurrence, qui est implantée dans pas mal de pays de l’Afrique sub-saharienne, souligne-t-elle, a cependant compris tout l’intérêt qu’il y a à aider les femmes à entreprendre et donc à leur octroyer des prêts pour faire du business inclusif. »

Responsable éditorial du Point Afrique, Malick Diawara, qui modère ce premier panel en profite pour faire observer à tous que « la bonne démarche est d’abord d’essayer de comprendre comment les mondes africains fonctionnent : il y a une réalité visible et une réalité cachée. Or la majorité des personnes qui travaillent dans le secteur informel ne sont pas recensées. Ce qui veut dire que tous les chiffres donnés à ce sujet sont donc faux ».

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LIENS UTILES

 www.secretsdeloly.com
 www.salonmadame.fr
 www.marocimpact.com

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CLUB EFFICIENCE : https://club-efficience.com/fr/accueil/

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