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AITEX 2019, le salon international des technologies de l’information de Rabat

Moulay Hafid Elalamy : « État, entreprises et citoyens oeuvrent pour l’émergence d’une économie numérique compétitive » au Maroc

27 octobre 2019
Moulay Hafid Elalamy : « État, entreprises et citoyens oeuvrent pour l'émergence d'une économie numérique compétitive » au Maroc
« Faire du numérique un moteur de croissance de l’Afrique ». Tel était le thème de la 4e édition du Salon AITEX (Africa IT Expo), qui vient de se tenir à Rabat les 24 et 25 octobre. Avec deux pays à l’honneur : le Congo et la Chine. Et la volonté clairement affichée par le Royaume du Maroc de donner le bon exemple et une véritable impulsion digitale à tout le continent. Même si certains Marocains appellent l’État à investir davantage car il « n’est pas dans la course ».

De notre envoyé spécial à Rabat (Maroc), Bruno Fanucchi, AfricaPresse.Paris (AP.P) @PresseAfrica

Avec la 4e édition du Salon AITEX (Africa IT Expo), le Maroc n’a pas raté l’occasion d’afficher son ambition de prendre la tête de la révolution numérique qui gagne peu à peu le continent africain. Pendant deux jours, les 24 et 25 octobre, ce salon international des technologies de l’information a réuni à Rabat la fine fleur des professionnels du secteur avec, au programme, échanges et débats de haut niveau, entrecoupés de moments intenses de networking. Avec l’espoir pour les 1 500 participants et les dizaines de sociétés représentées, venues de 25 pays, d’y faire des affaires, prendre des contacts et amorcer de futurs partenariats.

Un accélérateur du développement

« En Afrique, l’économie numérique est en pleine croissance, elle est un véritable accélérateur du développement économique pour le continent qui continue d’adapter sa transformation digitale à ses spécificités locales », a lancé d’emblée Moulay Hafid Elalamy, le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce, de l’Économie verte et numérique, lors de la cérémonie d’ouverture de cette manifestation. D’ailleurs, a-t-il estimé, les retards pris par certains pays en ce domaine stratégique doivent être transformés en «  opportunités   » pour le développement du continent. « Le Royaume pour sa part, a souligné Moulay Hafid Elalamy, s’engage avec détermination dans la transformation numérique de son économie (...). État, entreprises et citoyens sont au cœur de cette transformation et œuvrent pour l’émergence d’une économie numérique compétitive ».

« Une ressource de croissance indéniable »

Une vision et une volonté partagées par Saloua Karkri Belkeziz, présidente de l’Apebi (devenue la Fédération marocaine des Technologies de l’information, des Télécommunications et de l’Offshoring), organisation qui fête cette année ses 30 ans. « Le numérique devient une ressource de croissance indéniable pour le continent, a-t-elle également analysé. Les contraintes et les besoins du continent trouvent leurs solutions dans la forte capacité de l’Afrique à répondre à tous ces challenges et défis, faisant de l’AITEX 2019 l’agora de l’innovation et de la technologie ».

Huawei, sponsor et partenaire officiel

Le Maroc, qui a quelques longueurs d’avance sur les autres pays africains et avoue être d’ores et déjà devenu une « porte d’entrée » pour la Chine et les investissements chinois en Afrique sub-saharienne, veut donner le bon exemple. Et entraîner dans son sillage tout le continent. Organisé par l’Apebi, ce Salon AITEX 2019 avait d’ailleurs pour sponsor et partenaire officiel Huawei, le géant chinois des télécommunications et de la téléphonie mobile, dont les représentants étaient nombreux et très actifs dans les couloirs et le parc du Sofitel Jardin des Roses, où se déroulait cette manifestation.

« Un signal fort »

Mais comment donner le bon exemple ? « La création de l’Agence de développement du digital (ADD) en novembre 2017, a estimé son directeur général, Sidi Mohamed Driddi Meliani, a représenté un signal fort pour le développement socio-économique de notre pays ». Cette création a traduit la volonté de « faire émerger de véritables opérateurs viables dans l’économie numérique » et de « transformer nos différents écosystèmes vers une économie digitale et responsable ». Avec seize chantiers d’ores et déjà lancés et quelques priorités comme la digitalisation de l’administration.

Une plateforme d’inter-opérabilité
de toutes les administrations en 2020

L’objectif est la mise en place début 2020 d’une plateforme d’inter-opérabilité de toutes les différentes administrations du pays. Et le lancement, également imminent, d’un Centre de formation opérationnel « pour former les jeunes aux nouvelles réalités virtuelles ». Il s’agit d’un « centre pilote » qui sera dupliqué le plus tôt possible sur l’ensemble des régions marocaines.

« L’État marocain doit mettre la main à la poche »

Tout en saluant le rôle de l’ADD « qui doit avoir le pouvoir, l’autorité et les moyens de ses ambitions », Ahmed Réda Chami, le président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), a cependant invité les autorités à en faire beaucoup plus. Cet ancien ministre (2007-2012) de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies n’a d’ailleurs pas mâché ses mots : « Pour que l’entreprise puisse être chez nous plus compétitive et le citoyen plus heureux, a-t-il lancé, l’État doit être lui-aussi un fournisseur de services numériques (…) Or, on n’est pas dans la course ! Il faut que l’État marocain mette la main à la poche et 100 milliards de dirhams sur la table  », soit 935 millions d’euros.

Les « BDD » à Bamako (Mali) en février 2020

Avec un programme Afritech très chargé et la présence de nombreuses start-up, ce salon AITEX voulait donc donner une réelle impulsion digitale à tout le continent, alors que le développement du numérique commence à faire des petits dans toute l’Afrique et que nombre de dirigeants y voient une véritable « révolution  » à ne surtout pas rater. A l’instar de la nouvelle ministre malienne de l’Économie numérique et de la Prospective, Kamissa Camara, représentée à Rabat par son chargé de mission Mohamed Doumbia, qui a prévu d’organiser les 18 et 19 février 2020 les BDD (Bamako Digital Days) au Centre international de conférences de Bamako. Ce sera une grande première au Mali et sans doute un exemple à suivre pour bien d’autres pays de la sous-région.

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