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Patrick SEVAISTRE (CIAN/EBCAM) : « Le VIIe Sommet UE–UA de Luanda est une occasion décisive pour faire du secteur privé le moteur du partenariat euro-africain »

8 octobre 2025
Patrick SEVAISTRE (CIAN/EBCAM) : « Le VIIe Sommet UE–UA de Luanda est une occasion décisive pour faire du secteur privé le moteur du partenariat euro-africain »
Patrick SEVAISTRE, Délégué du CIAN auprès des Institutions Européennes, Conseiller de l’EBCAM à Bruxelles (European Business Council for Africa). Photo ©DR
À la veille du Forum Global Gateway de Bruxelles et du 7ᵉ Sommet UE–UA à Luanda, l’Union européenne se trouve face à un test décisif : transformer une ambition politique en une dynamique économique réelle. Pour réussir, elle devra placer son secteur privé au cœur de la relation avec l’Afrique.

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Une contribution de Patrick SEVAISTRE
Délégué du CIAN auprès des Institutions Européennes
Conseiller de l’EBCAM à Bruxelles (European Business Council for Africa)

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À la veille de deux rendez-vous majeurs — le Forum Global Gateway à Bruxelles les 9 et 10 octobre et le VIIᵉ Sommet Union européenne–Union africaine à Luanda, les 24 et 25 novembre 2025 — une évidence s’impose : le partenariat euro-africain ne pourra se consolider que si le secteur privé européen en devient le moteur.

L’Union européenne dispose d’un outil stratégique unique, le Global Gateway, conçu pour promouvoir des investissements durables, notamment en Afrique, et renforcer les chaines de valeur communes. Le secteur privé européen, tout particulièrement l’EBCAM présidé actuellement par le CIAN, en est convaincu, mais le fait est que quatre ans après son lancement, cette ambition peine encore à produire ses effets car dans la pratique, les entreprises européennes de toutes tailles peinent à s’y retrouver.

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Une nécessaire meilleure
coordination européenne

Les causes sont connues  : procédures complexes, multiplicité des interlocuteurs, accès difficile aux garanties et manque de visibilité sur les instruments financiers existants.
Cette fragmentation nourrit un sentiment de flou stratégique, voire de distance entre les institutions européennes et le monde économique.

Pourtant, les entreprises européennes disposent d’un savoir-faire unique : innovation technologique, standards de durabilité, expertise industrielle. Encore faut-il que le cadre européen leur permette de mobiliser ces atouts efficacement sur le terrain africain pour répondre aux besoins des pays partenaires.

Pendant que l’Europe affine ses mécanismes, d’autres puissances accélèrent. La Chine, la Turquie, les pays du Golfe ou encore l’Inde mettent en œuvre des approches intégrées : financement des infrastructures, appui aux exportations, partenariats industriels et diplomatie économique alignée.

Cette offre globale séduit de nombreux pays africains, soucieux d’obtenir des solutions rapides et cohérentes. Pour que l’UE puisse rivaliser efficacement avec ces offres extra-européennes, une meilleure coordination entre les agences de crédit à l’exportation, les institutions de financement du développement ainsi que les banques publiques et multilatérales est jugée essentielle.

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Le Corridor de Lobito,
un exemple emblématique

À cet égard, un signal fort est attendu : celui d’une Europe capable d’assurer une offre intégrée conciliant coopération au développement, intérêts stratégiques européens et mobilisation du secteur privé.Un exemple emblématique de cette capacité de l’Europe à proposer une offre intégrée, à la fois géostratégique, économique et partenariale : le Corridor de Lobito
Ce Corridor, qui relie le port angolais de Lobito à la République démocratique du Congo (RDC) et à la Zambie, s’inscrit dans une vision européenne visant à :

> sécuriser des chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques (cuivre, cobalt, lithium, manganèse), indispensables à la transition énergétique et numérique européenne

> offrir une alternative aux routes logistiques dominées par la Chine, notamment celles développées dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie

>ancrer le partenariat UE–Afrique dans une logique de co-développement, plutôt que dans une simple logique extractive. Le Corridor est vu par le Global Gateway comme vecteur d’investissement privé structurant, avec, notamment, le développement prévu de zones agro-industrielles le long du tracé (transformation, logistique agricole, exportation régionale) et de projets énergétiques (solaire, hydroélectrique, interconnexions) pour alimenter les industries locales.

Le modèle de référence de
la nouvelle approche européenne

Le Corridor de Lobito constitue un test grandeur nature pour la crédibilité du Global Gateway.
S’il réussit, il pourra devenir le modèle de référence de cette nouvelle approche européenne
C’est donc dans ce contexte que le Forum Global Gateway sera le premier moment de vérité. Pour les entreprises, il doit apporter des réponses concrètes autour de trois priorités :

1 - Élargir et structurer une boîte à outils financière lisible combinant garanties, financements mixtes et dispositifs de partage du risque. Il s’agira de simplifier l’accès aux garanties, d’augmenter les capacités de partage du risque et de mobiliser davantage de capitaux privés autour des instruments existants (EFSD+, BEI, agences nationales de développement, etc.).

2 - Clarifier la gouvernance du dispositif, avec un point d’entrée unique et une meilleure articulation entre les institutions européennes et nationales. Les entreprises souhaitent une interface unique et identifiable, capable de coordonner les initiatives et de faciliter la mise en relation avec les partenaires africains.

3 - Promouvoir des chaînes de valeur partagées. Au-delà des infrastructures le Global Gateway doit favoriser la transformation locale, le co-développement industriel et la création d’emplois qualifiés sur le continent.

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D’abord un projet
économique et industriel

Si ces priorités trouvent une traduction concrète dans les conclusions du Forum, le Sommet de Luanda pourra s’appuyer sur un socle opérationnel solide pour refonder le partenariat euro-africain autour de l’investissement privé.

Ce VIIᵉ Sommet UE–UA doit en effet franchir un cap politique. Il devra affirmer que le partenariat euro-africain est d’abord un projet économique et industriel, soutenu par des acteurs privés engagés des deux continents.
Pour donner à ce projet toutes les chances de réussite, trois orientations s’imposent :
> Institutionnaliser un dialogue public–privé permanent UE–UA, associant entreprises, banques de développement et autorités publiques.
Renforcer la compétitivité conjointe, par le soutien à l’innovation, à la formation et à l’industrialisation durable.
> Développer une diplomatie économique européenne intégrée, articulant aide publique et investissement privé.

L’Europe n’a plus le luxe du temps. Le Forum de Bruxelles et le Sommet de Luanda forment un tout : deux étapes d’un même sursaut nécessaire.
C’est à Luanda que se jouera la crédibilité du Global Gateway – et, plus largement, la place de l’Europe dans la compétition mondiale pour le développement du continent africain. C’est pourquoi le rendez-vous de Luanda 2025 doit être celui d’un engagement renouvelé, lucide et stratégique, où l’investissement privé devient enfin le moteur d’une prospérité partagée.

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J-1 Early Bird pour INSCRIPTION à la XIXe CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS DE PARIS, le 14 octobre : « Focus sur des innovations frugales et performantes, bénéfiques à l’Afrique et… au reste du monde ! »

Saviez-vous qu’une machine ingénieuse produit de l’eau potable en plein désert, en captant l’humidité de l’air, la nuit ? Que des fertilisants hydro-rétenteurs économisent 80 % la consommation d’eau des cultures ? Que les routes Magic Road durent quinze ans, au lieu de cinq ?… Ces innovations frugales sont l’objet de notre CAP 19.

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à la XIXe Conférence des Ambassadeurs de Paris (CAP 19),
dédiée au thème :

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« FOCUS SUR DES INNOVATIONS FRUGALES ET PERFORMANTES, BÉNÉFIQUES À L’AFRIQUE ET… AU RESTE DU MONDE ! »
MARDI 14 OCTOBRE 2025,

de 18 h 15 (accueil dès 17 h 45) à 20 h 15,
puis cocktail VIP de réseautage à :

École supérieure de Commerce de Paris
ESCP Campus Champerret - Amphithéâtre Jacques Cœur
8, avenue de la Porte de Champerret - 75017 Paris
Métro : Louise Michel (Ligne 3)

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MOT D’ACCUEIL :
> M. le Pr Léon LAULUSA, Directeur général de l’ESCP.
> Mme le Pr Nathalie PRIME, Directrice scientifique de la chaire Afrique de l’ESCP.

UN PANEL PRESTIGIEUX

> SEM Émile NGOY KASONGO, Ambassadeur de la RD CONGO
> SEMme Mahlet Hailu GUADEY, Ambassadeure de l’ÉTHIOPIE
> SEM Avni NASUFOSKI, Ambassadeur auprès des Nations Unies pour l’Agence Intergouvernementale Panafricaine EAA, et PDG de Planète Constructions (Suisse)

> Mme Ibtissam DAIF, PDG de Universal Distrib (GSOE de 35 entreprises, Paris)

> Dr Salah BARBARY, inventeur des fertilisants hydro-rétenteurs, Président de Agro France International Holding, leader mondial du produit.

> Pr Ahmed MOULOUE, DG de Universal Distrib Maroc, Expert financier assermenté auprès des Tribunaux, Professeur des Universités et de l’ Ecole Nationale de Commerce et de gestion.

> M. François LABARTHE, Directeur Corporate Investment Banking de AttijariWafa Bank Europe (AWBE, Maroc).

> M. Amaury DE FÉLIGONDE, Directeur associé de OKAN Consulting (Paris).

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La Conférence se tient de 18 h 15 à 20 h 15.
Elle est suivie d’un cocktail VIP de réseautage.

La CAP 19 se déroulera dans le magnifique amphithéâtre Jacques Cœur de l’ESCP - Campus Champerret. Photo © ESCP – CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR.

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> DECOUVREZ ICI L’AGENDA PRÉVISIONNEL DE NOS CONFÉRENCES DES AMBASSADEURS DE PARIS (CAP) POUR LA SAISON 2025-2026

> RETROUVEZ ICI TOUS LES REPLAYS ET ARTICLES DE NOS CAP

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