REF 2024 à Paris - Du Maghreb à l’Afrique du Sud, des personnalités françaises échangent sur le Continent…
De gauche à droite sur la photo : Laurent Benarousse, Laurent Saint-Martin, Michel Foucher, Mme Sophie Sidos, Laurent Pic, David Martinon, Christophe Lecourtier. Photo © DJulius
.
par Denis Deschamps,
Fondateur de Djulius Conseil
.
Cette réunion regroupait plusieurs personnalités autour de Sophie Sidos (CCE) et de Michel Foucher (MEDEF).
Christophe Lecourtier, Ambassadeur de France au Maroc (Rabat), a fait état de la relation apaisée et désormais constructive entre la France et la Maroc, particulièrement après la « clarification » de la position française à propos du « Sahara occidental » – qualifié de « territoires du sud » par la Maroc, il s’étend sur une superficie de 266 000 Km² – sur lequel la souveraineté marocaine a été récemment reconnue par le Président de la République française. Une nouvelle ère de partenariat et d’alliance entre la France et la Maroc s’ouvre de ce fait... avec des projets à développer dans ces territoires du sud dans les secteurs de l’énergie, de l’halieutique, des infrastructures et de la formation-éducation. L’ambassadeur a ainsi exprimé que le « retour gagnant de la France au Maroc » devait permettre à ses entreprises de s’engager « Go south » !
Aussi, à cet égard, l’ancien ambassadeur de France en Algérie (Alger), François Gouyette, a noté que la réaction de l’Algérie à l’annonce du partenariat renouvelé de la France avec le Maroc avait été somme toute modérée, compte tenu notamment de l’élection présidentielle à venir en Algérie, le 7 septembre prochain
David Martinon, ambassadeur en Afrique du sud (Pretoria) a, pour sa part, fait état du pragmatisme économique de son pays de résidence. L’Afrique du sud est ainsi la première économie du continent africain, disposant d’un véritable état de droit et aussi d’un marché très dynamique et d’infrastructures de qualité, avec un système bancaire et assurantiel particulièrement robuste.
Laurent Pic, ancien représentant de la France à l’OACI (cf. La convention de Chicago, dont le rôle est d’établir le cadre réglementaire mondial de la sécurité de l’aviation civile internationale) a souligné les apports du multilatéralisme, dans un contexte où ce dernier est largement contesté par des puissances comme la Russie et la Chine. Il a aussi souligné que cette organisation lutte contre le dérèglement climatique en soutenant la décarbonation du transport aérien, grâce au recours aux carburants verts qui peuvent être fournis par l’Afrique, avec le soutien notamment de l’AFD.
Laurent Saint-Martin, Président de Business France, a quant à lui particulièrement insisté sur le rôle de son organisme dans le domaine de la veille sur le risque géopolitique, moyennant une présence assurée par les bureaux de BF à l’étranger et également les personnels du VIE (Volontariat international en entreprise) qui appuient les actions d’intelligence économique offensive de la Team France Export (TFE).
Aussi, il a insisté sur la nécessité d’anticiper et d’agir de manière contracyclique pour dégager de nouvelles opportunités de marchés au regard de l’évolution des contextes (Pandémie du Covid19, Guerre Ukraine-Russie)
Enfin, représentant de Roland Berger, Laurent Benarousse a rappelé le besoin de stabilité des chefs d’entreprise qui se traduit par l’examen des scenarii possibles à l’international. Ainsi, s’agissant de l’élection américaine où l’hypothèse de la réélection de Donald Trump peut se traduire par :
> une très forte réduction des contraintes environnementales et de RSE sur les entreprises américaines ;
> le développement de l’exploitation des énergies fossiles et une plus grande liberté donnée à la constitution de Trusts ;
> une très forte augmentation des droits de douanes à l’entrée des États-Unis, avec des conséquences majeures sur les PIB des pays impliqués dans le commerce mondial et des changement importants dans les chaînes d’approvisionnement.
Michel Foucher (MEDEF, ancien ambassadeur en Lituanie) a rappelé en conclusion que les intérêts de la France en Afrique étaient concurrencés par la Russie, la Chine, l’Iran et la Turquie… et qu’il fallait désormais compter sur le numérique et une jeunesse africaine qui est en désir d’une « nouvelle indépendance » et d’une « nouvelle société" ».
.
.