Mohamed Salia Touré, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle du Mali : « L’emploi est notre priorité, faisons place aux jeunes et à l’innovation ! »
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De notre envoyé spécial à Bamako, Bruno FANUCCHI
@PresseAfrica
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Si le Président malien de la Transition, Bah N’Dow, a certes été reçu à déjeuner mercredi par Emmanuel Macron à l’Elysée, c’est en réalité à Bamako que tout se joue s’il veut que cette délicate « transition politique » – faisant suite au coup d’Etat militaire du 18 août dernier – réussisse d’ici à la fin de l’année et débouche sur de nouvelles élections. Car le but revendiqué par cette nouvelle équipe est de transférer le pouvoir à des autorités civiles démocratiquement élues, et de remettre ainsi le Mali sur la bonne voie de la stabilité, de la sécurité et du développement économique. Et pour atteindre au plus vite cet objectif, il convient de poser des actes chaque jour.
Tout jeune ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mohamed Salia Touré – le benjamin de cette équipe gouvernementale de la Transition – s’est donc fait un devoir d’ouvrir jeudi à Bamako la VIe édition de la Nuit de l’Entrepreneuriat au Mali, qui réunit pendant trois jours à l’Hôtel Laïco L’Amitié les opérateurs économiques souhaitant donner une nouvelle chance et des perspectives d’avenir à la jeunesse du pays.
« Accompagner cette belle messe des entrepreneurs maliens, c’est le témoignage de notre solidarité à l’égard d’une société qui souffre en silence de la double crise sécuritaire et sanitaire »,
souligne ce ministre de 38 ans (plus jeune que la Président Emmanuel Macron) qui explique à qui veut l’entendre qu’il se retrouve « à la tête d’un département stratégique », dont le mot clé est l’emploi !
Dans un pays qui connaît toujours une démographie galopante alors que 66 % de la population a aujourd’hui moins de 25 ans, la question de l’emploi des jeunes est en effet primordiale. Ainsi le jeune ministre, qui fut Président du Conseil national de la Jeunesse (de 2013 à 2016) a-t-il fait de la formation et de l’emploi des jeunes sa toute première priorité.
« Mettre en évidence les talents
de nos jeunes entrepreneurs maliens »
Comme « l’entrepreneuriat joue un rôle clé dans la réduction de la pauvreté et le développement », souligne avec bon sens Mohamed Salia Touré, la Nuit de l’Entrepreneuriat devient ici un événement important, avec pour mot d’ordre « Place aux jeunes et à l’innovation ! »
« Cette VIe édition se tient dans un contexte particulièrement exceptionnel avec la crise socio-politique qu’a connue notre pays et ce mal commun – la pandémie du coronavirus qui continue d’emporter tout sur son chemin », observe d’ailleurs l’organisateur de l’événement, Bouba Traoré.
« Malgré tous ces aléas qui auraient pu empêcher ce rendez-vous, poursuit-il, nous sommes restés debout et engagés pour respecter cette tradition, en organisant avec précaution cette nouvelle édition, afin de mettre en évidence les talents de nos jeunes entrepreneurs maliens ».
La talentueuse Sénégalaise Nabou Fall, auteur de plusieurs romans à succès, va animer le premier panel de ce Forum économique. « Qui nous aurait dit, il y a un an, que nous serions aujourd’hui tous masqués après avoir passé six mois en pyjama à la maison ? », lance-t-elle avec humour pour ouvrir les débats de ce panel consacré précisément à « la résilience des entrepreneurs face à la crise du coronavirus ».
Une vue du premier panel. © DR
« Vingt-cinq ans que l’Afrique n’avait
pas connu une telle crise économique »
Cette crise a provoqué un véritable « stress financier », puisque « beaucoup de projets ont été arrêtés faute de financement », rappelle Arbonkana Maïga, ingénieur conseil en BTP, qui invite les jeunes entrepreneurs maliens à « faire les choses autrement, voire à changer d’activité » pour tenter de rebondir. « Nous n’avons pas le choix, conclut-il. Il va falloir s’adapter si l’on veut vivre, tout simplement ».
« Tous les secteurs de l’économie ont été touchés et l’économie informelle a été durement affectée. La crise a provoqué bien des disparitions d’entreprises (…) D’autant plus que 60 % de notre PIB dépend du commerce extérieur »,
constate Alioune Camara, patron d’Endoleo Consulting, en évoquant trois secteurs de grande importance : « les mines d’or dont l’exploitation représente 70 % de notre PIB, le coton 15 %, et un important cheptel de bêtes, 10 %. » Avec sagesse, il appelle cependant les jeunes à « garder la foi » dans la capacité d’entreprendre, même si personne n’a de recette miracle face à la crise.
« Il nous faut transformer tous ces obstacles en opportunités. Il faut se réadapter », confirme lui-aussi Mama Dramé, un autre opérateur économique, relevevant que « beaucoup de sociétés, comme Amazon, se sont enrichies avec cette crise qui a bousculé nos habitudes et modes de vie ».
« Il faut voir en cette crise une formidable opportunité de réformes » sur ce Continent qui a la chance d’avoir « une population jeune et ambitieuse, forte de 1,2 milliard d’Africains », surenchérit l’économiste Modibo Mao Makalou (qui fut en d’autres temps conseiller, spécialiste de l’économie numérique, au Palais présidentiel de Koulouba) après avoir fait ce terrible constat : « Cela fait vingt-cinq ans que l’Afrique n’avait pas connu une telle crise économique ».
Les deux jours de panels et de rencontres B2B encore à venir (29 et 30 janvier) à Bamako, dans le cadre de cette VIe Nuit de l’Entrepreneuriat, ne seront donc pas de trop pour tenter d’esquisser des perspectives innovantes, aptes à donner du travail aux jeunes et à relancer l’économie du pays.
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