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#FDDA2018 - FORUM DES DIASPORAS AFRICAINES ET MÉDITERRANÉENNES - Paris, 22 juin

Mamadou Cissoko, le titi parisien
devenu transporteur « apaisé » au Mali

20 juin 2018
Mamadou Cissoko, le titi parisien devenu transporteur « apaisé » au Mali
De Paris, où Mamadou Cissoko est né et où il a fréquente les lycées les plus renommés avant de se diplômer à la Sorbonne et à HEC, jusqu’au retour au pays d’origine de sa mère ivoirienne, Mamadou aura accompli un long périple, avec un détour par Londres et le Luxembourg. Aujourd’hui, c’est un entrepreneur « apaisé », qui a pris la relève à la direction de l’entreprise créée par son père, et qui se réjouit de la richesse que lui confère sa double culture…

Cela se passe à Paris, le 24 janvier 1976, par une journée plutôt douce pour la saison (5,6 °C, selon les archives météo) : le petit Mamadou Cissoko voit le jour, il sera l’aîné d’une fratrie de trois enfants. Sa mère, ivoirienne, est pharmacienne, et son père est un éminent professeur de biologie, il enseigne dans les « grands » lycées parisiens, – Victor Durouy, Chaptal, Henry IV…

Mais il a beau être né en plein XIVe arrondissement et dans une famille bien établie, Mamadou comprend assez vite qu’il n’est pas tout à fait comme les autres : « Mes amis, mon environnement étaient tous blancs. Cela amène forcément des questionnements sur son identité propre quand on a une couleur de peau différente et qu’on vous demande souvent : quand est-ce que tu rentres dans ton pays ? »

Qu’à cela ne tienne, les années passent et même si « dans les petites classes du primaire, on ne me fêtait pas la Saint Mamadou », l’écolier devient étudiant et fait mieux que s’intégrer, il obtient plusieurs diplômes (dont une maîtrise d’administration économique et sociale à la Sorbonne, et une certification HEC Paris de finance d’entreprise) tout en travaillant dans la banque et la finance.

Pour avancer dans la carrière, le jeune Mamadou, qui s’était rêvé footballeur portant le maillot de l’équipe nationale malienne, va s’établir quelque temps à Londres, avant de s’installer au Luxembourg, où il œuvre pendant huit années pour une banque internationale, comme analyste senior des investissements.

De banquier, il devient entrepreneur
pour prendre la relève de son père

C’est là que le surprend la nouvelle de la mort de son père, en juillet 2016. Ce décès bouleverse la vie professionnelle de Mamadou : abandonnant le Luxembourg et la finance, il est « rentré au pays » et a décidé de relever le défi de prendre la succession de son père qui, à l’approche de sa retraite, avait créé une entreprise de transport au Mali, avant de la faire migrer vers la Côte d’Ivoire.

Désormais Installé depuis presque deux ans à Abidjan, Mamadou dirige donc KT, société spécialisée dans le transport de gaz en vrac et en pleine croissance : 27 millions de tonnes transportées en 2017, contre 17 MT en 2014.

C’est ainsi qu’il s’exprime sur le retour au pays : « Il y a ici une multitude de choses à accomplir pour celui ou celle qui est innovant, créatif. En revanche certaines lenteurs, la corruption, la difficulté parfois à s’entourer de gens compétents peuvent être un frein à la réussite. Il faut donc accepter quelquefois de prendre du recul et laisser certaines certitudes de côté. »

Et puis, à 42 ans, Monsieur Mamadou Cissoko a dépassé la « question identitaire » : « Ces derniers mois m’ont apaisé, car je ne suis plus en train de chercher mon positionnement dans l’univers. Ma place est autant en France que sur le Continent. Bénéficier de cette double culture est une chance au niveau culturel et aussi pour les affaires. Un atout que j’espère bien utiliser à mon avantage ! »

Alfred Mignot, AfricaPresse.Paris

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SITE DU #FDDA 2018, Forum des diasporas africaines qui se tient le 22 juin au Palais des Congrès de Paris (avec programme détaillé et inscriptions) : http://www.forumdesdiasporas.com/

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