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Chypre, ARYM, Turquie, Europe, ONU… Repères sur la diplomatie du nouveau gouvernement grec

Grèce | 2 décembre 2009 | src.Grèce Hebdo
Chypre, ARYM, Turquie, Europe, ONU… Repères sur la diplomatie du nouveau gouvernement grec
Athènes - Constitué après la victoire des socialistes (PASOK) aux élections législatives du 4 octobre 2009, le nouveau gouvernement grec, dirigé par le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Georges Papandréou [photo], a déjà développé une intense action diplomatique sur les questions et les pays « sensibles » – Chypre, ARYM, Turquie, Europe, ONU… En voici les premiers repères, extraits de « Grèce Hebdo ».

Chypre et la Turquie

Georges Papandreou, a effectué, le 19 et 20 octobre à Chypre, sa première visite officielle, en tant que Premier ministre. Dès son arrivée à Nicosie, il a assuré le président chypriote, Dimitris Christofias, de la volonté de la Grèce de se tenir activement à ses côtés. Lors de leur entretien, ils ont constaté la complète identité de vue sur la question chypriote et autres dossiers internationaux, comme l’évaluation en décembre par le Conseil européen, du parcours européen de la Turquie.

A ce sujet, Christofias a indiqué que l’objectif "n’est pas de punir la Turquie, mais d’utiliser la date-limite de décembre pour promouvoir la question chypriote". A son tour, Papandréou a souligné que sa priorité était de soutenir les efforts pour une solution juste et viable de la question chypriote, en complète harmonie avec l’acquis communautaire. Il a ajouté que la Grèce et Chypre considèrent que la perspective européenne de la Turquie serait au bénéfice des deux pays. La visite de Premier ministre grec s’est achevée par un discours devant le Parlement Chypriote.

Promotion de l’intégration européenne des Balkans

La détermination du gouvernement grec de promouvoir le parcours européen de tous les pays des Balkans occidentaux a été au centre du voyage du ministre adjoint des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, en Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine et Albanie du 18 au 20 novembre.

Droutsas a eu l’occasion de présenter la proposition grecque « Stratégie 2014 », une feuille de route pour les pays balkaniques, visant à leur adhésion à la famille européenne d’ici à 2014, cent ans après le déclenchement de la Première Guerre Mondiale. A Belgrade, Droutsas a souligné aux dirigeants serbes que la Grèce considère l’adhésion de la Serbie à l’UE comme un impératif régional et européen.

‘‘Nous attendions depuis longtemps que la Grèce assume de nouveau un rôle protagoniste dans les Balkans », a réagi le ministre des Affaires étrangères, Vuk Jeremic. A Monténégro, lors de son entretien avec le Premier ministre, Milo Djukanovic, Droutsas a réitéré la volonté sincère de la Grèce pour l’adhésion de l’ARYM (Ancienne République Yougoslave de Macédoine) à l’UE, à la condition préalable du règlement de la question du nom.

La participation grecque aux missions internationales

Le Conseil gouvernemental des Affaires étrangères et de la Défense (KYSEA) a adopté en novembre des décisions concernant la présence de la Grèce aux missions internationales placées sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le ministre de la Défense, Evanghelos Venizélos a annoncé la prolongation pour 2010 de la participation de la Grèce à l’opération de l’UE pour la lutte contre la piraterie et à l’opération de l’OTAN contre le terrorisme. La Grèce assumera également, à partir de 2012, le commandement de la Force de réaction rapide de l’OTAN.

Concernant la force grecque en Afghanistan, le KYSEA a rejeté le projet de son départ de Kaboul. Par ailleurs, la Grèce envoie des formateurs supplémentaires et du personnel sanitaire et contribuera avec 3 millions d’euros au Fonds de réorganisation de l’armée afghane.

La restitution de biens culturels revendiquée à l’ONU

Le représentant permanent de la Grèce aux Nations unies, l’ambassadeur
Anastassios Mitsialis, a présenté à la 64e AG de l’ONU, un projet de résolution pour la restitution de biens culturels à leur pays d’origine.

Il a souligné que la culture est l’âme des nations et que l’histoire et dénoncé l’appropriation illégale des biens du patrimoine. L’heure d’une telle résolution est venue, puisque la communauté internationale démontre plus de sensibilité sur cette question, et la volonté de la part des Etats de restituer des antiquités volées à leur pays d’origine est apparente. Anastassios Mitsialis a également invité les Etats à continuer leur coopération, dans un esprit de compréhension mutuelle et à lutter contre le trafic des biens culturels.

Du Mur de Berlin au mur de Chypre

Le Premier ministre, Georges Papandréou, a assisté le 9 novembre aux célébrations pour le 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Papandréou a salué ‘‘le jour historique où les citoyens allemands et européens se sont dressés afin d’ouvrir l’horizon pour la Démocratie et la Liberté’’.

‘‘En tant que Grecs et Européens, nous devrons crier : abattez le dernier mur, celui qui divise Chypre en deux. Il ne peut exister une Europe avec des murs et des armées d’occupation. L’Europe de la Liberté, l’Europe unie n’élève aucun mur" a-t-il souligné.

Préparation du Conseil de l’OSCE

Le ministre adjoint des Affaires étrangères et représentant spécial de la présidence de l’ Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Dimitris Droutsas, s’est rendu le 6 novembre à Vienne, quartier général de l’OSCE, pour la préparation de la réunion du Conseil des ministres des AE de l’OSCE qui aura lieu le 1-2 décembre à Athènes.
A Athènes, des décisions seront prises sur la nouvelle architecture de l’Europe, connue comme "procédure de Corfou".

Rappelons qu’en juin dernier, à Corfou, les ministres de l’OSCE ont pris l’engagement de faire preuve d’une volonté politique pour relever et résoudre les défis de sécurité auxquels ils sont confrontés, guidés par l’esprit d’une sécurité indivisible, globale et coopérative.

S’adressant à une session spéciale du Conseil permanent de l’OSCE à Vienne, Droutsas a présenté les positions de base et les priorités de la présidence grecque, soulignant la nécessité pour l’OSCE d’avoir de résultats concrets sur le terrain. Les défis actuels de l’OSCE sont le rétablissement de la stabilité et la sécurité en Géorgie et le Caucase du Sud et le règlement du conflit en Transnistrie.

Les priorités de la Grèce au sein de l’UE

Après avoir présenté le 22 octobre les axes principaux de la politique étrangère grecque, le ministre adjoint des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas (photo), a saisi l‟occasion, en marge des travaux du Conseil européen sur les Affaires générales et relations extérieures, qui s’est tenu le 26 et 27 octobre au Luxembourg, pour présenter quelques priorités de la
politique grecque au sein de l’UE.

Droutsas a souligné que la Grèce recherche le renforcement de la coopération des “27” dans la lutte contre l’immigration clandestine, l’un des dossiers majeurs du Sommet de l‟UE le 29 et 30 juillet à Bruxelles. Il a déclaré que la Grèce a déposé des propositions précises en notant que le niveau de coopération que manifeste à l’heure actuelle la Turquie avec l‟UE
et bilatéralement avec la Grèce n’est pas satisfaisant.

A propos du Traité de Lisbonne, Droutsas a déclaré qu’Athènes veut une Europe forte sur la scène internationale, avec une forte présence de la Grèce dans les organes communautaires.

Concernant la position de l’UE au Sommet de Copenhague sur le changement climatique, le ministre a rappelé que le gouvernement grec s’est engagé à changer radicalement la politique du pays en matière d’environnement et de changement climatique, afin que la Grèce se place à l’avant-garde des initiatives pour combattre le phénomène.

En ce qui concerne les Balkans, le ministre a exprimé la volonté de la Grèce de jouer le rôle de protagoniste dans la région et en particulier dans l’optique des processus d’adhésion de ces pays.

« Nous voulons renforcer le rôle de l’ONU »

Le 24 octobre, à l’occasion du 64e anniversaire de la fondation de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le ministre adjoint des Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu.

Le ministre a déclaré que « la fondation de l’ONU, est une grande réussite et un point de repère pour l’humanité. C’est un forum où toutes les nations, égales entre elles, confrontent la réalité avec honnêteté, solidarité et respect mutuel. La Grèce est un fervent partisan de la coopération internationale. Nous voulons renforcer le rôle de l’ONU et nous considérons que les interventions unilatérales perpétuent les problèmes, alimentent la violence et portent atteinte à la coexistence pacifique », a conclu le ministre.

Un message de bonne volonté au peuple turc

D’Istanbul, où il se trouvait le 9 octobre pour la rencontre informelle des ministres des Affaires étrangères de la Coopération interbalkanique, le Premier ministre grec et ministre des A.E., George Papandréou, a envoyé un message au peuple turc pour l’assurer de sa volonté non pas d’exploiter mais de résoudre les problèmes existants entre les deux pays.

A ce sujet, Papandréou a mentionné la question chypriote, les relations bilatérales, la nécessité du respect absolu des frontières et de l’intégrité territoriale, ainsi que le respect des libertés religieuses, du Patriarcat œcuménique et de la Faculté Théologique de Chalki. « Tout ceci, a-t-il souligné, est dans le cadre des obligations de la Turquie dans sa marche vers l’UE. »

Papandréou s’est entretenu aussi pendant plus d’une heure avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.

Les deux hommes ont rappelé à un tour complet d’horizon de tous les dossiers des relations gréco-turques. Papandréou a insisté que la Grèce a prouvé vouloir de bonnes relations avec la Turquie et soutient sa marche européenne. Toutefois, la Turquie doit à son tour aussi faire les pas qu’exige l’Europe afin que sa marché d’adhésion avance. Informant la presse grecque, Papandréou a déclaré avoir retenu de son entretien que son homologue turc a la volonté politique d’aider au règlement des problèmes, ‘‘bien qu’il reste à ce que cela se traduise dans les actes’’.

A Istanbul, le Premier ministre a été également reçu par le patriarche œcuménique, Bartholomeos 1er.

Le préalable à l’adhésion de l’ARYM à l’UE

Commentant les rapports de suivis annuels de la Commission européenne concernant les candidatures d’adhésion à l’Union Européenne, le ministre adjoint aux Affaires étrangères, Dimitris Droutsas, a déclaré :

‘‘J’aimerais souligner que la volonté de la Grèce est de promouvoir le parcours européen, le parcours d’adhésion de tous les pays d’Europe du Sud-est. Dans ce contexte, la Grèce, le gouvernement grec ont entrepris des actions concrètes et il y une proposition très précise qui a été faite par le Premier ministre au sujet d’une date importante, à savoir 2014. Dans ce parcours, la condition est que tous les pays se préparent efficacement et remplissent les critères requis. Plus spécifiquement, en ce qui concerne l’Ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM), cela signifie le règlement de la question du nom. C’est une condition préalable.

S’agissant de cette question, la position de la Grèce est bien connue et claire. La ligne nationale rouge est claire et bien connue. En ce qui concerne l’ouverture des négociations d’adhésion, cela relève de la compétence exclusive des Etats membres de l’Union européenne et donc de la Grèce.’’

France - Grèce : vers un accord de défense et de sécurité ?

L’importance stratégique de la coopération entre la Grèce et la France a été
confirmée lors de la rencontre du ministre grec de la Défense, Evangelos Venizelos, avec son homologue français, Hervé Morin, en visite en Grèce le
23 novembre.

Leurs discussions ont porté sur tous les sujets qui intéressent les deux pays, ainsi que sur les programmes d’armements en cours. Morin a proposé à la Grèce un projet qui permettrait la signature dans quelques mois d’un accord de défense et de sécurité, créant ainsi « un socle commun » de relations bilatérales.

A propos du programme des frégates FREMM, Venizelos a exprimé la volonté de continuer les négociations, à condition que la Grèce participe au maximum à leur construction. Concernant la lutte contre l’immigration clandestine, Morin a déclaré que la France était prête à participer à la surveillance de l’espace maritime de la mer Égée.

Synthèse : leJMED.fr - Source : Grèce Hebdo - © Photo : PS

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