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Les financiers des deux rives
se mobilisent

Tunisie - France - Maroc - Algérie | 7 juillet 2008
Les financiers des deux rives se mobilisent
Paris - À quelques jours du Sommet fondateur de l’UPM, le 13 juillet, neuf établissements financiers privés des deux rives de la Méditerranée ont signé lundi à Paris un protocole d’intention et créé un groupe de travail dont l’objectif est double : faciliter et abaisser le coût des transferts de l’argent des migrants d’Europe ; favoriser leur épargne dans une optique d’investissement productif, de promotion de la croissance des PME et du financement de projets d’infrastructures sur la rive Sud de la Méditerranée.
Les signataires du protocole, autour de Charles Milhaud, président du directoire de la Caisse Nationale des Caisses d’Épargne ; Ahmed Ghazali, président de Al Amana ; Mohamed El Kettani , président de Attijariwafa bank ; Mahmoud Abdel Latif, président de Bank of Alexandria ; Slaheddine Ladjimi, directeur général de la BIAT ; Abdelghaffar Ezzeddine, directeur général de la BTK ; Jose Antonio Olavarrieta, directeur général de la CECA ; Khalid Alioua, président du CIH ; Enrico Salza, président de Intesa Sanpaolo ; Philippe de Fontaine-Vive, vice-président de la BEI.

C’est un fait reconnu que les transferts d’argent des migrants de l’Europe vers le Méditerranée – 16 Mds € par an, dont 8 à 10 en provenance de la seule France – constituent un gisement dont la bancarisation et la canalisation pourraient contribuer au financement du développement du sud méditerranéen, et cela d’autant plus que ce flux est en constante augmentation, de l’ordre de 15 % par an.

Neuf banquiers et bientôt onze
ensemble pour l’UPM

Mais, jusqu’ici, aucun établissement bancaire ne disposait à lui seul du réseau suffisant pour s’attaquer unilatéralement à la solution du problème. Ainsi, « l’effet UPM » aidant, une première vague de neuf établissements financiers a décidé de mutualiser ses efforts, son savoir-faire et ses réseaux. Il s’agit de : Al Amana (Maroc) ; Attijariwafa bank (Maroc) ; Bank of Alexandria (Egypte) ; la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT – Tunisie) ; la Banque Tuniso-Koweïtienne (BTK – Tunisie) ; la Confédération nationale des caisses d’épargne espagnoles (CECA – Espagne) ; le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH – Maroc) ; le Groupe Caisse d’Épargne (GCE – France) ; Intesa Sanpaolo (Italie).

Aux termes du protocole, les banques signataires ont décidé de collaborer afin de développer une gamme de produits bancaires et financiers dédiée aux besoins des migrants vivant en Europe, et de faciliter les virements bancaires de « compte à compte » entre les clients des banques du groupe de travail ; de favoriser leur épargne dans une optique de réallocation à des fins productives dans des investissements de moyen et long terme (incluant notamment les projets d’infrastructures) sur la rive sud de la Méditerranée.

« Compte à compte »
et produits bancaires communs

Initiateur de ce rapprochement, Charles Milhaud, Président du groupe français Caisses d’Épargne, qui accueillait la manifestation au siège de son groupe, ne manqua pas de souligner que cette coopération inédite au plan international entendait « contribuer à la création d’un espace financier euroméditerranéen, dans le contexte du projet d’Union pour la Méditerranée », et que le groupe des premiers signataires serait très bientôt renforcé par deux nouveaux arrivants, et restait ouvert à d’autres. Au programme du consortium : la mise sur le marché, envisagée dès la fin de l’année, d’un premier pack de produits croisés, « co-brandés » ou communs d’épargne, de crédit et de placements.

L’expansion rapide du réseau se fera d’une manière très simple : dès lors que deux établissements du nord et du sud acceptent de connecter leurs réseaux, un compte ouvert au nord s’accompagne de l’ouverture d’un compte au sud, et les flux sont transférés de « compte à compte » comme s’ils étaient réalisés dans un même établissement.

Cette initiative privée a suscité l’intérêt de La Banque européenne d’investissement (BEI) et de l’Agence française de développement (AFD), qui ont également signé le protocole d’intention en tant qu’observateurs, afin de participer aux réflexions des établissements financiers et être associés aux différents chantiers.

Alfred MIGNOT


Le double Appel du 7 juillet

La signature du protocole fut suivie d’une double conférence de presse, l’une de l’IPEMed (Institut de Prospective Économique du Monde Méditerranéen), l’autre d’un groupe de personnalités politiques, appelant à la mobilisation pour l’UPM.

Président du Conseil de Surveillance de l’IPEMed, Charles Milhaud (CNCE, France) rendit publique une déclaration aux termes de laquelle les entreprises membres de l’IPEMed disent leur volonté « de constituer un club international de chefs d’entreprise qui veulent, ensemble et de manière paritaire, rapprocher par l’économie les rives de la Méditerranée (…) et entend être un interlocuteur de référence auprès des chefs d’État de l’UPM pour faire des recommandations, porter des projets de développement et les mettre en œuvre ».

Présentée par Mme Elisabeth Guigou, ancien ministre, éputé, vice-présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, une « Lettre ouverte aux chefs d’État de l’UPM » a été annoncée, qui devit être publiée dns la presse internationale le 12 juillet, à la veille du Sommet fondateur de l’UPM.

Le document, qui compte nombre de signataires éminents – Hubert Védrine, Romano Prodi, Alain Juppé, Mouloud Hamrouhe, Fathallah Oualoulou, Chris Patten, Josep Piqué, Ely Ould-Mohamed Vall, Panagiotis Roumeliotis, Abderrahmane Haj Naer, etc. – insiste sur la nécessaire parité, condition du succès, déclare que « le premier chantier est celui de la restauration de la crédibilité politique » [de l’Europe] qui « se doit de réunir une conférence internationale de la paix sur la base de l’initiative du Roi d’Arabie saoudite, adoptée par le Sommet arabe de Beyrouth de 2002 ».

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