Premier financement de la BEI à la « Tunisie nouvelle » : 163 M€ pour les routes et l’emploi
Tunis – Ce vendredi 24 juin 2011, Philippe de Fontaine Vive, vice-Président de la Banque européenne d’investissement (BEI) et « patron » de la FEMIP, a signé à Tunis, avec Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la coopération internationale, un contrat de 163 M€, soit 325 millions de dinars tunisiens, pour soutenir le développement économique, l’emploi et la modernisation routière de la Tunisie.
Outre son montant, cette signature de la BEI revêt une importance particulière : elle constitue une marque de confiance dans la transition démocratique, amorcée en Tunisie avec la « Révolution du jasmin ».
Photo ci-dessus : Philippe de Fontaine Vive (à gauche), VP de la BEI et « patron » de la FEMIP, et Philippe Maystadt, Pdt de la BEI, lors de la conférence annuelle de février 2011, annonçant déjà le doublement des financements mis à disposition de la Tunisie, dès 2011. © Alfred Mignot - juin 2011
Ce premier financement est en effet une réponse concrète de la BEI-FEMIP aux aspirations du Printemps arabe, tel qu’annoncé dès février 2011 à Bruxelles, à l’occasion de la conférence annuelle de la BEI.
Depuis, d’autres autorités européennes ont conforté cette position de première ligne : ainsi, le 8 mars dernier, l’engagement de l’Union européenne a été formalisé par la communication intitulée « Partenariat pour la démocratie et une prospérité partagée », complétée le 25 mai par une nouvelle version de la politique européenne de voisinage.
De plus, mardi 7 juin 2011, Catherine Ashton, Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, et vice-présidente de la Commission, a constitué un groupe de travail pour le sud de la Méditerranée, afin qu’il « veille à ce que les propositions que nous avons formulées à l’occasion de notre récent bilan de la politique européenne de voisinage soient effectivement mises en œuvre, et qu’il ait une vision claire de la stratégie que nous avons définie pour toute la région du Sud de la Méditerranée.
Enfin, l’action rapide de la BEI s’inscrit aussi dans le sillage de la mobilisation internationale du G8 de Deauville, 27 mai dernier, où fut décidée la mise à disposition de 20 milliards de dollars pour soutenir le « Printemps arabe »
Philippe de Fontaine Vive, VP de la BEI et « patron » de la FEMIP, qui avait annoncé dès février le doublement, dès 2011, des financements mis à disposition de la Tunisie, a commenté cette signature en soulignant que « ce premier financement de l’après-Deauville est hautement symbolique. Il est la concrétisation de notre engagement vis à vis des Tunisiens. Notre mission est d’apporter à la jeune génération de nouvelles perspectives d’avenir. La formation, l’emploi, la sécurité et la modernisation des infrastructures du pays sont essentiels au développement économique et social de ce pays »
Une priorité « post-révolutionnaire » :
les investissements créateurs d’emploi
De fait, ces premiers 163 M€ mis à disposition de la « Tunisie nouvelle » contribueront à la réalisation de plusieurs projets visant à bénéficier directement aux Tunisiens :
• la modernisation et réhabilitation du réseau routier de l’ensemble du territoire tunisien (19 371 km de routes), y compris le revêtement de pistes agricoles à l’intérieur du pays ;
• le développement économique des régions défavorisées de Tunisie, en facilitant leur désenclavement ;
• le soutien à l’activité des entreprises de travaux publics avec le maintien et la création de plusieurs milliers d’emplois répartis à travers le pays ;
• l’amélioration de la sécurité par l’aménagement des infrastructures routières en fonction des exigences de sécurité et en traitant les points noirs routiers.
On le voit, l’essentiel des projets concerne les infrastuctures routières et les régions jusqu’ici défavorisées. Ce choix n’est évidemment pas dû au hasard : comme le fait remarquer en aparté un cadre dirigeant de la BEI, « les travaux routiers sont plus créateurs d’emplois que d’autres… » Or, privilégier les investissements rapidement créateurs d’emploi, c’est précisément l’une des priorités que s’est assignée la BEI, ainsi que cela fut expressément énoncé lors de sa conférence annuelle, en février.
Dans le même esprit, d’autres implications concrètes de la BEI suivront cette signature, conformément aux engagements de la BEI du 3 mars 2011, centrées sur l’aide aux PME, le développement du micro-crédit, l’emploi et l’industrie, avec un nouveau financement pour le Groupe chimique.
Après Tunis, le prochain rendez-vous de l’Après-Deauville sera Bruxelles, le 12 juillet 2011, avec la « Ministérielle FEMIP », réunion annuelle réunissant les Ministres des Finances des pays méditerranéens.
Au programme de cette réunion : la stratégie et l’action concrète de la BEI en Méditerranée, en termes de bilan et d’activité d’ici à 2013. La BEI et la Tunisie proposeront lors de cette réunion de tenir à Tunis une conférence régionale sur le financement des Petites et Moyennes Entreprises. Ces fameuses TPE-PME dont on sait bien qu’elles représentent de très loin le plus fort potentiel de créations d’emploi, au sud comme au nord de la Méditerranée…
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La BEI, premier investisseur financier en Méditerranée
La Banque européenne d’investissement (BEI) est l’institution financière de l’Union européenne et le premier investisseur financier en Méditerranée via la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat) qui soutient de manière très concrète le développement économique et social de la Méditerranée, dans l’objectif d’améliorer les conditions de vie des habitants.
Depuis la création de la FEMIP en 2002, la BEI n’a cessé d’accroître son action dans la région Méditerranée par la qualité et la diversité des actions menées, par son rôle également de catalyseur financier, entraînant dans son sillage d’autres investisseurs. Elle a mobilisé depuis 2002 plus de 12,6 milliards d’euros d’investissements en faveur des pays méditerranéens.
En portant son volume d’activité à un niveau inégalé de 2,6 milliards d’euros en 2010 – ce qui représente une augmentation de 60 % par rapport à l’année 2009 – la FEMIP a confirmé à ses partenaires méditerranéens sa capacité à les accompagner dans leur modernisation économique et a consolidé sa place de premier investisseur financier en Méditerranée.
Dans la perspective d’accélérer la réalisation des investissements de base, la BEI a également lancé un vaste programme d’assistance technique à la promotion des PPP.
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Sur le même thème :
– Philippe de Fontaine Vive lance un ambitieux programme pour les PPP dans les pays partenaires FEMIP (février 2011)
– Henry Marty-Gauquié : « Il nous faut une vision d’avenir en réponse à l’espoir des pays sud-MED en Transition démocratique » (avril 2011)
– Henry Marty-Gauquié, BEI-FEMIP : « Nous sommes prêts à doubler nos financements à l’Égypte » (juin 2011)
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Sites de référence
– Site de la La Banque européenne d’investissement (BEI)
– Sur le site de la BEI, les rubriques dédiées à l’action la FEMIP