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Les migrants et réfugiés au Maroc bénéficieront d’un centre de formation professionnelle

Maroc | 19 juin 2010 | src.Magharebia.com
Les migrants et réfugiés au Maroc bénéficieront d'un centre de formation professionnelle
Rabat - Les migrants et les réfugiés pourront maintenant recevoir au Maroc une formation professionnelle, divers enseignements et une aide psychologique dans un nouveau centre inauguré à Rabat, mardi 15 juin, par la Fondation Orient-Occident à Rabat.
Le centre a pour objectif de venir en aide aux réfugiés les plus démunis et les plus vulnérables au Maroc : mineurs non accompagnés, femmes chefs de famille, victimes de violence sexuelle, réfugiés atteints de maladies chroniques, réfugiés handicapés.


par Siham Ali pour Magharebia.com

Selon les données du bureau du Haut Commissariat aux Nations Unies pour les réfugiés au Maroc, la majorité d’entre eux est originaire de la Côte d’Ivoire (35, 69 %), de République démocratique du Congo (26,27 %) , d’Irak (21,07 %) ; et de Palestine (3,59 %). Les 14 % restant viennent du Congo Brazaville, du Liberia et du Cameroun. Un quart des réfugiés sont âgés de moins de 17 ans.

Le nombre de migrants clandestins oscille, selon le ministère de l’Intérieur, entre 10 000 et 12 000 personnes.

« Je mendie pour pouvoir manger espérant qu’un jour je pourrai franchir la Méditerranée et trouver un travail en Europe », raconte Youssoufou M., âgé de 26 ans. Ce camerounais vit clandestinement à Rabat depuis cinq ans.

« Des fois, je travaille en tant que gardien de voiture. Ici au Maroc, bon nombre de Marocains sont également au chômage. C’est normal que nous immigrés clandestins ne trouvions pas un emploi même temporaire. Mais, l’initiative de créer un centre pour la promotion économique des migrants et réfugiés est bonne car le centre offre l’orientation et l’écoute aux migrants. Je n’y suis encore jamais allé. »

Ayana, congolaise de 25 ans, travaille de temps en temps en tant qu’aide ménagère. « Vu que je suis en situation irrégulière, je suis obligée de ne faire que le ménage. Quelques familles que je connais font appel à moi quand elles en ont besoin. C’est de cette manière que j’arrive à survivre » , dit-elle. Elle compte contacter le centre pour bénéficier de la formation et de l’orientation qui y sont délivrées.

« Le Maroc est devenu un pays d’accueil des migrants »

Johannes Van Der Klaauw, représentant du HCR au Maroc, dit que ce centre de réfugiés, le premier du genre dans la région, permettra de favoriser l’autonomisation des réfugiés et des migrants .

« Le Maroc est devenu un pays d’accueil des migrants qui ne sont plus assujettis à l’expulsion et au refoulement. La pression des réfugiés constitue une nouvelle donne à laquelle la société marocaine est en train de s’adapter », déclare-t-il, ajoutant qu’il s’avère nécessaire de procéder au développement d’un cadre institutionnel et législatif relatif à la protection et à l’assistance des réfugiés.

Cela fait trois ans que le HCR onusien et la FOO travaillent sur le développement du programme de formation professionnelle. Le centre d’accueil dispensera également des cours d’alphabétisation, des cours de français et d’arabe, aux quelque 800 Africains sub-sahariens qu’il compte accueillir chaque année.

A ce jour, deux coopératives féminines se sont structurées autour d’activités de couture et de bijouterie artisanale. La FOO organise actuellement des formations continues dans le but d’améliorer la qualité des produits finis et les techniques deLe centre a ouvert une boutique dans le centre de Rabat pour montrer les produits réalisés par la coopérative, et il ouvrira bientôt un restaurant qui sera géré par des femmes réfugiées.

La FOO a également oeuvré avec l’Organisation marocaine des Droits de l’Homme (OMDH) pour monter de nouveaux centres d’aide aux migrants et aux réfugiés.

« Le centre de la Fondation Orient Occident présente des aides pour l’accès au travail alors que les centres de l’OMDH en partenariat avec le HCR offrent la protection juridique », dit à Magharebia Amina Bouayache, Présidente de l’OMDH.

Elle signale que grâce au travail entrepris, le nombre des expulsions a diminué considérablement et il n’ y a plus de poursuites judiciaires à l’égard des réfugiés.

Siham Ali
Rabat, le 18 juin 2010


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