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Les « grands témoins » unanimes au VIIe Forum du Club Objectif Afrique (02A) : « La démocratie est parfaitement compatible avec l’Afrique »

16 décembre 2020
Les « grands témoins » unanimes au VIIe Forum du Club Objectif Afrique (02A) : « La démocratie est parfaitement compatible avec l'Afrique »
Alors que plusieurs élections ont défrayé la chronique et marqué l’actualité récente (Guinée et Côte d’Ivoire, le 31 octobre dernier ; Burkina-Faso, le 22 novembre) et que d’autres approchent (Niger et République centrafricaine, le 27 décembre) le Club Objectif Afrique Avenir (O2A), présidé par Alain Dupouy, a organisé une rencontre de ses adhérents autour du thème « Démocraties, Gouvernances, États de droit en Afrique, quelles perspectives ? ».

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En partenariat avec l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) présidé par Emmanuel Dupuy, le Club O2A avait délibérément décidé de faire témoigner les acteurs politiques et militants associatifs engagés, issus de plusieurs pays emblématiques d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Côte d’Ivoire, Tchad, Sénégal, Bénin…).

En observateur averti de l’évolution politique en Afrique, le Club O2A souhaitait ainsi largement ouvrir la thématique de la démocratie et de la gouvernance, en se posant ouvertement la question, quelque peu taboue, de savoir si la tenue de ces élections en garantit réellement l’expression.

En d’autres termes, savoir si les modalités de ces élections, quelque peu chahutées dans leur organisation, notamment à l’aune de la « jurisprudence » guinéenne et ivoirienne, autour de troisièmes mandats contestés et changements constitutionnels et référendaires préalables, étaient réellement les meilleurs, voire les seuls garants de l’ancrage durable de la démocratie sur le continent africain.

L’idée de « clauses préalables »
à l’avancée de la démocratie

L’ensemble des intervenants africains a ainsi tenu à rappeler que derrière chaque « saillie » contre les institutions et les constitutions de leurs pays, il reste des voix fortes pour les dénoncer, à l’instar de l’ancien premier ministre guinéen, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et candidat pour une troisième fois à l’élection présidentielle en Guinée ; du président du parti des Transformeurs tchadien, Succès Masra ; du ministre conseiller à la Présidence du Sénégal, Abdoul Aziz Mbaye, de l’ancienne Garde des Sceaux béninoise, Reckya Madougou ; de Noël Akossi Bendjo, ancien maire de la commune du Plateau à Abidjan, lui-même issu d’un des plus vieux partis d’Afrique, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), créé en 1946, ou encore de Foulo Basse, expert sénégalais auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Proposées par Succès Masra, la mise en place de clauses dites « colonne vertébrale », pensées comme les mesures communes préparatoires à la démocratie a été plus particulièrement mise en exergue au cours de ces riches débats et intenses discussions.

« Avant toute chose,
l’affaire des Africains eux-mêmes »

Côté français, les intervenants, parmi lesquels, Laurent Bigot, ex-sous-directeur Afrique de l’Ouest du ministère des Affaires étrangères, ou encore le président du think tank « The Bridge tank », Joël Ruet, ont tenu, à rappeler, quant à eux, la nécessaire réforme démocratique. Tout comme les deux modérateurs, Emmanuel Dupuy et Monique Bagal, tous deux membres du Club O2A, qui ont insisté sur les conditions nécessaires et les changements préalables consubstantiels à la trajectoire démocratique continentale et qui sont, faut-il le rappeler, avant toute chose, l’affaire des Africains eux-mêmes, qui restent les premiers demandeurs de plus de démocratie.

Cependant, il est difficile d’imaginer avancer dans cette voie si le fonctionnement des États ne s’améliore pas, notamment dans le domaine régalien – justice, sécurité, police, fiscalité, règles économiques.

À cet effet, les partenaires internationaux, y compris la France, devront jouer leur rôle en harmonie et en écho avec les peuples africains et notamment les doléances exigeantes de ses jeunesses. Reste à y veiller, avec insistance et vigilance, afin que le politique ne l’emporte pas toujours sur l’économique et sur l’humain.

Les préalables de la justice sociale
et de l’indépendance des structures amont

Par ailleurs, les grands témoins sollicités, à l’instar de l’ancien Haut-représentant pour l’Intelligence économique, Alain Juillet ; de l’ancien ministre de la Coopération et ancien président du Medef-Afrique, Michel Roussin ; de l’ancien ministre de la Coopération et désormais Sénateur honoraire (Union centriste) du Haut-Rhin, Jean-Michel Bockel ou encore de l’actuel député (Modem) du Haut-Rhin, Bruno Fuchs, particulièrement investi sur le continent africain, eu égard à sa vice-présidence de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APLF), ont tous tenu à rappeler que la démocratie est parfaitement compatible avec l’Afrique, à condition que la justice sociale et la redistribution des richesses qui fondent la démocratie et le progrès des peuples, soient au rendez-vous.

Dès lors, pour rendre ces évolutions démocratiques possibles et consubstantielles de la bonne gouvernance, il en va, surtout et aussi de l’indépendance des « structures » supranationales des 54 pays Africains (Communautés économiques régionales, Union Africaine) et avant toutes celles-ci, en amont, les structures internes (Commissions électorales indépendantes, Cours constitutionnelles).

« Les alliés des peuples »
à l’écoute des jeunesses africaines

Il y a cependant « loin de la coupe aux lèvres », comme l’on a coutume de l’expérimenter sur le continent africain. C’est ainsi, d’évidence, que la Communauté Internationale et ses représentants doivent être « les alliés des peuples » et des sociétés civiles et impulser ainsi la dynamique des secteurs privés économiques qui, seule est la plus capable de « débloquer » cette jeunesse africaine, de plus en plus nombreuse et qui ne demande qu’à s’investir librement.

À cet égard, l’ensemble des intervenants a insisté pour que les dirigeants africains, au premier chef, s’engagent « publiquement » et clairement dans cette nouvelle voie.

L’ancien ministre Jean-Marie Bockel, récent adhérent du Club O2A, qui avait tenu à prendre part au Forum de ce 26 novembre – bien que cette date corresponde à celle de la disparition, au Mali, le 26 novembre 2019, de son fils militaire, Pierre-Emmanuel, avec dix de ses camarades - a ainsi rappelé, à l’instar de son rapport sénatorial d’octobre 2013, que « l’Afrique est notre avenir ».

L’urgence d’un effort collectif

C’est, du reste, en insistant et en répétant inlassablement que la démocratie électorale, à elle seule, ne suffirait pas à ancrer durablement ces bonnes intentions, qu’il apparaît urgent qu’un effort collectif s’engage et ce, afin de préserver, de manière absolue, que l’avenir de l’Afrique se décide bien en Afrique.

Rendez-vous est ainsi déjà pris pour le VIIIe Forum du Club O2A, dans le courant du premier trimestre 2021, pour vérifier si ce vœu ne reste pas pieux.

Communiqué Club O2A

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