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Philippe de Fontaine Vive, VP de la BEI : “ Heureusement qu’il y a toute l’Europe dans l’UPM ! ”

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 19 octobre 2010 | src.leJMED.fr
Philippe de Fontaine Vive, VP de la BEI : “ Heureusement qu'il y a toute l'Europe dans l'UPM ! ”
Paris -

À un mois du second Sommet de l’UPM, prévu en novembre prochain à Barcelone, Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI et « patron » de la FEMIP (bras financier de la BEI au sud de la Méditerranée), a tenu lundi 18 octobre 2010 à Paris une conférence de presse pour faire le point, deux ans après la création de l’UPM en juillet 2008, sur l’action de la Banque européenne en Méditerranée. L’occasion de constater que la BEI-FEMIP s’est fortement mise au service des priorités de l’UPM, actées en juillet 2008…

Photo ci-dessus : Philippe de Fontaine Vive, vice-Président de la BEI, "patron" de la FEMIP durant sa conférence de presse, à Paris le 18 octobre 2010. © leJmed.fr - octobre 2010


« C’est maintenant l’heure de vérité pour l’UPM », déclara d’emblée Philippe de Fontaine Vive, en référence au prochain Sommet de l’Union pour la Méditerranée prévu pour novembre prochain à Barcelone. L’heure de vérité, expliqua-t-il, car les chefs d’État et de gouvernement auront à se prononcer notamment sur la création, ou pas, d’une Banque de développement pour la Méditerranée, telle que préconisée par le Rapport Milhaud, sorte d’extension de la FEMIP, mieux dotée et au capital élargi aux pays du sud partenaires de l’UPM (voir ici notre précédente entrevue exclusive avec Philippe de Fontaine Vive).

La décision que prendront les chefs d’État et de gouvernement donnera aussi la mesure des engagements futurs – pour la période 2014-2020 –des institutions européennes en faveur des pays partenaires (Euromed - PEV), ainsi que des pays du sud méditerranéen relevant de l’UPM.

« Nous avons fait de la résistance face à la crise »

Une décision d’autant plus importante, aussi, du fait que les actuels engagements de l’Union européenne envers ses partenaires méditerranéens ont été utilisés plus vite que prévu, dans une politique contra-cyclique afin de pallier les effets de la crise : « Nous avons fait de la résistance face à la crise, nous avons accéléré nos financements au regard des fonds alloués pour la période 2007-2013. À ce stade, nous avons de quoi faire jusqu’en 2012… ».

Le message est clair : une ligne de crédit complémentaire sera nécessaire si l’Union européenne veut continuer à s’impliquer au même niveau que ces dernières années. Un rythme soutenu, puisque la BEI-FEMIP a investi plus de 10 Mds € au sud et à l’est de la Méditerranée depuis fin 2002 – dont 1,6 Md € en 2009, montant qui pourrait être dépassé en 2010 –, se plaçant ainsi au premier rang des financeurs institutionnels de la région.

« En 2009, précisa Philippe de Fontaine Vive, 80 % des financements accordés étaient liés aux priorités mises en avant dans la Déclaration de Paris du 13 juillet 2008 et dans les conclusions de la réunion des ministres des affaires étrangères de novembre 2008, à Marseille. Cela est conforme à la mission qui nous a été confiée lors de la réunion ministérielle conjointe du Conseil Ecofin et de la FEMIP, qui a suivi le Sommet de Paris et s’est tenue le 7 octobre 2008 à Luxembourg. Il nous a été demandé de jouer un rôle actif pour soutenir trois des six initiatives prioritaires de l’UPM – la dépollution de la Méditerranée, le Plan solaire méditerranéen et les autoroutes maritimes et terrestres. Et nous l’avons fait… ».

La FEMIP a ainsi financé, entre autres, un projet d’assainissement au Liban (140 M€), la construction d’un parc éolien à Gabal El-Zeit en Égypte (50 M€), l’élargissement de l’autoroute de Rabat-Casablanca au Maroc (225 M€) et le premier fonds de capital-risque destiné aux entreprises privées palestiniennes (5 M€). Parallèlement, la Banque est entrée au capital d’Inframed aux cotés de la CDC, de la CDP italienne, de la CDG marocaine et d’EFG Hermes d’Egypte, un fonds d’investissement dédié aux infrastructures portées en PPP dans les pays partenaires. (Plus de détails : voir ci-dessous l’article intitulé « La FEMIP au service de l’UPM : vue d’ensemble »)

« Heureusement qu’il y a toute l’Europe dans l’UPM ! »

Ainsi, au regard de ces deux premières années d’existence de l’UPM, force est de constater – malgré les polémiques de 2007-2008 entre les tenants de l’Union DE la Méditerranée (les seuls pays riverains) et ceux de l’Union POUR la Méditerranée (toute l’UE et les pays riverains du sud) – que les institutions européennes concernées, et particulièrement la BEI-FEMIP ont assumé la mission qui leur a été confiée.

« Il nous a été demandé de le faire, nous l’avons fait », relève Philippe de Fontaine Vive, avant d’ajouter : « Heureusement d’ailleurs que l’Union européenne tout entière s’est impliquée dans l’UPM… ». Une manière discrète de signifier, sans doute, qu’avec la crise, on voit mal comment, dans le cadre d’une Union DE la Méditerranée, les seuls pays sud-européens, pour la plupart en grande difficulté, auraient pu soutenir seuls les premières concrétisations du projet euro-méditerranéen…

Reste la question : l’effort engagé sera-t-il pérennisé, voire renforcé, au prochain Sommet UPM de Barcelone, en novembre prochain ?

« C’est évidemment notre souhait, affirme Philippe de Fontaine Vive. Mais, à ce stade, nous ne savons rien de ce qui pourra être décidé, et cette décision appartient aux dirigeants politiques.

Pour notre part, nous avons décidé, dans le cadre de nos compétences et attributions, de soutenir fermement le Secrétariat général. Ainsi, nous mettons à la disposition du Secrétaire général Ahmad Massadeh deux collaborateurs à temps plein. La Commission européenne, d’ailleurs, fait de même. Quant à la création d’une Banque dédiée au développement de la Méditerranée, vous connaissez ma position : à titre personnel, j’ai signé “à deux mains” en sa faveur…

Quoi qu’il en soit, à ce jour, avec la FEMIP, l’UPM a déjà l’avantage de bénéficier d’un outil de financement important, alors que la BEI n’a été créée qu’avec le Traité de Rome. Cette capacité à déployer des moyens financiers et une assistance technique ciblée en faveur de projets nationaux et régionaux, assortie d’un effort de coordination entre les partenaires, constitue une valeur ajoutée sans équivalent qui, selon les orientations que l’Union européenne donnera bientôt à son action extérieure, pourrait encore croître.

Au service des grandes orientations qui seront prises dans les mois à venir, et pour cette grande ambition de l’Union pour la Méditerranée, la FEMIP est prête, plus que jamais, à agir ».

© Alfred Mignot

La FEMIP au service de l’UPM : vue d’ensemble

Lors de la réunion ministérielle conjointe du Conseil Ecofin et de la FEMIP qui a suivi le Sommet de Paris et s’est tenue le 7 octobre 2008 à Luxembourg, les ministres euro-méditerranéens des finances se sont félicités du rôle actif joué par la Banque pour soutenir trois des six initiatives prioritaires de l’UPM, que sont la dépollution de la Méditerranée, le Plan solaire méditerranéen et les autoroutes maritimes et terrestres. Par le biais du Fonds fiduciaire de la FEMIP, la BEI apporte également son soutien à l’Initiative méditerranéenne de développement des entreprises, autre projet prioritaire de l’UPM.

Très vite, l’implication de la FEMIP dans les projets de l’UPM est devenue l’un des piliers de l’action de la BEI dans les pays partenaires méditerranéens ( Algérie, Égypte, Gaza-Cisjordanie, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie et Tunisie.). En 2009, déjà, 80 % des financements accordés étaient liés aux priorités mises en avant dans la Déclaration de Paris en juillet 2008 et dans les conclusions de la réunion des ministres des affaires étrangères de novembre 2008 à Marseille.

La FEMIP a ainsi financé, entre autres, un projet d’assainissement au Liban (140 millions d’EUR), la construction d’un parc éolien à Gabal El-Zeit en Égypte (50 millions d’EUR), l’élargissement de l’autoroute de Rabat-Casablanca au Maroc (225 millions d’EUR) et le premier fonds de capital-risque destiné aux entreprises privées palestiniennes (5 millions d’EUR).

Comme le montrent les pages suivantes, l’initiative de dépollution de la Méditerranée a connu une réelle avancée avec l’identification d’une liste de 78 projets prioritaires et la mise en place d’un mécanisme qui aide les promoteurs à monter un projet financièrement et techniquement viable, et par conséquent « bancable ».

En suivant une méthodologie similaire pour le Plan solaire, la FEMIP a recensé les projets d’énergies renouvelables dans la région (pour un coût estimé entre 7 et 21 milliards d’€) et œuvre à la définition du montage financier d’un projet pilote de grande envergure au Maroc. Un même travail de réflexion et d’identification des projets prioritaires est engagé avec les autres partenaires s’agissant de l’initiative des autoroutes maritimes et terrestres.

Enfin, la FEMIP a mené une étude qui contribue à élaborer le cahier des charges de l’initiative de développement des entreprises. De plus, la BEI anime une mission de réflexion entre bailleurs de fonds sur le secteur du développement urbain, visant à identifier les critères de mise à l’examen de projets urbains durables.

Afin d’atteindre ses objectifs, la FEMIP a recours à toute la panoplie d’instruments financiers et non financiers dont elle dispose : prêts, prises de participation en fonds propres et quasi-fonds propres, assistance technique et études sectorielles en amont de projets.

Les catégories de projets marquées d’un astérisque sont celles répondant aux priorités de l’UPM.

La FEMIP peut également compter sur le solide partenariat noué avec la Commission européenne et les autres institutions internationales de financement, ainsi que sur la relation de confiance développée avec les États membres et les pays partenaires. Dans ce cadre, le Fonds fiduciaire de la FEMIP apporte une valeur ajoutée significative et une plus grande flexibilité aux activités de la Banque dans la région. Véritable incubateur d’idées, il finance la réflexion, dans le cadre du Centre de Marseille pour l’Intégration en Méditerranée (CMI) sur la modernisation des politiques publiques des pays partenaires dans de nombreux domaines tels que le développement urbain, l’adaptation au changement climatique, l’innovation, le capital humain et les transports.

Enfin, la BEI-FEMIP rendra publique en fin d’année une étude régionale sur le potentiel des contrats de partenariat (« PPP »), ainsi que sur les moyens de soutenir le recours à de tels montages pour répondre à l’important besoin des pays partenaires en infrastructures de base et de développement socio-économique.

Conformément aux objectifs de son plan opérationnel, la FEMIP continuera au cours de la période 2010-2012 de financer les projets prioritaires de l’UpM et de renforcer encore son engagement au niveau politique au travers d’une étroite collaboration avec le Secrétariat de l’UPM à Barcelone, auprès duquel seront mis à disposition deux agents de la BEI. La Banque aura pour principale mission d’évaluer la « bancabilité » des projets de l’UPM et d’assurer la coordination entre les institutions multilatérales et bilatérales actives dans la région.

Source : BEI- FEMIP

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