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Rémy RIOUX, DG : Comment l’AFD transforme 2 Mds € de crédits budgétaires en 25 Mds € de financement pour la politique de développement de la France

15 mars 2025
Rémy RIOUX, DG : Comment l'AFD transforme 2 Mds € de crédits budgétaires en 25 Mds € de financement pour la politique de développement de la France

Rémy RIOUX, Directeur général de l’AFD, s’apprêtant à prendre la parole au prestigieux « Paris Defence and Stategy Forum » (11-13 mars 2025). Photo © DJulius Conseil.

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En ce moment de crises multiples, internationales et nationales, celle relative à la dette de la France et aux voies pour la réduire de 50 milliards d’euros en une année, suscite des controverses d’experts, mais aussi des bavardages mal informés, voire malveillants… Reste l’incontournable réalité des chiffres, comme le rappelle Rémy RIOUX, DG de l’AFD.

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par Denis Deschamps, pour AFRICAPRESSE.Paris
@DjuliusD / @Africa_Presse

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L’Académie de défense de l’école militaire (ACADEM) a organisé du 11 au 13 mars 2025, à l’École militaire à Paris, une nouvelle édition de son prestigieux « Paris Defence and Stategy Forum », consacré cette année à la thématique de « l’Europe à la croisée des chemins ».

Ouvert par le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, ce forum a été l’occasion d’une réunion remarquable des chefs des états-majors militaires des pays européens (le chef d’état-major de l’OTAN n’était cependant pas présent) et également de l’organisation d’ateliers techniques, ainsi que de conférences destinées à un public d’experts venus de nombreux pays.

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La France maintient
ses engagements

Au moment même où certains acteurs du débat public national – à commencer par la très institutionnelle Cour des Comptes – émettent à l’adresse de l’Agence Française de Développement (AFD) des critiques portant sur plusieurs aspects de son fonctionnement et de ses pratiques (manque de transparence, orientation des financements, problèmes de gouvernance et de pilotage, évaluation de l’impact…) la prise de parole de Rémy RIOUX, Directeur général de l’AFD – – intitulée « Le nouveau rôle (possible) de la politique de développement de la France et de l’Europe, dans un monde en fragmentation » – aura eu le mérite de rappeler quelques vérités parfois oubliées…

Après avoir rappelé le virage radical, d’une part, des Étatsuniens par rapport à la politique reposant sur la trilogie « Diplomatie, Défense, Développement » qu’ils avaient initiée au début des années 2000 en Afghanistan, et, d’autre part, des Britanniques, qui se sont récemment engagés dans le réarmement, Rémy Rioux a souligné la permanence de la politique internationale française de développement, telle que définie par la loi du 4 août 2021.

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Agir « pour assurer la paix
et le développement »

Aux termes de cette loi, en effet, la politique internationale de la France est d’agir « pour assurer la paix et le développement dans le monde, en complément de son action diplomatique et militaire ».

Autrement dit, la France intervient pour :
- Prévenir les crises, grâce à son action volontariste sur leurs causes (compte-tenu aussi des enjeux de sécurité) ;
- Gagner la paix, autrement dit par le financement des efforts de guerre et le renforcement du « nexus » humanitaire – développement dans les crises ;
- Mettre son influence  soft power ») au service du développement de partenariats internationaux autour de projets internationaux communs, axés sur l’investissement solidaire durable.

Pour cela, dans un monde désormais en grande fragmentation, qui est marqué à la fois par une forte évolution démographique (avec un accroissement notable des classes moyennes) et par une fin du multilatéralisme voulue par l’administration Trump.2, l’Agence française de développement (AFD) développe son action durable et responsable dans 150 pays (et 11 DOM-TOM), grâce à ses 5 000 collaborateurs et aux différents moyens d’intervention dont elle dispose en tant que banque du développement, qu’il s’agisse de son fonds MINKA pour la résilience des territoires en crise, ou bien de ses différents instruments bancaires (prêts, garanties, investissements en fonds propres…).

À ce titre, comme l’indique Rémy Rioux, l’AFD ne bénéficie en fait que de 2 Milliards d’euros de crédits budgétaires qui lui permettent d’avoir un effet de levier suffisant pour proposer in fine jusqu’à 25 Milliards d’euros de financements – grâce aux 12 Milliards d’Euros de cofinancements qu’elle parvient à mobiliser en plus des 13 Milliards d’Euros qu’elle lève – pour assurer cette politique internationale de la France pour le développement, qui se distingue de la politique humanitaire que les américains pratiquaient, avant que l’administration Trump.2 ne mette brutalement fin à l’US Aid (fondée sur des dons).

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NDLR - La loi de finances pour 2025, officiellement promulguée et publiée au Journal officiel le 14 février dernier, stipule que la part du budget de l’aide publique au développement sera réduite de 2 milliards d’euros sur un budget total de 6 milliards.

Ainsi, proportionnellement à la part actuelle de l’AFD dans le budget total de l’aide publique au développement, soit 2,3 milliards d’euros (38,33 %) sur un budget total de 6 milliards, l’AFD subira 38,33 % de la réduction totale de 2 milliards d’euros, donc environ 766,67 millions d’euros.

Cette diminution significative du budget de l’AFD aura probablement un impact important sur ses capacités opérationnelles et ses projets en cours et futurs. Mais l’on peut aussi compter sur le savoir-faire aguerri des collaborateurs de l’AFD pour limiter les dégâts… en attendant les jours du retour à meilleure fortune.

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CAAP 17 Paris / J-2 pour s’inscrire à la XVIIe Conférence des Ambassadeurs Africains sur « Les nouveaux défis du financement de l’Afrique », le 19/03

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