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Réformes et modernisation des infrastructures au cœur des recommandations du FMI à l’Algérie

Algérie | 6 novembre 2010 | src.FMI
Réformes et modernisation des infrastructures au cœur des recommandations du FMI à l'Algérie
Alger -

L’Algérie devra continuer à utiliser son matelas financier pour poursuivre son programme d’investissements publics, a recommandé jeudi 4 novembre 2010 une mission du Fonds monétaire international (FMI), à l’issue d’un séjour de plusieurs jours à Alger. Cet investissement est pourvoyeur d’emplois à moyen terme, selon le FMI, et permettra l’amélioration du niveau de vie des Algériens. Mais l’institution monétaire internationale pointe du doigt les carences constatées en matière d’efficacité dans l’investissement et conseille une plus grande vigilance en la matière.

Photo ci-dessus : Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du FMI, était en visite à Alger les 3 et 4 novembre 2010 © FMI, Archives 2009


Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du FMI, a fait le déplacement en personne pour rencontrer les autorités algériennes à l’occasion de la fin de la mission du FMI, qui a séjourné à Alger du 20 octobre au 2 novembre 2010 pour conduire les discussions dans le cadre des consultations annuelles au titre de l’Article IV (1).

La « Déclaration finale de la mission du FMI » relève relève les points de satisfaction et énonce des recommandations.

Côté satisfecits :

Les performances macroéconomiques de l’Algérie restent solides en 2010 :

• la croissance hors hydrocarbures devrait atteindre plus de 5%, grâce à une bonne performance des secteurs tirés par le programme d’investissements publics (PIP). D’autre part, la production des hydrocarbures devrait se stabiliser, et conduire à une croissance du PIB global de 3,3% ;

• l’inflation est en baisse (4,6% en moyenne annuelle) en raison de la baisse des prix des aliments frais. L’inflation hors aliments frais demeure relativement modérée grâce à une politique monétaire prudente, un soutien aux prix de certains produits alimentaires de base et le contenu élevé en importations des dépenses publiques ;

• la position extérieure s’est améliorée par rapport à 2009 et reste très confortable, avec des réserves internationales atteignant 157 milliards de dollars à fin septembre 2010. Le solde courant s’est fortement amélioré en raison de la hausse des prix des hydrocarbures et une légère baisse des importations ;

• malgré l’augmentation des recettes d’hydrocarbures, la position budgétaire restera déficitaire en raison d’une augmentation soutenue des dépenses publiques, y compris une hausse des rémunérations dans la fonction publique. Cependant, le déficit budgétaire se réduira en 2010 à 4 % du PIB - contre un déficit de 6,8 % du PIB en 2009.

En 2011, le secteur hors hydrocarbures devrait continuer à enregistrer une bonne performance, équivalente à celle de cette année. Le secteur des hydrocarbures devrait également connaître une légère amélioration de son activité et contribuer à une croissance globale de 3,7%.

Côté recommandations :

• La politique budgétaire en 2011 devrait avoir comme principal objectif de poursuivre l’effort de modernisation des infrastructures tout en continuant à renforcer la maîtrise des dépenses. Dans le but d’assurer la viabilité à long terme des finances publiques, il serait indiqué de rationaliser davantage et mieux cibler les dépenses publiques courantes, et poursuivre le renforcement de la mobilisation des recettes hors hydrocarbures.

• L’orientation dominante de la politique monétaire en 2011 devrait être de continuer à contrôler l’excès de liquidité et les pressions inflationnistes qui pourraient apparaitre après les importantes hausses des salaires dans la fonction publique et les principaux secteurs économiques. Par ailleurs, la Banque d’Algérie continue à maintenir le taux de change effectif réel proche de son niveau d’équilibre.

• Afin de renforcer les perspectives de croissance à moyen terme pour réduire le chômage et augmenter les niveaux de vie des populations, l’Algérie devra poursuivre son programme d’investissements publics, tout en veillant à son efficacité, et approfondir les réformes structurelles, visant en particulier à améliorer le climat des affaires. De telles actions favoriseront le développement de l’investissement privé et la diversification de l’économie, et amélioreront sa compétitivité et son attractivité pour les investisseurs étrangers. Le FMI continuera de soutenir les efforts importants du gouvernement et de la Banque d’Algérie pour renforcer la solidité et l’efficacité du secteur bancaire.

• La mission encourage enfin les autorités à poursuivre leurs efforts d’intégration de l’Algérie dans l’économie régionale et mondiale.

1 - Conformément aux dispositions de l’article IV de ses Statuts, le FMI procède, en général tous les ans, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui est soumis à l’examen du Conseil d’administration. À l’issue de cet examen, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d’administration, résume les opinions des administrateurs et ce résumé est communiqué aux autorités du pays.


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