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UPM – Michel VAUZELLE - Régions Actualités

Les collectivités locales veulent être des acteurs reconnus de l’UPM

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 20 juillet 2008
Les collectivités locales veulent être des acteurs reconnus de l'UPM
Marseille, le lundi 23 juin 2008 - © Alfred Mignot, pour L’Economiste (Maroc) et Voxlatina.com (Paris) - Quelque 500 élus et cadres des villes et régions de 33 pays de la Méditerranée se sont réunis durant deux jours à Marseille à l’initiative de Michel Vauzelle, Président de la région PACA (Provence - Alpes - Côte d’Azur), en coopération avec Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille. L’objectif annoncé était d’élaborer une déclaration commune, adressée solennellement à la quarantaine de chefs d’État et de gouvernement attendus au Sommet fondateur de Paris, le 13 juillet prochain.
Photo, de gauche à droite : Mme Mercedes Bresso, présidente de la région Piémont (Italie) ; Mme Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’Homme, représentant le Président Nicolas Sarkozy ; Michel Vauzelle, président de la région PACA (Provence - Alpes - Côte d’Azur) ; Omar El Jazouli, maire de Marrakech ; Rachid Jalhk, adjoint au maire de Beyrouth.

C’est à l’unanimité que les représentants territoriaux se sont accordés sur une déclaration de deux pages, où ils revendiquent leur juste place « d’experts de terrain » pour contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de différents aspects de l’action de l’Union pour la Méditerranée : politiques de développement économique et durable, accompagnement des TPE-PME et création d’emploi, urbanisme et aménagement des territoires, accès et gestion de l’eau, intégration des migrants, facilitation de l’investissement, renforcement de la coopération… Bref, à part « la grande politique » relevant du domaine régalien des États, les élus territoriaux ont voulu faire passer un message simple : toute action publique aboutit, in fine, à une réalisation concrète, sur le terrain. Raison pour laquelle ces mêmes élus estiment devoir être intégrés, en amont, à l’élaboration des politiques globales de l’UPM.

Les élus locaux souhaitent devenir
des partenaires à part entière de l’UPM

Approuvée à l’unanimité, la déclaration commune rapportant ces desiderata a été remise dès lundi à Rama Yade, secrétaire d’État chargée des droits de l’homme et représentante personnelle du Président Sarkozy, dont elle a lu un message devant l’assemblée. Dans ce message, le Président français y déclarait notamment que « L’Union Pour la Méditerranée doit être portée par les États mais aussi par les peuples ». De ce fait, outre la présence même de Rama Yade, on comprendrait mal comment les élus de terrain, les plus proches des peuples, pourraient ne pas être associés à la gouvernance de l’UPM. Reste que le Président Sarkozy ne décide pas tout seul de la future architecture de l’UPM, comme on a déjà pu le constater. Enfin, on peut aussi se demander quelle serait la réalité de cette participation pour les représentants territoriaux de pays où les collectivités locales bénéficient de peu de pouvoirs autonomes réels.

Forte participation marocaine

Cette asymétrie du statut du pouvoir local entre les deux rives de la Méditerranée a notamment été soulignée par le Dr Mohamed Laraqui Housseini, adjoint au Maie de Fès en charge de la Coopération internationale et de la culture : « Il faudra prendre en charge ce décalage, souligna-t-il, et porter une attention particulière à la formation des personnels des collectivités locales ».

Omar El Jazouli, maire de Marrakech et co-président de la Commission méditerranéenne des Cités et Gouvernements locaux unis, releva pour sa part que « L’Union européenne ne consacre que 2 % de ses IDE à la rive sud. Il faut absolument augmenter ce chiffre » , a-t-il déclaré, estimant que 40 milliards d’euros seront nécessaires sur la période 2013-2020 rien que « pour maintenir les emplois existants sur la rive sud » .

Poursuivant sur ce thème, Tayeb Rhafes, ancien ministre et Président de la Région orientale, plaida pour une véritable politique méditerranéenne de co-développement, arguant du fait que « les petits dragons d’Asie ne sont pas nés ex nihilo, mais grâce aux transferts financiers et technologiques » d’un pays comme le Japon, qui a consacré près de 20 % de ses IDE à ses voisins du sud-est asiatique.

Dernier intervenant lors de la session de clôture qu’il co-présidait avec Michel Vauzelle et l’ambassadeur de Tunisie, Abdelwahad Radi, ancien ministre de la justice et Président de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, mit en exergue les avancées accomplies en Méditerranée depuis une vingtaine d’années : « Malgré les insuffisances et les lenteurs, l’Histoire nous enseigne qu’aujourd’hui nous avons des raisons d’espérer. Nous sommes les pionniers d’une nouvelle période historique. Nous avons à construire cette UPM sur les valeurs universelles de démocratie, de respect et d’amitié. Ce sont ces valeurs qui garantiront la pérennité de ce rêve pacifique d’union, qui se réalisera, je le crois » .

Alfred MIGNOT
Editeur de jMed.fr


Dr Aziz Cherkaoui :
« Un fonds UPM pour la culture est nécessaire »

Ancien député et 1er adjoint au maire de Marrakech, Président du Centre culturel euro-méditerranéen du Maroc, le Dr Aziz Cherkoui est intervenu en Assemblée plénière pour regretter une « certaine timidité » de la composante culturelle de la déclaration adoptée à Marseille. En effet, selon le Dr Cherkaoui, « Pour réussir, l’UPM doit aussi déployer une politique culturelle ambitieuse. Pour cela, l’établissement d’un fonds pour la culture et le patrimoine est nécessaire, ainsi que la création d’une grande université et d’un Erasmus méditerranéens. Il serait utile également d’établir avec l’Unesco un Comité de dialogue méditerranéen, et de promouvoir un Centre méditerranéen du patrimoine et des musées » .

A.M.

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