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Pr Nazaire PADONOU (ANSALB/GID) : « Comment faire face aux défis alimentaires africains et mondiaux ?

11 février 2025
Pr Nazaire PADONOU (ANSALB/GID) : « Comment faire face aux défis alimentaires africains et mondiaux ?
Le Professeur Nazaire PADONOU, Président Académie Nationale des Sciences Arts et Lettres du Bénin (ANSALB), membre du Groupement Interacadémique pour le Développement (GID, Paris). Photo © DR - CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR.
L’alimentation et la population sont au cœur des défis contemporains, où les crises environnementales, climatiques, sanitaires et économiques s’entrelacent. Ce thème s’impose comme une priorité mondiale face à l’augmentation constante de la population et à la pression croissante sur les ressources naturelles.

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Une contribution du Professeur Nazaire PADONOU
Président Académie Nationale des Sciences Arts et Lettres du Bénin
(ANSALB),
membre du Groupement Interacadémique pour le Développement
(GID, Paris)

en association avec les Académiciens Mahouton Norbert HOUNKONNOU (Président du réseau des académies des sciences africaines), Mansourou MOUDACHIROU et la collaboration de Achille ASSOGBADJO un Correspondant de l’ANSALB

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À travers une controverse récente menée par le Groupement Interacadémique pour le Développement (GID), les académiciens d’Europe et d’Afrique ont exploré ces enjeux pour identifier des pistes d’actions durables. L’alimentation est un enjeu transversal lié aux crises climatiques, économiques et sociales. Les impacts du changement climatique sur l’agriculture, tels que les sécheresses récurrentes, la diminution des réserves d’eau et les inondations, affectent directement la sécurité alimentaire mondiale. En parallèle, les dynamiques démographiques exercent une pression sur les systèmes alimentaires pour nourrir une population mondiale prévue à 10 milliards d’habitants en 2050.

Historiquement centrée sur l’approvisionnement et l’augmentation de la production, la question de la souveraineté alimentaire a émergé dans les années 1990 pour répondre aux effets indésirables de la mondialisation. Aujourd’hui, elle se positionne comme une priorité, notamment en raison des crises sanitaires et géopolitiques récentes. Tous les académiciens ayant participé à la controverse s’accordent à dire que la souveraineté alimentaire est essentielle pour garantir l’accès à des aliments sûris et accessibles. La dépendance de l’agriculture vis-à-vis de l’eau est un point critique, souligné par tous les participants.

Dans le bassin méditerranéen et l’Afrique subsaharienne, le changement climatique exacerbe les pénuries d’eau, appelant à une gestion rigoureuse et innovante des ressources. La promotion de cultures moins exigeantes en eau est une piste envisagée pour réduire cette vulnérabilité. Les traditions culinaires restent ancrées dans les différentes régions, mais la montée en puissance de la restauration rapide modifie progressivement les habitudes alimentaires. Cette coexistence des régimes, souvent accompagnée d’un déclin des diètes traditionnelles telles que le régime méditerranéen, met en lumière la nécessité de promouvoir des pratiques alimentaires équilibrées et durables.

Figure 1 - Projection de l’évolution de la population mondiale de 1900 à 2100 (Source : Rapport Meadows). CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR.

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Controverses et divergences
autour des modèles agricoles

Si l’alimentation est un enjeu global, les approches pour y répondre divergent. Les académiciens ayant participé à la controverse ont confronté leurs idées sur les modèles agricoles, révélant des différences profondes mais constructives. L’agroécologie, souvent prônée comme une solution durable, est considérée indispensable pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Cependant, certains académiciens africains estiment qu’elle ne peut suffire à nourrir les populations croissantes et préconisent une agriculture « responsable » qui combine rendement et respect de l’environnement. Une cohabitation harmonieuse entre ces deux modèles est souhaitée, bien que les conditions pour y parvenir restent floues.

Le recours aux intrants chimiques divise. Si les défenseurs de l’agroécologie dénoncent leurs impacts négatifs sur la biodiversité et la santé, les partisans d’une agriculture moderne plaident pour une utilisation raisonnée et limitée, en raison de leur nécessité pour maintenir des rendements suffisants.

Les produits agricoles de rente, destinés à l’export, jouent un rôle crucial pour l’économie de nombreux pays. Cependant, ces échanges doivent être réglementés pour réduire les risques de pénurie alimentaire et assurer la stabilité économique des producteurs. Les innovations telles que l’édition génomique, l’intelligence artificielle et l’agriculture de précision suscitent des débats. Si elles offrent des opportunités pour améliorer la productivité, elles soulèvent également des questions éthiques et environnementales, notamment sur la concentration des pouvoirs entre les mains de quelques acteurs technologiques majeurs.

Dans les pays du Sud, les subventions agricoles sont rares, contrairement à l’Union européenne où elles sont bien établies. Le développement d’une aide ciblée pour les producteurs locaux pourrait être une solution pour renforcer la résilience alimentaire dans ces régions.

Figure 2 - Des progrès ont été réalisés pour réduire la faim dans la plupart des sous-régions d’Asie et d’Amérique latine, mais la faim continue d’augmenter en Asie occidentale, dans les Caraïbes et dans toutes les sous-régions de l’Afrique (FAO, IFAD, UNICEF, WFP and WHO. 2023. https://doi.org/10.4060/cc3017en). CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR.

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Vers des solutions durables
pour nourrir le monde

Pour faire face aux défis alimentaires mondiaux, des solutions concrètes et adaptées doivent être mises en œuvre. Le GID propose une série de recommandations basées sur les convergences identifiées lors de la controverse.

La priorité est de concilier production agricole et préservation des ressources naturelles. Cela passe par l’adoption de pratiques innovantes respectueuses de la biodiversité, comme le « land-sharing » ou le « land-sparing ». Pour réduire les impacts négatifs de l’agriculture intensive, une utilisation réglementée et optimisée des intrants est essentielle. De plus, les nouvelles technologies doivent être intégrées de manière éthique et accessible. Une meilleure articulation entre ces deux modèles est nécessaire pour renforcer la sécurité alimentaire tout en soutenant l’économie des pays producteurs.

L’éducation des populations, en particulier des jeunes, est un levier essentiel pour promouvoir des habitudes alimentaires équilibrées et durables. Les programmes scolaires doivent intégrer ces notions de manière systématique. Les solutions doivent être adaptées aux différentes zones climatiques et géographiques. Par exemple, les zones arides peuvent bénéficier de techniques d’irrigation efficaces et de cultures résistantes à la sécheresse. La collaboration entre académiciens, décideurs et acteurs locaux est essentielle pour relever les défis alimentaires et assurer un avenir durable. Le GID s’engage à approfondir ces discussions et à proposer des solutions concrètes pour une alimentation équitable et respectueuse de l’environnement.

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LA XVIIe CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS se tiendra le MERCREDI 19 MARS 2025, à partir de 17 h, au Conseil supérieur du Notariat, 60 boulevard de La Tour-Maubourg, 75007 Paris, sur le thème :

« INFRASTRUCTURES, ENTREPRISES, SANTÉ, CLIMAT… :
COMMENT MIEUX FINANCER L’AFRIQUE ? »

Candidats panélistes experts et entreprises sponsors souhaitant participer, faites-vous connaître auprès de : contact@africapresse.paris

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REPLAY CAAP 16 / Encore un grand succès pour la XVIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris, au Conseil supérieur du Notariat

Notre XVIe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris (CAAP 16), qui s’est déroulée mercredi 29 janvier 2025, de 17 h 00 à 19 h 15 dans le bel amphithéâtre du Conseil supérieur du Notariat à Paris VIIe, a de nouveau rencontré un vif succès, rassemblant un nombreux public (salle comble) venu écouter un panel prestigieux d’ambassadeurs et d’experts sur le thème du « bel avenir annoncé de l’Afrique de l’espace ».

CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR - Photo © HADY Photo

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Avec plus de 50 satellites déjà en orbite, l’Afrique entend bien assurer sa présence dans le « newspace » des micro et nano satellites dont l’utilisation a un impact considérable dans de nombreux secteurs, comme la logistique, les télécom, l’agriculture, l’enseignement, la météo, la gestion durable des ressources naturelles, une meilleure résilience climatique…

Pour accélérer l’essor de ce secteur spatial, les gouvernements africains collaborent de plus en plus avec des entreprises privées locales et internationales – dont les françaises, qui viennent de créer la Task Force NewSpace pour mieux faire valoir leur expertise d’excellence.

Notre CAAP 16, qui s’est déroulée MERCREDI 29 JANVIER 2025, de 17 h 00 à 19 h 15, suivie d’un cocktail VIP de réseautage au Conseil supérieur du Notariat, (60, boulevard de La Tour-Maubourg, Paris VIIe) a rassemblé UN PANEL PRESTIGIEUX.

2 AMBASSADEURS ont participé au panel  :
> SEM Alaa YOUSSEF, Ambassadeur d’ÉGYPTE
> SEM Émile NGOY KASONGO, Ambassadeur de la RD CONGO

5 AUTRES AMBASSADEURS ont assisté à la Conférence :
> SEM Alain LE ROY, Ambassadeur de FRANCE
> SEMme Viviane de PIERREFEU MIDENCE, Ambassadeur du HONDURAS auprès de l’Unesco
> SEM Mohamed YAHYA TEISS, Ambassadeur de MAURITANIE
> SEM Georges TIRANT, Ambassadeur des SEYCHELLES
> SEM Liviu ROGOJINARU, Ministre Conseiller, Ambassade de ROUMANIE

6 PANÉLISTES EXPERTS ont participé au panel :
> M. Olivier PIEPSZ
, PDG de Prométhée Earth Intelligence (observation de la Terre par satellite)
> Maître Pierre MASQUART, Avocat au Barreau de Paris, Réseau Kimia-avocats, Co-président des Rendez-Vous d’Afrique(s)
> M. Sékou OUEDRAOGO, Président-fondateur de l’African Aeronautics & Space Organisation (AASO)
> Maître Pierre-Stanley PÉRONO, Avocat au Barreau de Paris, Expert IE, Président-Fondateur du Cabinet PÉRONO Conseils
> Mme Ouafae KARIM, Ingénieure et Directrice-fondatrice de VisioTerra
> M. Jean KOÏVOGUI, PDG cofondateur de COPERNILABS

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