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Morosité sud-africaine et dynamisme malgache : les deux visages de l’Afrique australe, selon « L’économie africaine 2020 », ouvrage de l’AFD

13 février 2020
Morosité sud-africaine et dynamisme malgache : les deux visages de l'Afrique australe, selon « L'économie africaine 2020 », ouvrage de l'AFD
L’Agence française de développement (AFD) propose, pour la première fois, dans son ouvrage « L’économie africaine 2020 » paru le mois dernier, des analyses inédites des grandes tendances et enjeux économiques africains. L’occasion d’explorer notamment la situation de l’Afrique australe, si souvent ignorée…

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Thomas Radilofe, AfricaPresse.Paris (AP.P)
@PresseAfrica | @TRadilofe

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Avec une croissance atteignant seulement 0,6 % en 2019 - îles de l’océan Indien non inclues - l’Afrique australe est la région la moins dynamique du Continent, qui a enregistré une progression moyenne du PIB réel de + 3,2 %. Une situation qui s’explique, notamment, par les difficultés que rencontre l’Afrique du sud.

Limités par des contraintes structurelles fortes comme le manque de productivité, des carences en infrastructures ou encore la faiblesse de l’épargne et de l’investissement, les Sud-africains, qui concentrent 60 % du PIB de la région, peinent à relancer leur croissance depuis la crise financière de 2008 et la chute des cours des matières premières.

Ainsi, les difficultés que rencontre l’Afrique du Sud pèsent lourdement sur les économies voisines, en particulier sur les autres pays membres de l’Union douanière d’Afrique australe (SACU) que sont le Botswana, le Lesotho, la Namibie et l’Eswatini. Ces derniers enregistrent les taux de croissance les plus faibles de la région, depuis 2009.

La situation de l’Angola, deuxième économie d’Afrique australe, n’améliore guère les performances de la sous-région. Le pays, frappé par la chute du cours du pétrole, a connu un ralentissement de son activité économique entre 2016 et 2019.

Néanmoins, côté Océan Indien, l’optimisme est de mise. La région observe une trajectoire de croissance stable et au-dessus de la moyenne du Continent (+ 4,5 %), grâce au dynamisme de Madagascar. L’élection du Président Rajoelina, en décembre 2018, confortée par la majorité acquise lors des législatives de 2019, a consolidé la stabilité politique de la Grande Île et stimulé son économie.

Politique, climat, sécurité :
les enjeux clés de la région

Selon l’ouvrage de AFD, plusieurs enjeux conditionneront l’accélération de la croissance en Afrique australe pour l’année 2020.
Pour que la région puisse espérer améliorer ses performances économiques, la capacité du régime du président angolais de Lourenço – qui succède à Dos Santos, au pouvoir pendant 38 ans, jusqu’en 2017 – à mettre en oeuvre des mesures de diversification de l’économie du pays sera déterminante.

En Afrique du Sud, le président Ramaphosa, réélu en mai 2019, devra mener des réformes d’envergure dans le secteur de l’énergie, notamment pour résoudre les problèmes de l’opérateur Eskom, qui fournit 95 % de l’électricité du pays et souffre de dysfonctionnements profonds.

La capacité des pays à se doter d’infrastructures adéquates (notamment dans les villes, vecteurs de croissance), pour faire face aux aléas climatiques, est essentielle. Alors que la ville de Majunga, au nord-ouest de Madagascar, a subi d’importantes inondations en janvier dernier, l’AFD révèle que la municipalité ne dépense au mieux que 10 cents par habitant et par an.

Enfin, l’enjeu sécuritaire est majeur, surtout au Mozambique. Selon l’agence Reuters, à la suite d’attaques de groupes islamistes, les géants pétroliers Total et Exxon Mobil ont demandé au début de février des renforts militaires aux autorités, cela afin de sécuriser les gisements de gaz naturel au nord du pays.

L’ouvrage de l’AFD nous apprend aussi que « bien qu’elle présente le niveau de PIB par habitant le plus élevé d’Afrique (3 331 dollars
courants en 2018), l’Afrique australe affiche un taux de pauvreté élevé, autour de 40 % au seuil de 1,90 dollar par jour. Ceci reflète notamment un niveau d’inégalités important – comme mesuré par le coefficient de Gini qui se situe à 52 en Afrique australe contre 40 en moyenne dans les autres régions d’Afrique. »

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« L’économie africaine 2020 »
Agence française de développement, collection Repères.
128 pages, 10 euros. Éditions La Découverte, janvier 2020

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