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Pour le député Vincent LEDOUX et la CPCCAF, la coopération entrepreneuriale avec l’Afrique gagnera à s’appuyer sur le compagnonnage consulaire

24 janvier 2020
Pour le député Vincent LEDOUX et la CPCCAF, la coopération entrepreneuriale avec l'Afrique gagnera à s'appuyer sur le compagnonnage consulaire
Sous l’impulsion de Vincent Ledoux et de la CPCCAF (Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones), un colloque aura lieu au printemps sur ce thème des acteurs économiques du territoire français contribuant à la solidarité avec l’Afrique, soulignant le rôle actif des réseaux consulaires. Une réunion de travail préparatoire à ce projet, à laquelle ont participé plusieurs représentants consulaires, vient de se tenir à l’Assemblée nationale, mardi 21 janvier.

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Philippe Poiccard pour AfricaPresse.Paris
@PresseAfrica

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Auteur d’un rapport remis cet été au premier ministre sur le compagnonnage consulaire (coopération France-Afrique entre métiers, avec l’appui des chambres consulaires), le député du Nord Vincent Ledoux (groupe UDI-Agir) croit fermement au développement de la coopération par la base. « En Afrique, il y a une forte défiance des jeunes à l’égard de la strate politique » dit-il. « C’est au niveau des entreprises que les choses avancent, et cela passe notamment par le compagnonnage consulaire, qui est tout sauf ringard. »

« Il faut mettre en avant la modernité du compagnonnage » abonde Rafaël Paniagua, responsable du service relations extérieures du réseau des CMA (Chambres des Métiers et de l’Artisanat). « Deux composantes sont essentielles. D’une part, l’action est décentralisée, elle part des régions ; et d’autre part, il s’agit d’une demande entrepreneuriale, les institutions sont en arrière plan ».

Délégué général de la CPCAF, Denis Deschamps cite l’exemple de la collaboration entre la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes -Saint Nazaire et celle de Pointe Noire, capitale économique de la République du Congo. « Outre la mise à niveau des entreprises, l’aide à l’acquisition de capacités de gestion, il y a un vrai courant d’affaires entre les deux entités » relève-t-il.

De nombreux exemples
de coopération réussie

Les représentants de ces chambres ont de nombreux exemples de coopération réussie. C’est le cas dans le compagnonnage artisanal, note Rafaël Paniagua : « Il faut accompagner les petites entreprises françaises en Afrique » souligne-t-il.
« C’est d’autant plus intéressant pour elles que le marché est prometteur, tant les besoins sont grands, notamment en matière d’environnement et de développement durable. Le Gabon est un bon exemple. On peut se fonder sur un diagnostic de filières. Il existe une filière Répar’acteurs à Libreville, avec des opportunités de marché ou de création d’entreprises dans la collecte, le tri, le recyclage et la réparation concernant les métiers du froid (climatisation et réfrigérateurs), ainsi que ceux de la maintenance électroménager-téléphonie-informatique ».

Délégué international de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Pays de la Loire, David Ruffin, approuve. « Il faut développer la coopération entre la France et l’Afrique à travers les métiers et la question de l’environnement devient effectivement un sujet » affirme-t-il.
« On voit émerger la notion de ville durable ». Un exemple, de ce point de vue. « La pollution est souvent intense en fin de journée, les véhicules étant souvent très mal réglés. Il y a donc des besoins importants en termes de mécatronique, du scooter au semi-remorque, afin de mieux maîtriser les émissions. Mais la valise de diagnostic proposée par le groupe Bosch (dont la succursale se trouve en Égypte) est trois à quatre fois plus chère que celle dont nous disposons dans nos centres de formation. Nous avons réussi à négocier avec Bosch pour l’obtenir à un prix proche du nôtre. Nous avons mis notre capacité de négociation au service des Africains. Il s’agit de solidarité, mais il n’est pas question d’assistance et de gestion de l’urgence, il faut sortir de cette idée » insiste David Ruffin.

« Et surtout, il faut partir de la réalité du terrain » souligne-t-il. « Au Mali, par exemple, les Chinois ont financé un superbe centre de formation à hauteur de 9 milliards de francs CFA, mais on n’y trouve pas un jeune en formation, car l’outil est inadapté. A été installée une centrale à béton surdimensionnée de 6 000 litres : il est évidemment impossible de donner un cours à jeune malien avec un tel outil. On est en décalage complet. Pour éviter cela, il faut mieux impliquer les acteurs du public dans les actions consulaires » afin qu’ils soient sensibilisés au terrain.

« Aller (aussi) vers le secteur informel »

En outre, il ne faut pas hésiter, pour les entreprises françaises, « à aller vers le secteur informel, essentiel en Afrique », relève Denis Deschamps. Pour David Ruffin, c’est une cible à prendre en compte lors de la définition des actions de formation et d’accompagnement.

Enfin, souligne Vincent Ledoux, « n’oublions pas de montrer la réciprocité possible entre la France et l’Afrique : les Africains peuvent nous apporter aussi des savoirs, ce n’est pas à sens unique. » Rafael Panigua abonde en ce sens. Il a par exemple le témoignage d’un constructeur français de petits bateaux, qui a perfectionné ses méthodes en Afrique s’agissant de la construction en résine.

Autant de sujets qui seront donc abordés lors d’une riche matinée de débats, au printemps. Nos lecteurs seront informés de la date dès qu’elle sera fixée.

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