Caterina Tarasco
- Caterina Tarasco, italienne de Paris, devenue Ambassadrice « intermittente » de l’Art
« Oui, mon destin était sûrement de devenir femme de marin », sourit Caterina, pensive... Avant d’ajouter : « Mais non, j’avais quatorze ans lorsque j’ai découvert Paris en famille. Ce fut un coup de foudre ! J’ai décidé que ce serait ma ville ! »
De fait, chaque été suivant, l’adolescente tint parole : elle « monta » toute seule à Paris, se trouva un petit boulot de vendeuse et passa l’été dans la capitale, hébergée par une amie, sa quasi-sœur au prénom de... Catherine !
« Cela a duré dix ans ! Lorsque j’ai eu 24 ans, j’ai trouvé un travail dans l’édition, j’ai pu – enfin ! – m’installer pour de bon à Paris. »
Parisienne nomade
Elle avait donc atteint son objectif, et pensait que son installation était « définitive ». Mais, c’était sans compter sans la rencontre avec Jérôme, son futur mari, avec lequel elle aura deux enfants et auquel elle transmet sans vraiment s’en apercevoir le pied marin et le virus de l’éternel voyageur...
« Eh oui, finalement, on n’échappe pas à son destin ! Je n’ai pas épousé un marin, mais nous avons quitté Paris pour aller vivre sur un bateau pendant quatre ans ! Oh, nous n’avons pas fait le tour du monde, nous nous sommes juste baladés en Méditerranée, avec Antibes, Gênes, la Corse et la Tunisie comme ports d’attache. Ce furent quatre années merveilleuses ! Les enfants étaient jeunes, mais ils appréciaient déjà énormément... »
Ambassadrice de l’art
Jeune « mamma » bien occupée avec ses deux enfants, Caterina met cependant à profit ces quatre années pour parfaire aussi son cursus universitaire.
« J’ai toujours été attirée par l’Art. À Gênes, qui a un patrimoine et une vie artistiques intenses même si mal connus, j’ai passé mes années d’étudiante à courir les expos, les galeries, les théâtres et les concerts, à fréquenter peintres, sculpteurs et musiciens... À Paris, lorsque je travaillais comme vendeuse, c’était aux librairies du Louvre et des Arts Déco... Alors, lorsque nous vivions sur notre navire en Méditerranée, j’ai voulu parachever ma formation en littérature étrangère, et j’ai passé un Master en ingénierie culturelle, à Nice. »
Après quoi, Caterina organise des conférences pour le Musée d’Art moderne de Nice, et des voyages pour les étudiants en doctorat des universités de Nice et de Gênes. Peu à peu germe en elle l’idée de Aliquando, sa « galerie » intermittente qu’elle organise dans sa maison, maintenant que la famille est revenue à Paris...
« Aliquando, en latin, cela signifie « de temps en temps »... et donc la liberté de ne pas être là tout le temps... Ce n’est donc pas une galerie, mais un lieu pour l’art contemporain. Un lieu qui est d’abord notre maison. "De temps en temps" la maison ouvre sa porte pour vous inviter à entrer, le temps d’une exposition ».
« Aliquando, précise Caterina, c’est aussi l’idée d’une « passerelle des arts »... Nous inviterons des artistes confirmés, connus dans leur pays, et nous leur proposerons ainsi une « passerelle » à l’international. C’est le cas avec Maria, dont l’expo partira ensuite à Milan. Le chemin pourra aussi se faire dans l’autre sens, de Milan vers Paris, avec d’autres artistes... Aliquando, c’est ma modeste contribution pour permettre à des artistes talentueux de se faire connaître sur d’autres territoires ».
Aliquando a ainsi entr’ouvert pour la première foi ses portes en septembre 2007, accueillant en ses murs la peintre grecque Maria Giannakaki.
Depuis, plusieurs expos ont suivi. Mais, la dernière en date, en juin 2009, fut à nouveau consacrée à Maria Giannakaki – qui a présenté une thématique liée aux chaussures (cf.image) – ainsi qu’à Tzeli Hadjidimitriou, photographe grecque d’art e de cinéma, travaillant à Rome et qui exposait ainsi pour la première fois à Paris.
L’accès aux expos d’Aliquando se fait uniquement sur invitation privée, via aliquando.org
Courriel : contact@aliquando.org
Première édition : août 2007 ; MAJ : août 2009 - © Alfred Mignot